Le président du Mouvement populaire algérien, qui a rencontré, hier à Boumerdès, les élus et militants de son parti est revenu longuement sur la situation sociale, économique et politique du pays. Dans ce cadre, Amara Ben Younes a expliqué les visions claires de son parti, réfutant toutes les mauvaises interprétations quant à la privatisation des entreprises publiques, en donnant l’exemple de Sonatrach, Sonalgaz et de la compagnie aérienne nationale Air Algérie.
«Nous sommes contre le libéralisme sauvage et nous sommes pour la protection des entreprises, des deux secteurs public et privé», se positionne-t-il sur la question, précisant que la construction d’un Etat fort ne peut se réaliser sans une justice sociale. Le MPA, qui prône une économie de marché basée sur la production, la diversification loin de toute logique assise sur la rente pétrolière et des dogmes du socialisme, exige une meilleure gestion des entreprises publiques loin «des pratiques bureaucratiques», et permet l’accès à l’emploi dans ces entreprises à tous les Algériens. Autrement, exclure le mode de recrutement suivant l’«héritage» dans l’octroi des postes de travail. Abordant le volet commerce extérieur, l’ex-ministre du Commerce a exprimé son soutien au gouvernement, et a jugé nécessaire de réduire les importations et d’encourager la promotion et la production locale. «Le prix et la quantité sont des règles à respecter dans l’acte d’importation de produits», suggérera-t-il, en plaidant pour une ligne économique claire et transparente. « Il faut une solution purement économique aux problèmes économiques et non des solutions bureaucratiques, politiques et administratives», lancera-t-il. Evoquant la prochaine élection présidentielle, Amara Benyounes prédit que le volet économique serait un sujet prépondérant dans la campagne électorale. Et pour cause, selon lui, la question constitue «un enjeu primordial» pour le développement durable auquel aspire le peuple algérien. Il souhaite que cette importante échéance se déroule dans de meilleures conditions de transparence et de démocratie. Sur ce, il n’a pas omis de rappeler son soutien et celui de son parti au président de la République, même s’il précise que la décision finale de son parti relative à la présidentielle de 2019 sera prononcée par les instances du parti «au moment opportun». « Notre parti n’est pas dans l’opposition, il est avec le président de la République et soutient le gouvernement», a-t-il réitéré en ajoutant que cela ne l’empêche pas d’avoir certaines divergences avec certains partenaires politiques. S’attaquant aux partisans de la «surenchère» sur le nationalisme, sans les citer alors qu’il fait allusion au SG du FLN, Djamel Ould Abbès, le président du MPA réplique que tous les partis «sont des nationalistes». Encore une fois, Benyounes a rappelé que le président Bouteflika est celui «de tout le peuple et s’est présenté à l’élection présidentielle précédente en tant que candidat indépendant et ne représente aucun parti», en guise de réponse au chef du FLN.
B. Khider