Des dispositions draconiennes ont été prises pour la réorganisation des examens du Baccalauréat ayant fait objet de fuite lors de la session 29 mai- 2 juin, a indiqué, hier, le secrétaire général auprès du ministère de l’éducation nationale, Abdelhakim Belabed. Le défit, selon le responsable, est d’assurer un risque « Zéro fuite ».
S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale chaine III Belabed a fait savoir que les retraits des convocations de l’examen du BAC partiel qui aura lieu le 19 juin ont débuté hier à partir du site internet de l’Onec. Il a indiqué, à ce titre, que pas moins de 557000 candidats sont concernés par cette session exceptionnelle. Pour ce qui est des matières réexaminées, l’hôte de la radio a souligné que la filière dominante est celle des sciences expérimentales puisqu’elle sera réorganisée dans sa totalité. Ces examens, a-t-il poursuivi, se dérouleront au niveau de 2072 centres alors qu’ils étaient 2561 centres lors de la session écoulée. Aussi, l’agenda de ces examens a été aéré de façon à permettre aux candidats d’être à l’aise. « On avait fait un calendrier pour éviter le Ramadhan, mais avec ce qui s’est passé on n’a pas pu l’éviter d’autant plus que les années à venir le Bac coïncidera avec Ramadhan, donc il faut s’y habituer », recommande-t-il. Parlant de la préparation et de l’organisation de ces épreuves partielles, le secrétaire général du ministère de l’éducation, notera que tout a été mis en place pour leur réussite. Pour éviter la reproduction de la fuite, le ministère a renforcé le dispositif sur le plan matériel et humain. Des mesures draconiennes ont été prises dans ce sens, révèle-t-il. Dans ce cadre d’idées, Il y’aura, selon l’invité de la radio, la présence du ministère dans des endroits enclavés et reculés. Tout le maillon de la chaine des sujets sera accompagné par des cadres supérieurs du ministère de l’éducation présents au niveau même de l’Onec. Il y a aussi des plans de proximité très bien étudiés qui seront déployés. « Nous sommes allés vers le risque de «Zéro fuite». S’agissant de l’enquête confiée à la section de recherches de la Gendarmerie nationale d’Alger en coordination avec le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité, les spécialistes en cybercriminalité de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs, et les experts de l’Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui et de l’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux TIC, Abdelhakim Belabed a fait savoir que celle-ci poursuivait son cours. « Les services habilités connaissent entièrement leur travail, et nous leur faisons confiance », confie-t-il avant de poursuivre que la tutelle attend la fin de l’enquête pour localiser la faille et déterminer tous les auteurs de la catastrophe. Il convient de souligner dans le cadre du BAC partiel, que les candidats retardataires sanctionnés lors de la première session ont été autorisés à refaire les examens ayant fait objet de fuite. « C’était une décision prise par la ministre », indique à ce titre Belabed. Pour ce qui est des tricheurs, par contre, ceux-là sont totalement exclus, ils n’auront pas de seconde chance, prévient-il.
L’invité de la chaine trois a estimé, par ailleurs, qu’il est aujourd’hui plus que nécessaire d’aller vers la révision du système de baccalauréat. Ce dossier, précise-t-il, est une priorité pour la responsable du secteur, Nouria Benghebrit. Belabed indique qu’une démarche de concertation est entrain de se faire avec les partenaires sociaux et les pédagogues et les connaisseurs, pour sortir avec une mouture d’un baccalauréat qui sera plus évaluatif. Le Bac devra être revu dans le fond et dans la forme où il sera question de faire appel à l’intelligence qu’à l’apprentissage de l’élève. En outre, ce dossier va être traité sur le volet pédagogique, organisationnel, et également didactique, affirme le SG du ministère de l’éducation. Le phénomène de fraude au BAC est une problématique qui est notamment soulevé. « La fraude sera affaiblie et même révolue parce que la nature du sujet n’appellera plus à ce que les candidats cherchent à tricher ».
Ania Nait Chalal