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Belaïz libère les plages

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À quelques encablures du lancement de la saison estivale pour l’année 2015, le flou, plutôt une cacophonie entoure la concession des plages. La problématique est loin d’être réglée. Deux approches se heurtent sur le dossier qualifié de monumental pour les Algériens. Les contradictions dans les déclarations des hauts responsables de l’État dans les départements du Tourisme et de l’Intérieur et des Collectivités locales nous poussent à se poser plusieurs questions.
En effet, la problématique risque-t-elle de donner lieu à une guerre des prérogatives ? Il y a quelques jours, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, avait annoncé que les deux tiers des plages algériennes seront concédés au privé, dans le but d’encourager l’investissement dans son secteur. Peu de temps après, cette déclaration a été contredite par le directeur central au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Haider Khaldi, qui avait indiqué que les plages cette année seront totalement gratuites et que les irrégularités constatées ne seront plus tolérées, y compris en ce qui concerne les parkings. Cette problématique a été, encore une fois, au centre d’une réunion, tenue au siège de la wilaya d’Oran et consacrée à la préparation de la prochaine saison estivale. Ainsi, le directeur général des collectivités locales du ministère, Azzedine Belkacem Nacer, a fait savoir que le département de l’Intérieur et des Collectivités locales vient de prendre la décision de mettre fin à la concession des plages, à partir de la saison estivale 2015. Le responsable a souligné que cette décision a été prise pour mettre fin à l’anarchie constatée dans l’exploitation des plages. S’exprimant depuis la wilaya d’Oran, Azzedine Belkacem Nacer, a motivé en substance cette décision par la nécessité impérieuse et urgente de mettre un terme à une situation de «non-droit» sur nos plages, laquelle prend très souvent des apparences d’anarchie et de délinquance, au mépris de la liberté, de la sérénité et de la convivialité des citoyens sur ces lieux. Cependant, le responsable tout comme les directeurs centraux qui l’accompagnaient, a beau tenter de laisser entendre qu’il n’y avait aucun «antagonisme » entre l’Intérieur et le Tourisme sur le dossier lié à la concession des plages et qu’il y avait -selon lui- une «parfaite entente» là-dessus entre les deux ministères, tout laisse à croire que les positions de ces deux départements sont, bien au contraire, diamétralement opposées.
En effet, il convient de se rappeler de Mme Zerhouni qui était claire au sujet des concessions des plages. La concession des plages au profit des privés sera maintenue », avait-elle affirmé, tout en soulignant que « cette mesure est stipulée par la loi». «Les dépassements dans l’exploitation de ces espaces sont dus à l’absence de contrôle des collectivités locales», avait-elle justifié.

Les parkings ne dérogent pas à la règle
À la même occasion, Haider Khaldi, directeur central au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, a précisé que les parkings seront gratuits pour les estivants, mais que les communes peuvent fixer un tarif symbolique de 15 ou 20 DA pour les stationnements et non pas des sommes faramineuses exigées par certains concessionnaires atteignant parfois les 1 000 dinars au niveau de certaines plages. Ce point a été même affirmé récemment par le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh. Mais décidément, Mme Zerhouni tente à tout prix de préserver la concession des plages. Par ailleurs, la question qui se pose est qui va assurer la sécurité dans les plages ? La DGSN ou la Gendarmerie nationale ?
Hélas, le responsable n’a donné aucune précision sur ce sujet. Quoique la loi (n°03-02 du 17 février 2003, fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristique des plages) est assez claire : «L’accès aux plages est gratuit. La gratuité de l’accès est clairement affichée sur des panneaux publicitaires installés par les services communaux à cette fin. Le concessionnaire est tenu de garantir la libre circulation des estivants tout le long de la plage objet de la concession, sur une bande littorale dont la largeur est déterminée dans le cahier des charges.» Seule la jouissance des équipements et les prestations fournies par l’exploitant aux estivants sont payantes. Une chose est sûre, des ministres et des élus locaux, depuis des lustres, dans une offensive médiatique pour mettre l’accent sur cette notion de gratuité. Cependant, la réalité est tout autre, puisque des jeunes, appelés communément « plagistes», imposent leur diktat sur ces espaces de détente et de loisirs. La mauvaise gestion des plages reste le maillon faible du tourisme algérien. Et pourtant les pouvoirs publics affirment qu’ils mettent les bouchées doubles pour promouvoir la destination Algérie.
Lamia Boufassa

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