L’assassinat par les forces marocaines de trois Algériens sur la route entre Ouargla et Nouakchott, lundi 1er novembre passé, a provoqué une levée chez notamment la classe politique nationale, condamnant fermement ce crime « barbare » pour des faits qualifiés d’«acte d’agression commis par le régime du makhzen». De leur côté, les citoyens algériens ont qualifié sur les réseaux sociaux « le Maroc de monarchie terroriste et de narcotrafiquant », qui s’est érigée sur la pensée expansionniste, d’où ses liens forts depuis des décennies avec l’entité sioniste aussi de nature expansionniste, pour s’attaquer à l’Algérie, citadelle de soutien inconditionnel, au combat libérateur des peuples palestinien et sahraoui. Le Parlement national sous ses deux chambres a également réagi à cette agression marocaine lâche et odieuse.
Le RND : « le régime marocain agit par procuration »
Le SG du RND, Tayeb Zitouni, a déclaré que l’agression du Makhzen contre des civils algériens révèle que le régime marocain agit par procuration et qu’il n’a pas le pouvoir de prendre des décisions nationales. Affirmant l’attachement de l’Algérie à ses positions internationales, le chef du RND a réitéré dans un discours à Bordj Bou Arréridj, la disposition des Algériens à répondre aux transgressions marocaines. Il a ajouté que les faux pas du royaume du Maroc se sont succédé après que l’Algérie a tendu la main pour former une région du Maghreb uni, mais le royaume a choisi la main des sionistes pour enflammer la région, expliquant que « le régime marocain offense d’abord les Marocains » indiquant par ailleurs que les appels pour établir un régime républicain au Maroc trouveront un écho auprès du peuple marocain, pour éliminer le régime traître pour la cause arabe, islamique, africaine et pour la cause palestinienne.
Le FLN : « c’est une déclaration de guerre »
Le parti du Front de libération national a affirmé qu’il s’agit d’une « déclaration de guerre » de la part du Maroc, le FLN insiste sur le fait que ce «crime odieux et lâche» ne peut «être pardonné» et touche «essentiellement la souveraineté d’un État, la sécurité d’un peuple et le caractère sacré d’un patrie». «Toute impunité créerait un précédent aux conséquences graves pour la conduite des relations entre les États conformément au droit international. Cette attaque marocaine contre les citoyens algériens nécessite un large mouvement national, en renforçant le front intérieur, en renforçant la cohésion nationale et en soutenant les institutions étatiques dans ces circonstances difficiles.»
El Binaâ : « dangereuse violation des relations de bon voisinage »
Également le Mouvement El-Binaa d’Abdelkader Bengrina a dénoncé un «ignoble acte d’agression lâche perpétré par le régime du Makhzen». «Nous le tenons pleinement responsable de ses conséquences désastreuses», poursuit-il dans un communiqué qui pointe «un acte désespéré» et «une dangereuse transgression par le Makhzen de toutes les normes, valeurs et principes de relations de bon voisinage et de fraternité entre les deux peuples». «La commission de ce crime odieux renforcera inévitablement la détermination du peuple d’un million et demi de martyrs, à soutenir les droits du peuple sahraoui frère et à l’accompagner», assure le parti. Également Bengrina a appelé les Algériens et Algériennes à « tendre la main au miséreux et opprimé peuple marocain qui a besoin d’un régime populaire et démocratique et non un makhzen monarchique ».
FEM : le Maroc pousse à « la sédition et la guerre dans la région »
De son côté, le Front El Moustakbal d’Abdelaziz Belaïd a estimé, que «cette conspiration systématique doit être traitée avec tact et intelligence», condamnant au passage des «comportements agressifs» contre l’Algérie qui amèneront « la sédition et la guerre dans la région » et annonçant sa pleine adhésion aux décisions qui seront prises par l’Algérie.
