Accueil RÉGIONS Bouia : virée à l’ouest de la wilaya

Bouia : virée à l’ouest de la wilaya

0

De l’eau et de l’aménagement pour les habitants de l’une, du gaz et des logements pour l’autre, la visite du wali, jeudi, dans les trois communes de Aïn El- Hadjar, Aïn Laloui et Souk El-Khémis, situées respectivement à 10, 15 et 45 km à l’ouest de Bouira, a eu deux objectifs : relancer les chantiers demeurés à l’arrêt par suite de contraintes d’ordre technique ou météorologique, et accélérer la cadence des travaux dans les chantiers qui connaissent une baisse de régime. Accueilli dès neuf heures, au niveau du chef-lieu de Aïn El- Hadjar par une population d’autant plus chaleureuse que la dernière attribution de logements a été effectuée à la satisfaction générale, le wali a constaté que le projet de boulevard long de 1,3 km pour un montant de 86 millions DA pour un délai de 6 mois connait des contraintes liées aux intempéries et surtout au fait que les conduites d’eau et autres parcourent le tracé. Résultat : le taux d’avancement des travaux n’est que de 20%. Il a également été question de la réhabilitation du réseau d’AEP trop vétuste et là, le wali a saisi l’occasion pour instruire les responsables concernés de faire en sorte que, désormais, les réseaux passent le long des trottoirs. Un peu plus tard la même foule curieuse attendait le premier responsable de la wilaya. Thème réccurent : l’aménagement du boulevard long de 1,750 km dont le taux d’avancement des travaux est de 15% seulement ce blocage est dû aux intempéries. Le projet en PCD est d’un montant de 860 000 DA. Il est également question d’un projet d’aménagement d’un parking, près de la mosquée pour un montant de 4 000 000 DA, d’éclairage public, d’assainissement dont le taux d’avancement est à 80%, de la construction d’un réservoir d’eau de 500 m3 pour les localités de Draa Barfaï et de Slamat. Quant au projet de réhabilitation du réseau d’AEP qui concerne les communes de Aïn Turk, Aïn El Hadar et Aïn Laloui, d’un montant de près de 46 millions de dinars le taux d’avancement des travaux est de 40 % seulement.

Colère citoyenne
Un coup de colère subite allait, cependant, marquer cette journée commencée sous d’heureux auspices. A l’intersection formée par la RN 18 qui file en droite ligne vers Aïn Bessem et le prochain boulevard relié avec le CW99, objet d’un projet de modernisation sur 5,750 km pour un montant que l’on estime à 155 830 681,23 DA que les choses prennent soudain une tournure orageuse. L’entrepreneur chargé de la réalisation de ce projet, dont le coup d’envoi en août dernier a été donné mais qui demeure bloqué, et l’un des exploitants d’une EAC, s’affrontaient à propos du passage sur près d’un km de ce chemin de wilaya qui relie Aïn Laloui à Ouled Abdala. Le premier tenait à ce que le plan soit respecté, le second, s’opposant catégoriquement à ce projet, exigeait que le CW passe par l’ancien tracé, ce qui fait dévier d’un km plus bas. Et à l’appui de son argumentation il fait observer que si le plan en question était respecté à la lettre, cela voudrait dire qu’un à deux hectares boisés soit retiré à l’exploitation agricole sans compter l’abattage de 300 à 400 arbres. Ces deux arguments semblent avoir porté leurs fruits car l’agriculteur a retrouvé son calme. Il nous a expliqué que l’exploitation baptisée du nom du chahid Abdelaloui est trop petite pour treize exploitants. Sa superficie qui est de 130 ha suffit à peine à les occuper tous. Si on devait leur en retirer un ou deux ha, ce serait la gêne à coup sûr.Quoi qu’il en soit, le wali a pu arbitrer le différend, et ayant écouté l’exposé d’autres projets de modernisation concernant les CW 93, 16, 19, 97,2 et 23 sur 50 km au total, la visite a pu se poursuivre sans incident jusqu’à la prochaine étape. Entre-temps, les travaux ont pu commencer à l’autre bout du CW99. En effet, dans un paysage de rêve, avec, des deux côtés de la voie des champs de blé et des prés couverts de renoncules, la goudronneuse grondait, laissant derrière elle un tapis noir, chaud et lisse comme une main manucurée. Tenté par le calme et la beauté de l’endroit, un journaliste présent avec nous a exprimé le souhait de s’étendre là dans ce décor magique et de ne plus bouger de toute la journée.

Où sommes-nous ?
Toujours dans la commune de Aïn Laloui. Mais à l’extrême nord-ouest. Sur une petite colline se construit la station de reprise pour le transfert d’AEP en direction de Souk El Khémis. Le cortège faisait halte. Et le wali engagé dans une course contre la montre a reçu des explications en détail. Là il apprenait que sur les 2800 m de travaux que comporte le projet lancé pour plus de 163 millions de dinars, seuls 900 m ont pu être terminés. Au moment de quitter l’endroit, deux incidents surgissaient et retardaient le départ du wali. Le premier était causé par un citoyen du village de Ouled Abdellah. La conduite d’assainissement ayant éclaté, le contenu des égouts se répandait alentour, entre le village et l’école primaire. Cette situation est vécue de façon dramatique par une trentaine d’élèves qui fréquentent cet établissement. Pour franchir cette mare infecte sur leur chemin, ils se livrent quotidiennement à des exercices acrobatiques à l’allée et au retour. Le wali a donné des instructions pour la prise en charge de ce problème, mais l’homme continuait encore à manifester son indignation.
L’autre incident de la journée venait d’un jeune handicapé. Il a demandé à voir le wali et ce dernier a répondu que c’était à lui d’aller vers lui. Ce qu’il a fait présentement. Le jeune homme a loué un petit fourgon, dit « capsoula ». Il avait un tout petit enfant sur ses genoux paralysés. Il travaillait dans un chantier et avait fait une chute il y a quelque mois. Il présente aujourd’hui un handicap à 100%. Il réclamait un logement eu égard à sa situation sociale. Le wali a promis qu’une commission sociale sera diligentée pour étudier son cas et que deux solutions s’offriraient alors: soit il bénéficierait de l’aide à l’habitat rural, soit il aura un logement social dans sa commune.

