à moins de quinze jours de l’appel lancé, à Paris, par le gouvernement de Fayez Serraj, le sommant de retirer ses forces spéciales françaises de Libye, après que les responsables français ont reconnu la mort de trois d’entre eux, à l’est libyen, les états-Unis ont effectué, lundi dernier, leurs premières frappes aériennes contre le fief des terroristes de Daech, à Syrte, suite à la demande de l’exécutif de Fayez Serraj.
Cinq ans après les opérations militaires de l’Otan, en Libye, durant huit mois, de mars à octobre de l’année 2011, l’actualité libyenne renoue avec le traitement des informations faisant état de la présence militaire, de pays occidentaux, menant des opérations en Libye, notamment celle la France, après la mort de trois soldats de ses forces spéciales, le Royaume-Uni et l’Italie, ainsi que la présence militaire des états-Unis précisément, depuis lundi dernier, dans le ciel libyen. Après l’annonce en effet des frappes aériennes, à Syrte, ciblant le fief des terroristes de Daech. Les responsables américains annonçant, en effet, les opérations de son aviation militaire à Syrte ont indiqué, que celles-ci intervenaient en réponse à la demande exprimée par le gouvernement de Serraj, lequel a déclaré que «les premières frappes américaines contre des cibles précises de Daesh ont eu lieu lundi dernier occasionnant, a-t-il poursuivi «de lourdes pertes aux terroristes à Syrte» a affirmé Serraj, dans une déclaration télévisée. Et le porte-parole du Pentagone Peter Cook a, dans un communiqué, indiqué qu’ «à la demande du GNA, (gouvernement d’union nationale :ndlr) les forces armées des états-Unis ont conduit des frappes précises contre des cibles de l’EI (Daech : ndlr) à Syrte». L’une des frappes de l’aviation militaire américaine a détruit, selon la même source, un char et une autre, «a visé deux véhicules de terroristes» a souligné Cook, affirmant que les raids US «vont se poursuivre à Syrte» assurant par la même occasion qu’aucun soldat américain « ne participera aux opérations terrestres » que mènent, les forces du gouvernement de Serraj, pour rappel, depuis, juin dernier, et que «l’aide» américaine «se limitera aux frappes et au partage de renseignements» a-t-il indiqué.
L’Otan toujours présente en Libye via ses membres les plus influents
Ces développements interviennent peu de temps, après les accusations de l’exécutif de Serraj, à l’encontre de la France de «violation» du sol libyen, en réaction de l’annonce par Paris de la mort de trois soldats de ses forces spéciales opérant à l’est libyen. Autre membre de l’alliance atlantique, exprimant son soutien aux frappes américaines, en Libye, et qui est présent, sur le sol libyen, il s’agit de l’Italie. C’est en prodiguant, selon Rome, les soins aux membres blessés des forces du gouvernement de Serraj, dans son offensive contre les terroristes de Daech, à Syrte. Pour le ministère italien des Affaires étrangères, les frappes américaines «contribuent» a-t-il affirmé » au rétablissement de la paix et de la sécurité en Libye». Le pays qui peine à renouer, avec la vie politico-institutionnelle, depuis, plus de cinq, ans, après la crise qu’a secoué le pays en 2011, qui s’est vite transformé en conflits armés, précipitant, ainsi l’intervention de l’Otan, en Libye, depuis, celui-ci est plongé, dans une situation chaotique, laquelle, faut-il le noter, n’a profité qu’aux terroristes dont ceux de Daech, contrôlant des régions dans ce pays, notamment à Syrte. Selon le rapport de juin dernier, du secrétaire général des Nations unies, remis au Conseil de sécurité, il y aurait entre 2000, à 5000 terroristes de Deach, dans différentes villes libyennes. Par ailleurs, s’il a été question depuis, lundi dernier, dans les déclarations de responsables américains et libyens, des première frappes américaines en Libye, précisément à Syrte, il est à rappeler qu’en novembre 2015, et février 2016, des raids américains ont été effectué en Libye. Pour le premier, il a été question en effet d’un raid qui a éliminé, selon l’annonce de l’armée américaine, après cette opération, le terroriste irakien Abou Nabil, présenté par Washington comme «le plus haut responsable de Daech en Libye». Le second, soit trois mois après, un raid a ciblé un bâtiment, à Sabrata, à 70 km à l’ouest de Tripoli, abritant des terroristes et faisant une cinquantaine de morts, selon le ministre tunisien des affaires étrangères, déclarant, dans la soirée du 19 février dernier, que « les États-Unis ont effectué une frappe aérienne tôt ce matin contre un camp d’entraînement de l’EI (Daech :ndlr) près de Sabrata, en Libye », indiquant a-t-il poursuivis, que ce raid « a probablement provoqué la mort du cadre opérationnel de l’EI (Daech :ndlr) Noureddine Chouchane, alias Sabir» a expliqué ce même responsable. Plus de cinq années après l’intervention de l’Otan en Libye, en 2011, les frappes américaines contre les terroristes de Daech, à Syrte, semble sonner, le début d’une nouvelle étape, pour les membres de l’Otan, en Libye, mais cette fois-ci, sous la direction des Etats-Unis, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, alors que la première intervention militaire étrangère en Libye, a été conduite, en 2011, exclusivement, par Paris et Londres. S’exprimant, à ce propos, mars dernier, soit cinq ans après l’intervention de l’Otan en Libye, le président Obama, a évoqué les rôles joués, par l’ex-président français, Sarkosy, et l’ex-premier ministre britannique, Cameron, au regard du chaos libyen , que le Premier «voulait claironner ses succès, dans la campagne aérienne alors que nous avions détruit toutes les défenses anti-aériennes» a précisé Obama et que , David Cameron, étaient «distrait par d’autres choses» avait déclaré le locataire de la Maison Blanche.
Karima Bennour