La Première ministre britannique a poussé le Vieux Continent, vendredi 8 mars, à « agir » pour parvenir à un accord de divorce.
Theresa May appelle ses partenaires européens à l’aide. Vendredi, la Première ministre britannique a demandé au Vieux Continent un « dernier effort » dans les discussions sur le Brexit afin que l’accord de divorce puisse être adopté par le Parlement anglais au cours d’un vote crucial mardi.
« Mon message (à l’UE) est : c’est le moment d’agir. Nous avons travaillé dur ensemble au cours des dernières années pour aboutir à un accord », a déclaré la dirigeante conservatrice dans un discours dans une entreprise de fabrication d’éoliennes à Grimsby (nord-est de l’Angleterre). « Nous avons juste besoin d’un effort supplémentaire pour répondre aux dernières inquiétudes très spécifiques de notre parlement. Alors, allons-y », a-t-elle ajouté dans ce qui s’apparentait à une supplique.
«Nous pourrions rester dans l’UE encore de nombreux mois»
Theresa May a dans le même temps mis en garde les députés britanniques contre la tentation de rejeter l’accord qu’elle a conclu avec Bruxelles fin novembre, après un premier rejet mi-janvier. « Soutenez cet accord et le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne. Rejetez-le et personne ne sait ce qui se produira », a-t-elle assuré. Et la Première ministre d’ajouter : « Nous pourrions rester dans l’UE encore de nombreux mois. Nous pourrions sortir sans la protection d’un accord. Nous pourrions ne jamais sortir. »
Le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt a prévenu de son côté que les générations futures jugeraient que l’UE avait eu « tout faux » en cas d’échec des discussions. « C’est un moment de changement dans les relations entre le Royaume-Uni et l’UE et l’histoire jugera très mal les deux parties si nous nous trompons », a-t-il déclaré vendredi matin sur les ondes de la BBC Radio 4. « Nous voulons rester les meilleurs amis de l’UE. Cela signifie qu’il faut faire adopter cet accord d’une manière qui n’empoisonne pas nos relations pendant de nombreuses années à venir », a-t-il insisté.
Cet accord est le «meilleur et seul accord possible»
Les Britanniques cherchent à obtenir des assurances sur le passage de l’accord de divorce concernant le « filet de sécurité » irlandais. Ce dispositif de dernier recours a été imaginé pour éviter le retour à une frontière physique entre la République d’Irlande, membre de l’UE, et l’Irlande du Nord, une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni. Mais les Européens excluent de renégocier l’accord de divorce, comme l’a encore rappelé jeudi la ministre française chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau, en visite dans la capitale britannique. Cet accord est le « meilleur et seul accord possible » et il n’est « pas question de [le] rouvrir ou de renégocier », a-t-elle déclaré. « Arrêtons de faire une fixation sur les conditions de notre séparation, travaillons à […] la relation future », a-t-elle ajouté. Elle a aussi rappelé que l’UE était disposée à « réfléchir » à des « clarifications » mais qu’elle attendait aussi des « propositions » de la part de Londres.
Si les députés britanniques rejettent mardi l’accord de retrait, Theresa May leur demandera le lendemain s’ils veulent quitter l’UE sans accord. S’ils rejettent un « no deal », elle leur soumettra jeudi une proposition de report « limité » du Brexit, prévu le 29 mars.