Présence du wali
Mais ces mauvaises impressions s’effacent tout à fait, lorsque nous grimpons la colline sur laquelle se construit la seconde station de reprise, au lieu-dit El Kraimia. La vue est superbe et domine un vaste panorama de champs, de prés, de villages et de hameaux, et ce quelle soit la direction vers laquelle on se tourne. Nous distinguons Bouira, à l’est, au sud Aïn Laloui, au sud-ouest Aïn Bessem et à l’ouest et au nord une chaine de montagne barrant l’horizon de ce cette nuance éponyme (bleu horizon). Des portables sortent des poches pour des prises de vue. Nous marchons sur un tapis de thym. La senteur qui se libère est forte et enivrante. Nous titubons sous le poids de l’émotion. Pour l’objectif est que l’eau arrive le plus vite possible dans cette commune qui, comme le fera remarquer plus tard un citoyen de Souk El Khémis, on s’approvisionne à l’aide de citernes qu’on paie. Le montant et le délai de 24 mois est également le même que pour la station de reprise 1. En revanche, un tableau exposant les opérations inscrites au PCD montrent que sur les 39 inscrites entre 2010 et 2014, 2 ne sont toujours pas clôturées, 9 sont en cours, 28 sont achevées.
Durant l’année, 15 opérations attendent d’être lancées. Au chapitre de l’amélioration urbaine, la consommation des crédits alloués à cet effet est totale. Nous laissons les élus des communes de Aïn Laoui derrière nous et nous nous dirigeons vers Souk El Khémis. Le paysage est grandiose. La daïra se relève péniblement de la pauvreté et de l’isolement où elle a été longtemps confinée à la suite de la dégradation des conditions sécuritaires durant la décennie noire. Pendant tout le trajet, nous n’avions fait qu’admirer les « belles villas» sorties comme par enchantement de terre comme des champignons. C’est le miracle de l’aide à l’habitat rural. Commentaire du chargé de la cellule de communication de la wilaya : c’est la commune qui a bénéficié le plus de ce programme. Si l’on en croit un journaliste volant au secours de l’attaché de presse, ladite commune aurait bénéficié entre 600 et 700 aides. Pas étonnant que les logements précaires soient totalement éradiqués.Mais voilà le chef-lieu de commune et de daïra qui apparait au détour d’une colline. Et une poussière nous enveloppe comme après un violent vent sur un chemin poudreux. Cette poussière s’étend jusqu’au sommet de la colline sur laquelle le village est bâti. La grande artère a bénéficié d’une opération d’aménagement, et la visite du wali allait donner l’élan suffisant pour accélérer les travaux. Des engins rangés sur la place attendaient d’entrer en action. Le projet d’une enveloppe estimée à 5 868 700 DA a connu un arrêt dû aux intempéries 15 jours après son lancement. La reprise s’est faite le 7 avril. L’entrepreneur s’est accordé la moitié du délai qui est de 6 mois pour livrer le boulevard. Un peu plus bas, deux bulldozers s’attaquaient au flanc de la montagne.
C’est le nouveau stade. La tâche s’avère difficile et les 8 millions de dinars pour le terrassement qui est à 15% de son taux d’avancement sont jugés par une source crédible dérisoires par rapport à la tâche qui reste. Le projet hors terrassement comporte une enveloppe de 120 millions de dinars, selon la même source. Le wali qui a exprimé sa satisfaction a ensuite pris connaissance de l’installation de gaz à El Mokrani, plus à l’ouest encore et de Souk El Khémis. Pour la première localité, la longueur de la ligne est de 58 km alors que pour le chef-lieu, elle est de 72,872 km. Trois entreprises travaillent pour la réalisation du projet alors que quatre autres œuvrent à la concrétisation du second.
Le taux d’avancement des travaux est à 28,11% pour El Mokrani et à 61,81 % pour Souk El Kémis. De là aux 14 services nouvellement créés pour la reconversion des locaux commerciaux qui n’ont pu trouver preneurs parmi la jeunesse, il n’y a qu’un pas que le wali a franchi pour juger de la qualité des aménagements opérés à l’intérieur. Ce sont des services de la CNAS, ADE, Sonelgaz, PTT, SEC SEP (Habitat et équipements), hydraulique et forêts. Pour ce citoyen, la visite du wali a un air de déjà vu. « Il vient ici régulièrement». Sans doute, puisque ce responsable, comme ses prédécesseurs, d’ailleurs, ne cesse d’être en déplacement. Mais à chaque visite correspondent des objectifs bien définis.
Ali D.

Article précédentAntar Yahia : «l’échec de la candidature algérienne est une grande perte»
Article suivantPlus de 3 700 mines datant de l’ère coloniale détruites en mars 2015

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.