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Cinéma : Les cinéastes de la vallée du M’zab veulent leur place

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Délaissé par leurs aînés, le cinéma attire ces dernières années les jeunes cinéastes de la vallée du M’zab qui veulent avoir leur place dans le monde du 7e art en s’investissant dans la production de films, notamment dans la catégorie documentaire.

Rencontré en marge de la 16e édition du Festival culturel national annuel du film amazigh qui se déroule à Tizi-Ouzou, du 24 au 28 février courant, le réalisateur Hammou Oudjana (28 ans), natif d’El Guerrara (Ghardaïa), qui participe à cette compétition avec le documentaire «Izouran n Izlwan», a indiqué que cet intéressement des jeunes mozabites au cinéma a été encouragé, notamment par le développement des technologies de l’information et de la communication. «Un groupe de jeunes de la wilaya de Ghardaïa a commencé il y a quelques années à s’intéresser au 7e art et se sont mis à l’ouvrage en réalisant des films, principalement dans la catégorie documentaire, mais nous sommes toujours au premiers balbutiements du Cinéma d’expression mozabite», a-t-il observé. «Cet intérêt et cette volonté d’investir le monde du cinéma ne sont pas seulement motivés par le désir de tenter l’aventure cinématographie, mais par aussi plusieurs facteurs dont le besoin de révéler à l’écran des sujets qui concernent directement les habitants de la vallée du M’zab et de dévoiler la richesse du patrimoine culturel de cette région qui n’a pas été assez médiatisé et, le cinéma offre l’opportunité de le faire connaître», a observé M. Oudjana. Le cinéma mozabite naissant a permis de révéler des compétences et un savoir-faire chez les jeunes cinéastes de Ghardaïa dont l’un d’entre eux a réussi, en 2016 à l’occasion de la 15e édition du FCNAFA, à décrocher l’Olivier d’or du meilleur film documentaire. Il s’agit de Mustapha Boukertas, pour son documentaire «Itren N Lmiloud», un film qui raconte la manière avec laquelle est célébrée la fête du Mawlid Ennabaoui à Ghardaïa. S’agissant du choix du documentaire par les réalisateurs émergents mozabites, M. Oudjana a relevé que «ce genre s’adapte le mieux à la société conservatrice ibadite, notamment concernant la femme mozabite qui ne mène pas une vie publique exposée, ce qui n’est pas le cas du film fiction.» Il a observé que la femme ibadite n’a pas exprimé d’intéressement pour le 7e art, précisant qu’»il n y a même pas de femmes (ibadites) qui font du théâtre». Toutefois le cinéma d’expression mozabite a tout de même produit deux films de fiction «Aqelted ghiri» et «Tissret n’imzwarn», signés Mustapha Boukertas, qui ont été diffusés par la chaîne de télévision algérienne TV4 et où la femme est évidemment absente, a indiqué le même réalisateur. M. Oudjana a souhaité la multiplication, des compétitions cinématographiques notamment dans la région sud du pays, et pourquoi pas un festival du film à Ghardaïa, afin d’encourager la création et d’inciter les jeunes à produire et à se perfectionner pour pouvoir aller vers la professionnalisation.

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