L’ASM Oran est plus que jamais à la croisée des chemins, suscitant souci et inquiétude dans les fiefs de ce club de Ligue 2 algérienne de football qui n’en finit pas de manger son pain noir depuis plus d’une décennie. L’intersaison dans cette formation, qui a réussi in extremis à sauver sa peau de la relégation lors de l’exercice qui vient de s’écouler, s’annonce chaude et surtout ouverte à toutes les probabilités. Un véritable danger guette d’ailleurs le club après l’annonce d’un départ collectif de ses principaux dirigeants, à l’image du président du club sportif amateur (CSA), Merouane Beghor, qui s’accroche à sa décision de se décharger de la gestion de la section football et par ricochet du club professionnel. Cela fait déjà un peu plus de deux semaines que ce responsable a jeté l’éponge préférant se consacrer uniquement à la gestion des quatre sections dont dispose le CSA, mais sans pour autant que l’avenir de la section football, jadis une véritable école de formation des jeunes talents, ne soit tiré au clair. Certes, l’on a annoncé la tenue pour bientôt d’une assemblée générale des actionnaires pour désamorcer la crise, mais aucune date n’a été encore retenue pour ce conclave duquel dépendrait certainement l’avenir de l’équipe de « M’dina J’dida ». Cette situation plonge dans la panique les amoureux de l’ASMO, craignant que le scénario de l’exercice passé ne se reproduise encore, au moment où le club est censé viser l’accession dès la saison prochaine. Une ambition certes légitime, de l’avis des observateurs, mais qui est confrontée à la dure réalité du terrain où le manque d’argent se fait de plus en plus sentir et devient la cause de tous les maux du deuxième club phare de la capitale de l’Ouest. Tributaire des subventions étatiques, l’ASMO ne parvient plus à voler de ses propres ailes rendant davantage incertain son avenir. Tout cela s’est d’ailleurs répercuté sur le parcours de son équipe fanion et surtout sur ses jeunes catégories.
Ces derniers étaient pourtant, jusqu’à un passé récent, la fierté de toute la région Ouest vu le nombre impressionnant que le club forme chaque année et duquel puisent justement la majorité des équipes oranaises et même un peu partout dans le territoire national. D’ailleurs, chez les catégories jeunes, les spécialistes notent avec regret qu’il s’agit carrément de l’hécatombe. Car faut-il rappeler que les équipes n’ont pu dépasser le cap des 8es de finale de la coupe d’Algérie. Pis, leur niveau a sérieusement régressé. A présent, tous les espoirs des « Asémites » sont placés sur le wali d’Oran qui avait promis, il y a quelques mois, de faire le nécessaire afin d’assurer au club une source de financement permanente en le mettant dans le giron d’une entreprise économique publique, un pari qui parait néanmoins difficile à réaliser à l’heure actuelle, estime-t-on du côté de la direction de l’ASMO elle-même.