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Bob Dylan : silence radio !

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Alors, heureux ? L’auteur de « Blowing in the Wind », lauréat du Nobel de littérature, brille par son silence. Et nul ne sait quand il le brisera.

Le temps passe. Pour la première fois en plus de cinquante ans de carrière, Bob Dylan laisse ses fans sur leur faim. En effet, depuis l’annonce de son prix le 13 octobre, tout le monde attend la réaction du premier musicien à être récompensé du prix Nobel de littérature créé en 1901 et qui lui a été décerné par l’académie royale suédoise « pour avoir créé une nouvelle expression poétique dans le cadre de la grande tradition de la chanson américaine ». Problème, depuis lors, Robert Zimmerman, alias Bob Dylan, n’a pas du tout réagi. Pourtant, le week-end précédent, il donnait de la voix dans le désert californien en partageant la scène du festival Desert Trip avec les Stones, les Who et Neil Young devant 150 000 fans, et rebelote le 12 octobre à Las Vegas.
A-t-il seulement exprimé un contentement en privé ? « Je n’ai jamais vu Bob Dylan sourire, sauf sur des photos ou sur scène. Pas dans la vie », écrit son ancienne compagne Britta Lee Shain, dans son livre Sur la route avec Bob Dylan, portrait intimiste paru chez Balland en avril dernier. Un prix sorti des prostates rances de hippies séniles.
Si l’annonce a emballé le monde de la musique, l’accueil a été plus mitigé dans celui de l’édition. « Remettre le prix Nobel de littérature à Bob Dylan, c’est comme épingler le mont Everest en affirmant qu’il s’agit d’une grande et belle montagne », a très vite réagi Leonard Cohen, tandis d’Obama adressait via Twitter ses « félicitations » à l’un de ses poètes favoris « pour un prix Nobel bien mérité ».
La surprise a suscité un enthousiasme plus modéré dans le monde littéraire, où circulaient d’autres noms de favoris parmi lesquels le poète arabe Adonis ou Haruki Murakami.
L’écrivain écossais Irvine Welsh, auteur de Trainspotting, n’a pas pris de gants sur Twitter : « Je suis un fan de Dylan, mais c’est un prix maladivement nostalgique qui est sorti des prostates rances de hippies séniles… » En France, Pierre Assouline a été l’un des premiers à dégainer, jugeant ce choix ridicule.
« Lui attribuer le Nobel de littérature, c’est affligeant », a-t-il déclaré à l’AFP.
« J’aime Dylan, mais il n’a pas d’œuvre. Je trouve que l’académie suédoise se ridiculise. C’est méprisant pour les écrivains », a indiqué le romancier, membre de l’académie du prix Goncourt.
En son temps, le pourtant taiseux Jean-Marie Le Clézio, Prix Nobel de littérature désigné le 9 octobre 2008, était sorti le jour même de sa réserve sur la radio publique suédoise, et plus tard en donnant une conférence de presse chez son éditeur.
« Je suis très ému et très touché, c’est un grand honneur pour moi », avait-il déclaré, avant de remercier « avec beaucoup de sincérité l’Académie Nobel » , avouant « une grande impatience d’être à Stockholm et de remercier les membres de l’Académie ».

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