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BEM : et les malchanceux ?

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Les nombres permettent une meilleure visibilité que les pourcentages. Lorsqu’il y a 67,56% de réussite on comprend qu’une majorité des candidats a obtenu le BEM. Mais, en nombre, combien sont-ils ces candidats qui ont réussi ? Selon les chiffres publiés, samedi dernier, par le ministère de l’Éducation nationale, ils sont 435 338 entre candidats scolarisés et candidats libres, à avoir décroché le diplôme. Pour tous ces adolescents et leurs parents, voire toute leur famille, c’était la fête. Une fête bien méritée après les efforts consentis dans leurs études pour atteindre ce résultat. Que l’Algérie toute entière célèbre ses enfants qui réussissent, c’est légitime. Mais personne n’a le droit d’ignorer ceux qui n’ont pas réussi. Ce sont nos enfants aussi. La journée de proclamation des résultats aura été, pour eux et leurs familles, un cauchemar. L’Algérie n’abandonnera aucun de ses enfants. Qu’il soit riche ou pas. Qu’il soit diplômé ou pas. Tous ont le droit à être rassurés, accompagnés et aidés dans la poursuite du chemin qui reste pour entrer dans le monde des adultes. Mais combien sont-ils ces malchanceux du BEM ? Toujours selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, ils sont très exactement 391 662 candidats malheureux à n’avoir pas décroché le BEM. Ce sont autant d’enfants qui ont pleuré pour certains ou qui ont fait mine d’accuser le coup. Ce sont autant de parents dont les attentes ont été contrariées. Et personne pour les réconforter, les rassurer et les orienter. Pourtant, ils ne sont pas dans l’impasse. Des solutions, pour eux existent. Pour les candidats scolarisés, le passage en première année secondaire est automatique si la moyenne annuelle est de 10/20. Ceux et celles qui n’ont pas atteint l’âge de 16 ans peuvent redoubler et passer une seconde fois leur BEM à la prochaine session. Pour les autres, il y a l’enseignement à distance qui leur offre une nouvelle chance pour l’année prochaine. La meilleure preuve se trouve dans les 2 338 candidats libres qui ont réussi. Enfin, il y a toujours la possibilité de suivre une formation professionnelle dans plusieurs disciplines offertes par les centres dédiés. Le problème n’est pas dans les voies alternatives offertes par l’État, mais dans la prise en charge, dès le jour de la proclamation des résultats, par les institutions concernées. Nous pensons à la structure d’orientation de l’éducation nationale, à la solidarité nationale, à la jeunesse, voire aussi aux associations et même aux médias que nous sommes. Soyons plus clair, il ne s’agit pas de jouer les trouble-fêtes et gâcher le succès de nos enfants qui ont travaillé dur pour décrocher le diplôme. Par contre, nous n’avons pas le droit d’ignorer et de laisser à leur sort nos enfants qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas eu « la main heureuse » au BEM. L’Algérie n’abandonne jamais ses enfants. La preuve ? Cette dernière décision de délivrer le passeport à nos compatriotes en situation irrégulière à l’étranger ! C’est la main tendue aux malchanceux !
Zouhir Mebarki

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