Accueil ACTUALITÉ Béchar : Tabelbala demeure sous une menace écologique depuis 2008

Béchar : Tabelbala demeure sous une menace écologique depuis 2008

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Les membres de la société civile de Tabelbala exhortent pour la énième fois les hauts responsables à intervenir pour sauver et les habitants et l’agriculture de la menace d’une catastrophe écologique imminente.

Contacté sur ce sujet au début de novembre 2015, le P/APC de Tabelbala dira que ce problème perdure depuis 2008, et qu’une prise en charge a été décidée dans le cadre du PCD, avec une enveloppe financière de 65 milliards de centimess. Une étude prévoyant deux collecteurs principaux, le premier allant vers Cherayaâ et le second vers Ksar-Makhlouf, avec une canalisation de diamètre 500 m, des bassins de retenue et de lagunage, ainsi que des stations de pompage ont été réalisée par la direction de l’hydraulique de Béchar. Cette dernière a envoyé l’étude, il y a un an, au CTH de Tlemcen pour visa. C’est le CTH de Tlemcen qui retarde la démarche administrative. «Aussitôt que nous recevrons l’étude visée, nous lancerons le marché» conclura-t-il. Depuis ce temps-là, rien n’a été fait. La catastrophe écologique s’accentue chaque jour davantage. Les citoyens Begga Mohamed et Fedlaoui Ramdane, deux agriculteurs de père en fils, tirent la sonnette d’alarme. Le premier dit avoir perdu son champ situé dans la palmeraie à cause de l’infiltration des eaux usées dans la nappe phréatique alimentant son puits en eau destinée à l’arrosage. Le second, dont le champ est mitoyen à celui de Begga, confirme les dires de son voisin. Aussi, ils exhortent les hauts responsables à intervenir pour sauver et les habitants et l’agriculture d’une catastrophe écologique imminente. Ces agriculteurs qui n’ont d’autres sources de revenus que la palmeraie, affirment que les autorités locales ont fait construire l’ancien réseau d’assainissement de la ville sans étude préalable. Il n’y a pas besoin d’être savant pour savoir que l’eau ne remonte jamais une pente. Sitôt les canaux remplis, les regards se sont mis à déverser les eaux nauséabondes en plein centre-ville. Au lieu de trouver une solution à cette atteinte à l’environnement en général et à la menace de dégradation de toute la palmeraie constituant la principale source de revenus d’une centaine d’agriculteurs, ceux qui nous administrent n’ont pas trouvé mieux que d’enlever le couvercle du regard qui se trouve à une dizaine de mètres des faces arrière du siège de l’APC et de l’hôpital. Ils ajouteront que plus loin d’ici, à proximité de ksar Makhlouf, ils ont cassé les canaux de la conduite pour désengorger le réseau d’assainissement défectueux. Une marre qui prend de plus en plus l’allure d’une zone humide s’est formée entre le site touristique de Kalaât Sidi-Ali-Ben Othmane, la palmeraie de Ksar Makhlouf et le gisement à ciel ouvert du kaolin. Si cela continue ainsi on pourrait dire adieu à l’avenir du tourisme, de l’agriculture et de l’éventuelle exploitation minière à Tabelbala, finiront-ils par conclure.

Polémique autour d’une stèle érigée à Tabelbala
S’il y a un sujet, dont parlent ces derniers jours tous les habitants de Tabelbala, c’est bien celui de la stèle nouvellement érigée en plein centre-ville. Ce monument que l’APC a construit sur avis du chef de daïra suscite moult interrogations. Les membres de la société civile de Tabelbala s’attendaient, diront-ils, à voir une œuvre d’art reflétant le riche patrimoine dont s’enorgueillie cette oasis millénaire, et voilà qu’en lieu et place s’est érigée une stèle formée de trois colonnes en béton qui n’ont aucun lien avec la nature des lieux et de ses habitants.
La question qui se pose, continueront-ils, est de savoir quels ont été les critères choisis pour la construction de cette œuvre, dont la réalisation a nécessité une enveloppe de 900 millions de centimes, dont 200 millions consacrés à l’étude. Ne fallait-il pas associer les citoyens à la réunion au cours de laquelle ce projet a été approuvé ou bien les responsables jugeaient-ils que le citoyen lambda de cette ville n’est pas concerné.
D’autres citoyens diront que les 900 millions dépensés pour la réalisation de cette horreur architecturale plantée comme une verrue en plein visage de la ville auraient suffisamment débarrassé toute la ville de la catastrophe écologique qui la menace, étant donné que le renouvellement du réseau d’évacuation des eaux usées ne nécessite qu’une enveloppe de 65 millions de cts.
Messaoud Ahmed

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