Le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, a dû ratisser large pour la constitution de son staff gouvernemental, où pas moins de 39 portefeuilles ont été alloués à 28 ministres, 07 ministres délégués et 04 secrétaires d’État.
Peut-on dire que c’est un gouvernement triple XL par rapport aux 43 millions d’habitants du pays ? Pour beaucoup d’observateurs, c’est un choix pléthorique, même si le chef de l’Exécutif s’est appliqué à s’entourer d’universitaires ayant de l’expérience chacun en son domaine où il y a des partants, des maintenus, des revenants, des nouveaux visages, des jeunes, et il voulait donner un cachet particulier à ce nouveau gouvernement de la Nouvelle Algérie. Est-ce qu’il a fait le bon choix ? On ne le sait pas. Mais ce qui a attiré le plus d’attention, c’est le nombre important de portefeuilles. Autrement dit la proportion entre ce qui se fait en la matière sur le continent Africain et dans le reste du monde. Qu’on en juge : Cameroun : 24 millions d’habitants, 41 ministres, Allemagne 80 millions/h -14 ministres, Congo Brazzaville : 5 millions/h- 35 ministres, France 70 millions/h -16 ministres, japon : 128 millions/h -16 ministres, États -Unis : 325 millions- 15 ministres, la Chine : 1,4 milliard -31 ministres, Algérie : 43 millions/h- 39 ministres, Nigeria : 181 millions/h- 19 ministres, l’Ethiopie : 102 millions/h – 23 ministres. Là s’arrête la comparaison, et sont-ils pour autant mal gouvernés ?
Évidemment non ! Alors où peut –on donc chercher les raisons de cette pléthore de portefeuilles chez la majorité des pays africains ? Cependant et en ce qui concerne ce casting dans le choix de ces ministres, il faut noter que le Premier ministre a privilégié le critère de compétence qui sera soumis à l’épreuve du terrain, et que cette équipe gouvernementale doit avoir un certain dynamisme et la capacité d’agir. Autrement dit, l’adéquation entre la personnalité sélectionnée et le poste qu’elle occupe. En tout les cas, s’il s’agissait d’un choix parfaitement assumé, il faut qu’il soit démontré sur le terrain, car par le passé les responsables publics manquaient d’audace ou paraissaient indécis, donnant l’impression qu’ils cherchaient à contourner les obstacles au lieu de trancher et ils tournaient en rond dans le labyrinthe.
Aujourd’hui, la concertation et le dialogue sont indispensables, parce qu’il n’y a jamais de réforme sans résistance, si toutefois certains ministres en place de l’ex-gouvernement Bedoui ont été plébiscités et maintenus dans leurs postes respectifs.
Il faut admettre aussi que la bonne intention ne suffit pas désormais, et que tout un chacun est appelé à savoir communiquer sur son action. C’est une dimension essentielle de l’action publique moderne, car elle permet d’entrainer l’adhésion, et pour ce faire, une seule voie est possible: celle du travail et l’audace d’entreprendre.
Mâalem Abdelyakine