Jil Jadid : « un acte de guerre »
Le parti Jil Jadid a indiqué que cette attaque qui « s’assimile à un acte de guerre », est d’une « extrême gravité, manifestant une agressivité irréfléchie de la part d’un voisin entraîné par sa volonté expansionniste». « Au lieu de s’investir dans le développement de son pays et pour la coopération maghrébine, le Makhzen, est en train de déstabiliser toute la région en y introduisant tous les facteurs géopolitiques d’un conflit qui risque de dégénérer au détriment des peuples du Maghreb », a écrit le parti de Soufiane Djilali dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
La Voix du Peuple : « l’Algérie est une ligne rouge »
Aussi, le président du parti la Voix du peuple (Sawt Echaab), Lamine Osmani, a déclaré que le régime marocain du Makhzen s’est oublié et a persisté dans son agression contre l’Algérie, appelant la classe politique à se mobiliser avec force pour défendre l’unité nationale, affirmant que l’Algérie est une ligne rouge.
L’Amenokal de l’Ahaggar appelle au resserrement des rangs
L’Amenokal de l’Ahaggar, Hadj Ahmed Idaber, a exprimé sa ferme condamnation de cette agression terroriste ; appelant en outre, au resserrement des rangs, au renforcement du front intérieur, et à l’éclairage de l’opinion publique sur les grands défis actuels nécessitant un raffermissement des rangs de l’ensemble des Algériens, avant de faire part de sa confiance et du soutien total des habitants de l’Ahaggar quant aux décisions qui seraient prises par les hautes autorités du pays en réponse à ce genre d’agressions.
L’ONEM : « un acte criminel reflétant la bassesse du Makhzen »
L’Organisation nationale des enfants de moudjahidine (ONEM) a de sa part fustigé « cet acte criminel et hostile qui reflète la bassesse du régime du Makhzen », estimant que cet acte odieux « est un grave dépassement et une violation des us, des valeurs et des principes de bon voisinage, d’amitié et de fraternité entre les peuples algérien et marocain ».
La Tariqa Tidjania : « nous comptons sur l’État et l’Armée pour faire éclater et triompher la vérité »
Aussi le Califat général de la Tariqa Tidjania Cheikh Ali Tidjani, a indiqué avoir « appris avec une grande douleur et tristesse l’information du lâche assassinat de trois ressortissants algériens, dont deux adeptes de la Tariqa Tidjania et porteurs de son message de paix et de fraternité’ ». Une agression qui a eu lieu sur une route sûre qu’avaient toujours empruntée en toute sécurité leurs ancêtres pour diffuser l’Islam et qui est exploitée aujourd’hui pour faire parvenir des ravitaillements en terres mauritaniennes après l’ouverture d’un poste frontalier d’échanges commerciaux, est-il souligné. « Leur sang a coulé à une date chargée d’une grande symbolique historique, celle de la glorieuse Révolution, et nous les compterons parmi les Chouhada et les justes », écrit-il dans un communiqué. « La confiance des Algériens est grande en leur État et leur Armée pour faire éclater et triompher la vérité » a conclu le Califat général.
Le Parlement national : appelle à « châtier l’Etat terroriste »
Le Parlement algérien, avec ses deux chambres, a condamné fortement l’agression du Makhzen contre trois civils algériens. Dans un communiqué de presse, le Conseil de la nation a indiqué que l’agression a été perpétrée « en utilisant les armes sophistiquées, que leurs nouveaux alliés traîtres leur ont fournies ». Ces alliés, « avaient auparavant lancé les menaces contre l’Algérie de l’intérieur du Maroc », ajoute la même source. La chambre haute du parlement a affirmé qu’elle « adhère à toute entreprise qui sera menée par le président de la République … pour défendre notre patrie et châtier l’Etat terroriste qui n’a pas hésité à tuer les innocents pour servir ses ambitions de domination et d’expansion ». Les « Algériens et les Algériennes… ne laisserons pas passer cet acte odieux, et sauront quand et comment répondre », conclut le Sénat. L’APN de son côté a affirmé « son soutien à toutes les décisions que les plus hautes autorités du pays prendront afin de répondre d’une manière adéquate à l’ampleur de ce crime odieux », elle a indiqué que « les auteurs de cet acte lâche ne resteront pas impunis, et que le sang de ces trois martyrs ne sera pas vain ».
Propos recueilli par Sarah Oubraham