C’est une ministre de l’Éducation nationale particulièrement imperturbable qui s’est exprimée, hier, sur les ondes de la Radio algérienne, au sujet de son projet de réforme de l’école algérienne.
Conviée dans l’émission de Souhila El Hachemi «L’invité de la rédaction», la ministre de l’Éducation, Nouria Benghebrit, a tenu, encore une fois, à répondre à ses détracteurs qui se cachent derrière les mœurs et se disent protecteurs des valeurs. L’année 2016-2017 commence et les ennuis aussi pour Nouria Benghebrit. Confrontée au défi d’organiser une rentrée scolaire «paisible », la ministre se voit dans le collimateur en raison de l’épineux dossier de la réforme deuxième génération de l’École. Pour elle, les résistances de certains courants à cette réforme s’expliquent par « la peur du changement », et non une confusion ». « Je ne crois pas qu’il y a une confusion mais plutôt une peur du changement », a déclaré la ministre en soutenant que la réforme de 2003 est en train de se mettre en place progressivement. Cependant la ministre n’écarte pas la possibilité que ces réformes entraînent de nouvelles perturbations. à ce sujet, elle a fait remarquer que son secteur a déjà eu à en souffrir, sept années durant, considérant toutefois qu’avec la solidarité de l’exécutif, toutes les mesures ont été mobilisées pour permettre de stabiliser la situation. Continuant son combat pour la modernisation, la ministre semble déterminée à gagner la bataille. Ainsi, face à la campagne de critiques virulentes dont elle fait l’objet depuis son arrivée à la tête du département de l’Éducation, elle ne semble guère déstabilisée et semble prête à affronter tous ces courants. Même si elle affirme que la réussite de la rentrée scolaire est tributaire d’une préparation durant toute l’année, la ministre a exprimé son optimisme quant aux efforts menés pour la mise en œuvre des réformes. Ainsi, la première responsable du secteur de l’éducation a assuré, encore une fois que toutes les mesures ont été prises pour faire de l’année scolaire 2016-2017 une année de « stabilité » et de « tranquillité ». « Toutes les mesures ont été prises par le ministère de l’Éducation nationale, avec toute la solidarité gouvernementale et l’accompagnement du Premier ministre, pour faire de cette année une année de stabilité », a-t-elle dit dans ce sillage. « Nous avons eu un certain nombre de dérogations essentielles qui vont nous permettre d’assurer un fonctionnement tranquille du système éducatif notamment au niveau du recrutement, de la formation des enseignants et de la retraite », a-t-elle ajouté. De surcroît, l’hôte de la radio a fait savoir que son secteur s’est engagé dans un processus dont « l’enjeu est de développer la qualité de l’enseignement qui passe forcément par celui de l’accompagnement et de la formation de l’enseignant ».
La réforme du Baccalauréat sur la table du Conseil des ministres
Au sujet de la réforme du baccalauréat, la ministre a assuré que le projet va être soumis au Conseil des ministres. à cet égard, elle a expliqué que les points relatifs au contrôle continu, à la diminution du nombre de jours à l’examen et à la nature des épreuves « n’ont pas fait l’objet d’opposition ». « Le dossier de réformes du baccalauréat va être soumis en Conseil des ministres et là où il n’y a pas eu d’opposition clairement affirmée Ce sont les points sur le contrôle continu, le nombre de jours (qui passe de 5 à 3) et à la nature des épreuves », a indiqué la dame de fer de l’éducation. Elle a expliqué qu’il y a eu un débat « riche » sur le programme de la réforme notamment l’accord pour passer de 5 à 3 jours pour l’examen du BAC, le principe de prendre en compte le contrôle continu ainsi que de revisiter les modalités de conception des sujets. La ministre a annoncé, également, que l’examen de fin de premier cycle (examen de 5ème année primaire) ne sera pas supprimé.
« L’examen de la 5ème année restera mais l’élève le passera au niveau de son établissement, ce qui est une nouveauté » depuis cette année, a-t-elle ajouté.
Benghebrit a indiqué, par ailleurs, que la réforme du secteur touchera aussi l’Office national des examens et concours (ONEC). « La réforme de l’ONEC est totalement engagée. Un certain nombre de mesures ont été prises dont notamment l’organisation et l’amélioration de cette instance y compris sur les plans matériel et de sécurisation », a déclaré la ministre.
Les nouveaux manuels répondent aux normes internationales
Sur un autre plan, Mme Benghebrit a indiqué que le manuel scolaire de deuxième génération, sur le plan pédagogique, « répond aux normes internationales du point de vue conception et homologation ». Les nouveaux manuels scolaires, notamment ceux des 1ères années primaire et moyenne, sont passés, avant leur impression, par la commission nationale des programmes et par la commission d’homologation, puis ils ont été soumis à des experts indépendants pour être enfin homologués, a-t-elle expliqué. « Tous les efforts ont été faits pour que ces manuels soient aux normes internationales. Nous avons également ouvert une adresse mail dédiée aux remarques et critiques par rapport à ces nouveaux manuels, a-t-elle soutenu.
Lamia Boufassa