L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan se sont entendus pour la tenue, à partir du 10 janvier, des réunions bilatérales avec les experts pour examiner la possibilité de reprendre les négociations sur le barrage de la Renaissance construit par Addis-Abeba sur le Nil bleu, ont rapporté des médias soudanais.
Une réunion tripartite virtuelle entre les trois pays s’est tenue dimanche, à l’invitation du ministre sud-africain de la Coopération internationale, Naledi Pandor, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union africaine (UA) en présence des experts de l’organisation et des observateurs internationaux pour examiner la possibilité de reprendre les négociations sur le remplissage et l’exploitation du barrage de la Renaissance En Éthiopie, selon l’agence de presse soudanaise (SUNA). Au cours de la réunion, les trois pays ont passé en revue leurs positions concernant la possibilité de parvenir à une formule permettant la reprise des négociations à la lumière du développement positif de la soumission du mémorandum d’accord aux trois pays par l’expert africain. Le Soudan a accueilli favorablement le pas, tout en le considérant comme «insuffisant car il ne définit pas clairement le rôle des experts pour faciliter les négociations et proposer des solutions aux questions futures». La réunion a adopté la proposition du Soudan d’allouer cette semaine à la tenue de réunions bilatérales entre les trois pays et l’équipe d’experts et d’observateurs. Naledi Pandor a demandé que ces réunions soient consacrées sur la détermination des points d’accord et de désaccord entre les trois pays. Les réunions tripartites reprendront le dimanche 10 Janvier. Les derniers pourparlers, qui se sont tenus par visioconférence début novembre, s’étaient conclus sans avancée, les négociations étant dans l’impasse depuis plusieurs mois. Le Caire, mais aussi Khartoum, en aval du fleuve, souhaitent un accord légalement contraignant, notamment sur la gestion du barrage et le remplissage du réservoir. Addis-Abeba, qui juge le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) essentiel à son développement, y est réticente et soutient que l’approvisionnement en eau de ces pays ne sera pas affecté. Le barrage suscite des tensions en particulier avec l’Egypte, pays de plus de 100 millions d’habitants qui dépend à 97% du Nil pour son approvisionnement en eau, et qui craint que celui-ci soit réduit par l’installation. Le Soudan, qui a connu des inondations meurtrières l’été dernier, espère que le barrage permettra d’aider à réguler le flux du fleuve mais a aussi mis en garde sur le fait que des millions de vies courraient «un grand risque», si aucun accord n’était conclu. Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’Est.