Dans son discours d’ouverture des travaux de la 15e session du conseil d’orientation de l’École supérieure de guerre, qu’il a présidée jeudi,le général de corps d’Armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire a rappelé le grand intérêt que porte le Haut commandement de l’Anp à cette institution d’importance hautement stratégique, notamment dans cette conjoncture caractérisée par les manœuvres des ennemis du pays qui ont redoublé de férocité.
Il y a lieu de rappeler que cette prestigieuse école a été créée conformément aux dispositions du décret présidentiel du 26 septembre 2005.
Dans son allocution, Chengriha a mis l’accent sur l’intérêt accordé par le Haut commandement de l’ANP à l’appareil de formation, en général, et à l’Ecole supérieure de guerre, en particulier, au regard de la sensibilité de la mission dont elle est investie. «Le haut commandement de l’Armée nationale populaire veille, sous la conduite du président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, à accorder tout l’intérêt voulu à notre appareil de formation, en général, et à l’École supérieure de guerre, en particulier, et ce, en ce qu’elle est investie d’une mission hautement vitale, qui consiste à développer les capacités des officiers supérieurs, notamment en termes d’assimilation des données stratégiques, technologiques, économiques et humaines, se rapportant au domaine de la défense et de la sécurité nationale et de les qualifier à occuper des postes supérieurs au sein des commandements opérationnels», a indiqué en substance le chef d’état-major.
L’ANP qui a développé son arsenal de défense et ses capacités de riposte se doit d’être toujours à l’écoute des développements en matière d’armements et de stratégie militaire pour se donner les moyens de faire face à tous les défis et toutes les menaces qui visent la stabilité, la sécurité et l’intégrité territoriale du pays.
Le commandement de l’Armée nationale populaire accorde un intérêt particulier aux missions de cette école notamment, « au regard des évènements internationaux et du contexte régional particulier que nous traversons ces derniers temps, à l’aune des manœuvres que mènent les ennemis des peuples, pour créer des foyers de tension dans la sous-région, visant l’effritement de ses États et la spoliation de ses ressources naturelles, soit par l’action directe, soit sous le couvert d’organisations non-gouvernementales et de multinationales, qui exercent le chantage et la pression pour s’ingérer dans les affaires internes de ces États » a souligné Saïd Chengriha. Dans son discours, il a rappelé que l’ANP se doit de dépasser le concept de guerre classique, « pour s’imprégner des caractéristiques des guerres modernes, qui sont menées, désormais, par procuration, ou par le recours à des organismes militaires privés, à des organisations terroristes et subversives, à la criminalité organisée et à l’emploi de la drogue comme arme. De plus, il est fait appel à la manipulation de l’opinion publique, à travers la propagande tendancieuse, visant à ébranler le moral des populations, à semer la discorde et à attiser les conflits entres ses composantes ethniques, religieuses et tribales, de même qu’aux différentes formes d’opérations militaires hybrides, visant la destruction des États et le renversement de leurs régimes».
L’Algérie cernée par plusieurs feux
Ces défis ne peuvent être relevés sans des instruments modernes adaptés aux exigences de l’heure. Notre pays qui est la cible d’une guerre menée par des narcotrafiquants et leurs relais du Makhzen et des autres forces ennemies, se retrouve entouré de foyers de tensions qui menacent la stabilité de toute la région d’Afrique du nord. La guerre fratricide en Libye transformée en lieu de combat pour des intérêts qui ignorent ceux du peuple libyen, les foyers terroristes dans la région du Sahel qui ont poussé le gouvernement malien à faire appel à une entreprise de sécurité privée pour sécuriser les régions désertées par le contingent français qui était engagé dans la force Barkhane, la reprise des combats dans les territoires occupés du Sahara occidental et le bellicisme marocain qui n’a pas hésité à s’offrir le soutien de l’entité sioniste sont autant de dangers qui menacent notre pays.
Le général de corps d’Armée, chef d’état-major a donné dans ce cadre, des instructions aux responsables de cette école, à l’effet de déployer davantage d’efforts pour permettre à l’Anp de s’adapter à toutes les mutations, à relever tous les défis et à remporter l’enjeu du monde d’aujourd’hui, en l’occurrence, la sauvegarde de la souveraineté de notre pays et la préservation de sa sécurité et de sa stabilité. «Il vous appartient, en tant que responsables de cette École supérieure, de consentir davantage d’efforts, pour adapter les programmes d’enseignement dispensés aux évolutions sus-évoquées et aux grandes avancées technologiques enregistrées dans les différents armements et systèmes d’armes. En effet, en révolutionnant les méthodes de combat et les tactiques de la bataille moderne, ces nouveaux systèmes ont changé le cours des guerres, d’où la nécessité de relever les défis et de remporter l’enjeu du monde d’aujourd’hui, qui consiste en la sauvegarde de la souveraineté de notre pays et la préservation de sa sécurité et sa stabilité»,a –t-il soutenu. À l’issue, le général de corps d’Armée a suivi un exposé exhaustif, présenté par le commandant de l’école, portant sur le bilan des objectifs réalisés depuis la précédente session du conseil d’orientation, ainsi que sur le plan prévisionnel au titre de la prochaine année 2022-2023, et ce, avant de s’enquérir de près des différentes infrastructures administratives et pédagogiques. Ce discours d’orientation traduit la volonté du Haut commandement de l’ANP de veiller à la sécurité, à la stabilité et à l’intégrité territoriale du pays. Elle traduit également sa volonté de doter le pays d’une armée en mesure de déployer des capacités dissuasives qui mettraient en échec les plans de ses ennemis qui ont redoublé de férocité ces derniers temps en orchestrant plusieurs formes de complots et manœuvres pour le déstabiliser, créer des tensions et des conditions d’une guerre fratricide entre les composantes de sa population, pousser sa jeunesse à l’abattement, inonder son territoire de drogue et tenter de désarticuler son économie.
Slimane B.
