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ATTENDU AUJOURD’HUI À BÉCHAR : Ce sur quoi se prononcerait Gaïd Salah

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Le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, est attendu, aujourd’hui, à Béchar, en 3e Région militaire, dans le cadre d’une visite de travail et d’inspection, a-t-on appris d’un communiqué du ministère de la Défense nationale, qui ne précise pas la durée de cette visite.

Une sortie du vice-ministre de la Défense nationale qui intervient au moment où le peuple algérien, la classe politique et la société civile, s’attendent à de nouvelles annonces de l’état-major de l’ANP en vue de faciliter et d’accompagner la solution à la crise politique qui mine notre pays depuis l’avènement du Mouvement populaire et citoyen du 22 février dernier. Le général de corps d’Armée et chef de l’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, sera donc de retour, dès aujourd’hui, aux avant-postes. Après deux semaines de sa dernière visite à Tamanrasset (6e R.M), le vice-ministre de la Défense nationale effectuera à partir d’aujourd’hui une visite de travail et d’inspection à Béchar. « Lors de cette visite, le général de corps d’Armée supervisera un exercice tactique, avec munitions réelles, qui s’inscrit dans le cadre de la clôture de l’Année de préparation au combat 2018-2019, et tiendra des réunions d’orientation avec les cadres et les personnels de la 3ème Région militaire». Au-delà de l’aspect sécuritaire, une nouvelle sortie du chef de l’état-major sur la crise qui prévaut dans le pays est attendue. Lui qui, depuis l’éclatement du Mouvement populaire du 22 février, rassure d’un rôle d’accompagnement de l’ANP du peuple algérien, suivant le respect de la mission constitutionnelle de l’ANP, dans sa quête du changement dans le pays, en plus de prendre position en faveur d’un dialogue auquel participeraient toutes les parties pour aboutir à l’organisation d’une élection présidentielle. Les récentes convocations devant la justice suivies de décision de détention provisoire d’ex-hauts responsables politiques dans le régime du président déchu Bouteflika, l’indépendance des juges chargés des enquêtes, les marches populaires, les initiatives de sortie de crise émanant de la société civile, de la classe politique de l’opposition et les soutiens à l’appel au dialogue de l’état-major de l’ANP, sont des questions sur lesquelles est attendu, et se prononcerait probablement, en conséquence, Gaïd Salah. Tout comme le nouveau calendrier des nouvelles élections présidentielles et sur lesquelles devrait se prononcer le chef d’État, Abdelkader Bensalah, qui s’est vu échouer deux fois dans son appel au dialogue adressé à la Nation. Au lendemain du conclave des associations et syndicats de la société civile et les réunions des partis du bloc de l’opposition drivé par Abdellah Djaballah, dont ressort deux initiatives prônant plus ou moins d’aller vers une période de transition au lieu d’enclencher un processus électoral direct, Gaïd Salah aura également, et probablement, à placer un mot pour faire parler la position de l’Institution militaire. Dans son dernier discours, Gaïd Salah avait insisté sur le dialogue qui « doit œuvrer à rechercher tous les moyens permettant de rester dans le cadre de la légitimité constitutionnelle, dans l’impératif de revenir au plus tôt aux urnes afin d’élire un président de la République conformément à la volonté populaire souveraine ».

«Une présidentielle, mais pas une transition !»
Campé sur sa position, le chef d’état-major de l’ANP met en garde contre toute tentative d’aller à contre-sens de cette feuille de route : «Il est certain que ceux qui veulent entraver ces efforts nationalistes salutaires sont des individus et des parties qui agissent selon la logique de la bande, et qui marchent sur les traces de ses porte-voix et ses complices visant toujours davantage de manipulation et de désinformation ». Il est à rappeler que la classe politique est fortement divisée sur la question de la démarche sur la sortie de crise; entre ceux qui préconisent des élections présidentielles directes devant laisser ainsi le choix au nouveau Président élu d’entamer les réformes nécessaires – une voie défendue aussi par l’ANP – et ceux qui exigent de passer d’abord par une période de transition afin de préparer l’environnement idéal et permettre l’avènement d’«une nouvelle République.» Une question qui divise aussi le mouvement de la société civile.
Enfin, il y a un dénominateur commun entre toutes les parties qui mettent en avant la nécessité d’un dialogue passé par des compris de part et d’autre, comme voie de salut à la crise. Avril dernier, le chef de l’état-major de l’ANP avait souligné que «l’Armée nationale populaire demeurera engagée à préserver les nombreux acquis et réalisations de la Nation, ainsi que l’accompagnement du peuple et de ses institutions à travers la mise en œuvre des solutions possibles, tout en approuvant toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise et menant le pays vers la paix ».

« Nouvelles menaces sécuritaires aux portes sud»
Le déplacement de Gaïd Salah est aussi une occasion pour lui de revenir sur la question sécuritaire prévalant au niveau de la longue et périlleuse bande frontalière sud du pays. Il y a comme un développement de la situation non-rassurant marqué par des informations corroborées sur un projet d’imputation d’une base militaire des Émirats arabes unis dans le nord du Niger pour ne pas élever le niveau de vigilance sécuritaire. De surcroît, dans une région, le Sahel (Mali-Niger), où les forces étrangères supposent mener une lutte contre les groupes armés, dont les hostilités risquent fortement de déborder sur le sol algérien. Un développement sécuritaire, en somme, sur lequel reviendrait le chef d’état-major de l’ANP, compte tenu de cet impératif.
Hamid Mecheri

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