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BOUALEM AMOURA, SG DU SATEF, ABORDE L’IMPACT DE LA CRISE POLITIQUE SUR LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION : «J’espère qu’il n’y aura ni anarchie ni manœuvres de manipulation»

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La crise politique qui marque le pays suscite de l’inquiétude au sein de la société, y compris la famille du secteur de l’Éducation, notamment les parents, les enseignants et surtout les élèves en classe d’examen de fin d’année.

Entretien réalisé par Ania Nait Chalal

Dans cet entretien, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, tente de rassurer quant au bon déroulement des épreuves du BAC, BEM et de cinquième du cycle primaire, session 2019. Appelant à la vigilance, notamment par la non-implication et manipulation de «nos enfants» dans le mouvement populaire, il dira dans ses déclarations, hier, au Courrier d’Algérie, que les travailleurs du secteur« sont conscients des tâches qui leur incombent pour qu’ils puissent accomplir pleinement leurs devoirs comme il se doit. »

Le Courrier d’Algérie : les vacances de printemps vont prendre fin, samedi prochain, et la crise politique n’est pas encore résolue. Pensez-vous au risque de revoir les scènes d’élèves investissant les rues, dans le sillage du mouvement populaire ? surtout avant la fin des vacances, ou voire même des risques de manipulation, appelant au boycott des examens, dont ceux de fin d’année…
Boualem Amoura : Il faut d’abord préciser que les élèves sont sortis manifester après l’organisation des compositions du deuxième trimestre. À mon avis, je ne pense pas qu’ils vont refuser de terminer leur année scolaire, notamment ceux des classes d’examens, car il y va de leur avenir. Il est vrai que les élèves ont l’habitude de déserter les bancs de l’école vers la fin du troisième trimestre mais pas au point de rater leurs examens de fin d’année. Et puis les parents ne vont tout de même pas accepter cela. Concernant le mouvement populaire pacifique, ce sont les adultes qui le mènent, dont nombreux avec leurs enfants, et tout le monde ne cesse de dire que les enfants ne doivent pas être impliqués dans ce mouvement. Il est inacceptable de permettre à nos enfants de quitter les écoles ou de les déserter pour manifester.

-Selon vous, comment se dérouleront les examens de fin d’année session 2019, dans un contexte le moins qu’on puisse dire, particulier ?
-Ils se dérouleront dans les mêmes conditions de celles des années passées. Il y a des milliers de personnes mobilisées sur le terrain pour faire réussir ces épreuves, dont les enseignants, les directeurs, les chefs de centres, les inspecteurs, et aussi comme d’habitude les services de sécurité. La machine est donc rodée, il ne faut pas l’oublier. Les travailleurs de l’éducation sont conscients des tâches qui leurs incombent pour qu’ils puissent accomplir pleinement leurs devoirs comme il se doit, et on espère que d’ici là il n’ y aura pas d’anarchie ou des manœuvres de manipulation pour instaurer un climat de chaos. Autrement, tout s’organisera et se déroulera dans le calme, et dans de bonnes conditions, pour nos élèves en particulier et la famille de l’éducation en général.

-Un nouveau ministre a été installé à la tête du secteur, dans le cadre du de la formation du gouvernement Bedoui, et ce à moins de deux mois des examens et de la fin de l’année scolaire. Quelle est votre lecture?
-Abdelhakim Belabed est est un technocrate, un enfant du secteur qui connait tous les dossiers et il était conseiller de l’ex-ministre sur toutes les questions liées à l’éducation, il n y a donc pas de problème sur ce plan. Toutefois, il fait partie d’un gouvernement rejeté pas le peuple. L’ensemble des syndicats du secteur, refusent, je vous le rappelle, de travailler avec l’équipe de Bedoui. Le problème ce n’est pas dans la personne du nouveau ministre, mais dans le système politique en place, dont le gouvernement qui le représente.

-La confédération des syndicats autonomes CSA a appelé à une journée de grève générale mercredi prochain, 10 avril, en guise de soutien au mouvement populaire pacifique ; pourquoi le choix de cette date ?
-Nous avons choisi cette date pour nous affirmer en tant que confédération, regroupant l’ensemble des syndicats autonomes de différents secteurs. Je tiens à rappeler à ce propos que l’agrément pour la constitution de notre confédération nous a été refusé par l’ex-ministre du Travail, Mourad Zemali, alors qu’il avait accordé l’agrément à l’organisation des patrons (FCE) dans une cérémonie en présence de Zemali et Ali Hadad, l’ex-président du FCE, avec des prises de photos. C’est pour cela que notre action est prévue mercredi prochain ; nous voulons faire entendre notre voix et afficher l’empreinte de la confédération des syndicats autonomes CSA, en l’occurrence. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, d’envisager à l’avenir des actions communes, avec les représentants du monde universitaire, les étudiants et leurs enseignants, à titre d’exemple.
A. N. C.

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