Pour le Syndicat, la décision du ministère de l’Éducation de sanctionner les élèves de Troisième année secondaire absentéistes perturberait ces derniers. Le Conseil des lycées d’Algérie estime que le problème ne devrait pas être résolu de cette manière, d’autant plus que les candidats sont stressés à l’approche de l’examen officiel. Plus la date de l’examen du Baccalauréat approche, plus les menaces de sanctions à l’encontre des surveillants et des élèves sont lancées par le ministère, a déclaré le porte-parole du CLA, Bachir Hakem, dans un communiqué rendu public hier. Ces décisions «improvisées» perturbent le candidat déjà stressé par l’examen, souligne-t-il, ajoutant que ce n’est pas de cette façon que le phénomène d’absentéisme doit être maîtrisé.
Le représentant du Syndicat soutient, dans le même cadre d’idées, qu’au moment où le secteur a besoin de stabilité et de sagesse, la tutelle opte pour la menace, et perturbe tout le monde. «Nous ne sommes pas surpris de la montée de la violence dans l’école, si les responsables, eux-mêmes, attisent le feu», dira-t-il. En outre, Hakem considère qu’il est inconcevable d’obliger un enseignant à surveiller s’il a des raisons médicales ou sociales, ne lui permettant pas d’être présent le jour “J”, comme il est inconcevable de ne pas permettre à un élève d’aller aux toilettes pendant l’examen. Le même syndicaliste qualifie ainsi les décisions du ministère de controversées, citant, à cet effet, des exemples concrets. C’est le cas, relève t-il, de la date du Baccalauréat qui a été fixée une première fois pendant le mois de Ramadhan, mais qui a fini par être avancée au 29 mai. Même chose pour la date du Bac blanc fixé au 8 mai, et qui a fait que le troisième trimestre ne comprenne que quatre semaines. «Cet état de fait est accepté par tout le monde (parents d’élèves, enseignants, ministère de et pédagogues)», s’indigne-t-il. Idem, pour les examens de fin d’année des autres classes qui ont été fixés au départ à partir du 4 juin, mais cette date a été également changée pour le 15 mai, soit avant le Baccalauréat. Concernant, en outre, le concours de recrutement, le porte-parole du CLA explique que la date a été mal choisie, puisque la correction des copies de plus de trois millions de copies avec les examens officiels. Il note dans ce contexte que, sur les 970 000 candidats, 35 000 seulement ont enseignés au moins pendant une année, les autres pour la plupart sont ou des chômeurs ou des fonctionnaires dans un autre secteur. «Peu d’entre eux ont vraiment la vocation d’enseignants, le reste s’ils trouvent mieux, ils quitteront à la première occasion le secteur sans demander», soulève-t-il. Toujours en accusant la tutelle de travailler dans l’improvisation, Bachir Hakem s’interroge sur la décision du ministère d’appliquer les programmes de deuxième génération pour le Primaire et le Moyen, dès l’année prochaine, soulignant qu’aucune vraie formation n’a été opérée dans ce sens. D’autant plus ajoute-t-il, «l’édition de nouveaux livres demande un budget monstre ». Pour le représentant du CLA, le secteur de l’Éducation nécessite, aujourd’hui pour une sortie de crise, un bon conseil de planification. «Ce conseil est la seule solution à faire sortir l’Éducation de l’improvisation quotidienne», note-t-il. Le conseil, explique Hakem, permettra de prévoir les besoins du secteur, comparer l’École algérienne aux autres écoles, revoir la réforme, revoir les programmes et les matières à enseigner, adopter des méthodes de lutte contre la violence, revoir le Baccalauréat et ses spécialités, revenir à l’enseignement technique et la formation professionnelle en les développant encore plus. A noter, par ailleurs, que les épreuves du Bac blanc ont été entamées dimanche. Pour la tutelle, ces examens, bien qu’ils ne soient pas comptabilisés dans la moyenne des candidats, ils permettront de préparer cers derniers psychologiquement.
Ania Nait Chalal