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Coïncidant avec l’officialisation de tamazight : Yennayer célébré cette année dans sa dimension nationale

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Pas moins de 28.000 établissements scolaires du pays auraient fêté le Nouvel An berbère le 12 janvier dernier. Une célébration qualifiée d’inédite par la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, qui souligne que Yennayer a été fêté dans sa dimension nationale coïncidant, notamment, avec la nouvelle disposition constitutionnelle d’officialiser Tamazight comme langue officielle. S’exprimant, hier à Oran, à l’ouverture d’une journée d’étude sur les procédés de classement et de valorisation de la fête de Yennayer, Nouria Benghebrit a estimé que par son ampleur, la richesse de Yennayer dans ses expressions culturelles les plus diverses et ses manifestations festives les plus authentiques est un événement à saisir à plusieurs niveaux, prioritairement dans sa dimension éducative la plus imaginative, celle qui consiste à allier avec pertinence l’intelligence d’une tradition sociale et culturelle typiquement locale et ses valorisations et réinvestissements dans le cadre du développement économique et social du pays. La ministre a ajouté que le système éducatif national est de plus en plus interpellé, dans les conditions géopolitiques régionales et internationales actuelles, sur la conception actualisée d’un cadre général intellectuel de gouvernance, dans ses volets pédagogiques et administratifs, inhérent à un enjeu structurant à caractère sociétal, en l’occurrence la dimension nationale dans l’école algérienne. Dans ce cadre, a indiqué Benghebrit, il s’agit de faire prendre conscience de l’appartenance à une identité collective commune et unique consacrée officiellement par la nationalité. II s’agit également, a-t-elle ajouté, d’assurer la cohésion sociale de la Nation, la revalorisation de l’histoire et des langues en tant que pièces maîtresses de la trame des appartenances et des solidarités traditionnelles plusieurs fois millénaires concrétisées dans un territoire. Pour la première responsable du secteur de l’éducation, un enseignement intégré permettrait de sortir d’une perception éclatée de faits et d’asseoir la dimension nationale dans la représentation éducative en tant que totalité algérienne posée et pensée comme un tout, but et moyen à la fois, profondément ancré dans ses réalités historiques, culturelles et symboliques, œuvrant à la construction de modes de pensées basées sur la recherche et l’investigation, en vue de développer chez l’apprenant l’esprit critique et la capacité à rationaliser les expériences humaines. Benghebrit a ajouté que les activités que comporte le curriculum de l’élève et tout particulièrement les programmes disciplinaires spécifiques doivent assurer la formation d’une conscience citoyenne, une connaissance du patrimoine et la formation d’une conscience nationale basée sur le respect des composantes fondamentales: Islamité, Arabité et Amazighité, des symboles représentant la Nation algérienne, a-telle souligné. Le secrétaire général du Haut commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a estimé pour sa part que les langues, dont Tamazight, constituent les instruments les plus puissants pour préserver et développer le patrimoine matériel et immatériel du pays. Il a souligné, à cette occasion, que tout ce qui est fait pour promouvoir la diffusion des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l’éducation multilingue, mais aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue. Le SG du HCA a indiqué que la journée d’étude verra la signature d’une convention de partenariat avec le CRASC dont le premier geste sera la coédition des actes de cette journée d’étude avec la version amazighe pour traduire la nouvelle donne constitutionnelle, notamment l’article 3 bis instituant le Tamazight comme langue nationale et officielle et l’article 38 bis soulignant que le droit à la culture est garanti au citoyen et que l’état protège le patrimoine culturel national matériel et immatériel et œuvre à sa sauvegarde.
Ania N. C.

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