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CAN-2017 : Les Verts, un pied et demi à . . . Alger

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Débarquant au Gabon avec un statut de favori qui s’avèrera difficile à assumer, les Fennecs, rarement au niveau, s’apprêtent à quitter un tournoi finalement trop grand pour eux et s’en retourner au pays plus tôt que prévu. Après un revers cinglant face au voisin tunisien, ils confirment, dans la douleur, les appréhensions et interrogations nées de leurs dernières et tellement décevantes sorties. Une autre CAN à oublier. Tout aussi lamentablement ratée que cette entrée difficile en éliminatoires de la Coupe du monde. Une équipe qu’on pensait, à tort, au-dessus du lot et qui n’a que rarement confirmé.

Merci pour les boulevards et les cadeaux
Vraiment pas de regrets à se faire pour une sélection qui n’a rien accompli de positif. Rien fait pour gagner et continuer l’aventure. Et pourtant. Pourtant on avait cru à du bon. Espéré, sans trop de conviction, revoir, enfin, nos favoris jouer dans le bon sens. Agir et non plus attendre l’adversaire, supporter le poids du match et réagir. En trois occasions nettes de scorer, de prendre l’avantage, notamment sur le plan psychologique, on pensait que les Verts en avaient fini avec les approximations en donnant l’impression de prendre les choses à leur compte, diriger les débats à leur aise. D’entrée de jeu, sans round d’observation, ils s’installent dans le camp tunisien. Pour un petit quart d’heure de domination stérile. Sans suite avant de disparaître petit à petit. Se faire rattraper par leurs vieux démons. Comme la nette impression qu’ils manquaient d’envie. 4e minute et ce joli coup franc bien exécuté par Brahimi qui voit son ballon détourné en corner d’une belle claquette par le gardien adverse, El Mathlouthi, incontestablement l’homme du match. Du moins ou sinon celui par qui le succès tunisien allait se dessiner avant de prendre forme au tableau d’affichage la reprise à peine entamée. Un Mathlouthi qui se met d’ailleurs encore une fois en évidence à la 6e mn en annihilant, sur sa ligne de but et dans un réflexe inouï, une rageuse tête à bout portant de Slimani. Il sera à nouveau au rendez-vous en restant ferme dans la réception du cuir malgré un rebond défavorable sur ce boulet de canon de Guedioura qui, à la 11e mn, le fusille des 20 mètres d’une lourde reprise de volée. Trois occasions nettes pour un groupe qui s’étiole au fil d’une partie dans la continuité des pâles copies rendues ces derniers temps par un groupe en nette perte de vitesse. Un petit quart d’heure pour seulement entretenir l’illusion avant de baisser pavillon, les deux cartons jaunes dont écoperont respectivement Guedioura (13e), puis Meftah (28) seront autant de signes que le onze aligné par Leekens, en mal de solutions, pour ne pas dire d’inspiration, prenait doucement mais très peu sûrement le mauvais chemin. Une défaite dont dessinera les contours le malheureux néo-capitaine, Mandi, qui se trouvera, la reprise à peine entamée (50e mn) au mauvais endroit, suite à un contre tunisien pourtant des plus anodins mais où toute l’équipe, étrangement absente quoique en surnombre (pratiquement huit Verts contre quatre Rouges) faillera tactiquement, pour tromper la vigilance de Asselah en détournant le cuir dans sa propre cage. Les Tunisiens, qui n’avaient pas besoin d’un tel cadeau (on retiendra cette image nettement renvoyée par la télévision montrant le courroux de Brahimi dont on pouvait deviner, à la lecture de ses lèvres, la réaction qui disait à peu près cela qu’«on n’avait pas le droit de prendre un tel but»), bénéficieront malheureusement, dans la foulée (56e), d’une autre largesse de l’arrière-garde algérienne par l’intermédiaire d’un Ghoulam hors du coup en invitant un Khazri, ravi de l’aubaine, à hériter du ballon sur une remise malencontreuse. Un Khazri malin comme tout et qui ne se fera pas prier pour se coucher dans la surface de réparation et bénéficier d’un penalty mérité (au passage, le latéral gauche de Naples passera, sans trop y croire, de peu à côté de la double peine lorsque le très généreux référé Seychellois jugera qu’il ne méritait pas plus qu’un avertissement) logiquement et imparablement exécuté par Sliti qui double la mise et met fin aux ultimes illusions des Mahrez et consorts de ressortir la tête de l’eau et revenir dans un match perdu à l’avance sur l’ensemble de leur prestation.

