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Cinéma : la sortie d’«American Sniper» perturbe le procès du tueur de Chris Kyle

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Le raz-de-marée «American Sniper» pourrait mettre en péril la partialité des juges dans l’affaire de l’assassinat de Chris Kyle. Nommé aux Oscars, salué par la critique et le public, «American Sniper» cartonne aux Etats-Unis. A tel point qu’il pourrait même influencer une procédure judiciaire. En portant à l’écran les « exploits » réels de Chris Kyle, le sniper le plus meurtrier de la Navy Seal, Clint Eastwood voulait questionner la figure du héros de guerre… il a en fait ravivé un mythe populaire brûlant. Chris Kyle a été assassiné en 2013 lors, d’un gala de soutien aux vétérans atteints du syndrome de stress post-traumatique (PTSD). Le coupable est un certain Eddie Ray Routh, souffrant justement de cette pathologie et qui est attendu devant les tribunaux le 11 février.

Un succès qui tombe mal
Hasard du calendrier, son procès va se dérouler en plein ouragan médiatique alors que le succès du film ranime avec force l’émotion collective autour de Chris Kyle. Si l’on en croit ses avocats et les menaces qu’il a reçues, Eddie Ray Routh devient l’incarnation du tueur de héros, l’homme à abattre. Une position aux conséquences bien réelles puisque les procureurs réclament la peine de mort. « Ce film va être un problème ! » déclarent les avocats de Routh, inquiets par rapport à l’influence d’American Sniper sur la partialité des juges : « Peut-il encore y avoir un procès équitable ? » interrogent-ils.

Le bon, la veuve et le truand
Alors que tous les spectateurs ne prennent pas encore de recul par rapport à l’écran, il semble clair que le capacité du cinéma à créer des affects autour de sujets symboliques forts n’a pas pris une ride. Quant à Taya Kyle, la veuve de Chris, elle a récemment posé avec l’acteur Bradley Cooper (Chris Kyle dans le film) et a donné une interview sur Fox News pour promouvoir American Sniper, brisant ainsi le vœu de discrétion médiatique que les juges avaient demandé à la famille de la victime. Bien décidée à régler son compte à celui qui l’a rendue veuve, elle a déclaré au Los Angeles Time : « Essayer de trouver une excuse est répugnant. Je connais des gens atteints du PTSD, et c’est quelque chose de réel et de très difficile. Mais ça ne change pas qui vous êtes. »
Ce western judiciaire teinté de règlement de compte médiatique et de vindicte populaire nécessiterait peut-être l’intervention d’un justicier du Far West digne de ce nom… mais Clint Eastwood n’a encore rien déclaré sur le sujet.

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