Un onze sans envergure
Déroutants d’inconstance, à la peine même, les Algériens, en mauvais élèves, assommés, sombrent finalement dans l’à-peu-près même s’ils tentent, dans un dernier quart d’heure nettement à leur avantage (les entrées tardives de Bounedjah et de Hanni aux lieux et places respectivement de Ghezzal et Brahimi y sont, on veut bien le croire sans trop de conviction, pour quelque chose, même s’il serait juste de dire que les changements opérés intervenaient au moment où les «Aigles De Carthage», s’acheminant vers une victoire sans conteste, faisaient tout simplement dans la gestion du score) une impossible remontée que le buteur d’Anderlecht (un Hanni qui méritait plus de temps de jeu, et donc de plus de chances pour briller en vert) croyait ouvrir. Contre le cours du jeu et surtout contre le temps, sa réalisation survenant, aux grands regrets du public algérien, dans le temps additionnel (90+1, en réduisant la marque d’un puissant tir à la suite d’un centre en retrait de Guedioura), alors que les carottes étaient bel et bien cuites, les aiguilles de la montre tournant à vive allure. Quatre minutes plus tard, la messe est dite quand les deux formations sont renvoyées aux vestiaires. Les Algériens, la mine déconfite, s’ils regretteront les trois occasions d’un début de rencontre trompeur, n’ont pas de regrets à se faire pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont jamais paru dominateurs, rien fait pour gagner et laissant les Tunisiens, largement au-dessus, dicter leur loi en seconde mi-temps et profiter des nombreuses défaillances adverses. Entre les espaces, voire les boulevards laissés libres par la bande à Leekens, le quatuor M’Sakni- Khazri- Sliti-Akaichi évoluera comme des poissons dans l’eau. Libres de tout contrôle, l’entrejeu algérien, défaillant à l’image d’un Bentaleb méconnaissable, multipliant les absences coupables sur la relance, en plus de ce maillon faible, une arrière-garde amorphe et encore une fois dépassée par les évènements comme sur cette ouverture du score tunisienne qui verra le tandem M’Sakni- Sassi évoluer comme un couteau dans du beurre sous les yeux de quatre défenseurs incapables de la moindre réaction. Au moment où l’on terminait ces lignes, le Sénégal, en vrai chef de file, ne mettait pas plus de 12 minutes (deux buts d’entrée aux 8e et 12e mn) pour renvoyer le Zimbabwe refaire ses classes et prendre le pouvoir. Non sans rendre les calculs des Algériens autrement plus compliqués, nos chances de qualification fondent comme neige au soleil. Désormais un pied et demi à Alger en attendant de refaire leurs valises et rentrer au pays par des portes dérobées, les Verts, pour lesquels le glas vient de sonner avec cette nouvelle déroute, s’ils savent qu’ils n’ont plus leur destin en mains, la mission virant désormais à l’impossible, car le tournoi pratiquement fini pour eux, peuvent continuer à croire au miracle. A un improbable coup de pouce du destin pour composter leur billet pour les quarts. Comment ? On ne s’étalera pas sur les différents calculs de probabilités (tâche qu’on laissera volontiers aux professionnels du domaine) concernant une sélection qui se voyait trop grande mais dont les carences dans tous les compartiments (à part bien sûr l’indéniable talent technique de ses joueurs qui n’arrivent pas à former ce bloc uni qui leur aurait donné l’envergure recherchée) sont apparues au grand jour.

Recoller les morceaux, comment ?
Des erreurs en série et des errements en tout genre qui s’ajoutent, et tout le monde l’en soulignait, à ce manque d’envie, à l’indiscipline tactique et une absence criante de rigueur. Qui est responsable et pourquoi ? Le temps des bilans est déjà là. Le temps de dire ce qui n’a pas marché. Pourquoi la dynamique née de la grosse performance d’un certain Mondial 2014 a été cassée. Pourquoi ce retour inattendu à la case départ ? Pourquoi cette instabilité chronique du staff technique ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Pourquoi, tout simplement, cet incroyable gâchis. On en reparlera (on craint un réel naufrage et une humiliation devant ce qui prend les allures d’une véritable machine) après le match du Sénégal. Pour reconnaître, sans fausse honte, qu’on a vu un peu trop grand pour un onze qui n’est finalement qu’à sa véritable place. N’a pas les moyens de ses prétentions. Comme on ne parlera pas de l’avenir du l’ex-nouveau et peut-être futur ancien sélectionneur, Leekens, qui aura fait long feu parce que ses jours sont comptés. On en reparlera lundi soir à l’arrivée du tomber de rideau de la phase de «poules» et ce cadeau empoisonné nommé super «Lions De La Teranga» composant une équipe pour l’heure injouable. Quatre jours pour faire les comptes et préparer un drôle de défi où, ce qui complique la mission, une victoire (aussi improbable que de voir le miracle se produire en ces moments critiques pour des Verts évoluant comme des bleus et nous faisant voir des … vertes et des pas mûres par des «pros» n’ayant rien à envier aux amateurs à voir et revoir les cadeaux généreux offerts à des adversaires n’en demandant pas tant) ne garantissant rien et dépendant de l’autre rencontre opposant la Tunisie, dans le meilleur couloir, et le Zimbabwe, dont on attend de fiers services en leur ouvrant les portes des quarts. Et pour cause, le Sénégal, seul aux commandes avec le plein d’unités (six sur six) au compteur et sûr de ses forces, qu’on n’imagine pas lever le pied aussi facilement et voudra bien continuer sur une lancée à valeur d’avertissement pour les autres favoris sur la voie du sacre, ne s’en laissera sûrement pas conter. Pour dire et redire que Mandi and Co n’ont pas leur destin en mains et sont pratiquement hors course. Sauf si, et on croise les doigts sans trop y croire, ils terminaient dauphins. Mais à la condition, pour décrocher le précieux quitus, de battre ce même Sénégal sur une différence d’au moins un but (1-0, 2-1, etc…) et espérer que le Zimbabwe gagne mais par la plus petite des marges contre la Tunisie, le goal-average, favorable dans ce cas aux Verts à la faveur d’une meilleure différence. En cas de nullité entre la Tunisie et le Zimbabwe, quel que soit le score, ils diront adieu à la compétition. Morale de l’histoire, et énormément de regrets, la défaite dans le derby maghrébin fait tellement mal. De gros dégâts. Et une question inévitable: quel avenir pour cette sélection qui tombe de très haut. Dans l’obligation de se reconstruire, de recoller les morceaux. Comment ? Difficile d’y répondre…
Par Azouaou Aghiles

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