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Après l’élimination des «U-20» de la course à la CAN 2019 : C’était quand même le … Ghana !!!

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Ghana- Algérie. Deux idées ou philosophie du football. Les devins et autres charlatans qui font et défont notre ballon rond ont dû se rendre à l’évidence qu’il n’y a vraiment pas photo en termes de comparaison. Et on ne se permet pas de la tenter.

Azouaou Aghilas

A l’ombre de compétitions houleuses
Que retenir de cette nouvelle cuvée de l’une des antichambres de l’E.N d’Algérie ? De la «bonne graine» (peut-on dire le contraire ?) et cette impression quelque peu bizarre que la bande au duo Sebaa- Achiou n’avait pas de chance. Celle, par exemple, de voir les hasards du tirage au sort mettre sur sa route une véritable terreur africaine dans les petites catégories, les stars en herbe ghanéennes n’ayant presque plus rien à prouver sur le plan international et donc pas seulement continental. Une des plus grandes écoles de formations à l’échelle mondiale habituées à truster les distinctions. Pour dire que nos «jeunots» n’ont pas été ridicules. Loin d’avoir démérité. Que dire, toutefois et surtout, de leur avenir immédiat et de celui des nombreuses sélections en jeunes survivant à l’ombre de nos «super stars» animant nos ennuyeuses journées de Ligues 1 et 2 ? Sûrement qu’on ne se pressera pas de répondre, la question, à brûle pourpoint d’ailleurs, étant bien sûr posée à tous ces présidents de clubs dont le seul souci est de faire bonne figure devant une rue envahissante et gérant le quotidien de nos clubs d’«élite» à coups d’insultes et de menaces. Cette semaine encore, et après la bonne tenue de route (elle méritait mieux, un meilleur sort pour ce qu’elle montré sur les deux manches) de cette sélection qui a laissé de très bons signes devant le voisin tunisien avec, à la clef, une qualification méritée à l’avant dernier tour menant au Niger, le verdict est tombé. Attendu (on ne reviendra pas sur le niveau ou la notoriété du vis-à-vis ghanéen toujours aussi généreux en termes de production à ciel ouvert de talents exportables et qui débarquent par fournées entières dans pratiquement tous les championnats de la planète, et donc particulièrement appréciés, recherchés à l’heure de l’ouverture des marchés des transferts) pour moult raisons. Finalement, on reviendra, quoique furtivement et on ne peut ne pas en parler, sur le niveau de cette école, plutôt usine, dont la particularité est de répondre toujours présent à tous les grands rendez-vous (lire aussi bien les phases finales de CAN que des Mondiaux et autres tournois prestigieux révélant de nouveaux monstres) engageant les futures vedettes appelées à animer (elles le font tellement bien et sont particulièrement recherchées pour leur talent) les grands championnats du Vieux continent et d’ailleurs, les «Brésiliens» d’Afrique ne faisant aucun complexe devant leurs augustes «exemples» débarquant à longueur de saisons de leur contrées (sud-américaines, on l’aura deviné) respirant le football pour faire mieux que d’amuser la galerie. La semaine qui vient de s’achever sur fond du mois sacré du Ramadhan (nos petits ou futurs grands en «vert» relevaient le sacré défi le ventre creux en ce 3e jour les jambes déjà lourdes ?) vient ajouter un peu plus à nos frustrations, voire nos déceptions au moment où le compte à rebours pour le Mondial 2018 en Russie en juin prochain s’enclenchait et que les Algériens, pour une fois après 2010 et 2014, suivront sans trop de pression après le mémorable naufrage dont ont accouché ses favoris lors d’une campagne qualificative tournant finalement au cauchemar, apporte son lot de confirmations.

Retour à la … réalité
Sur fond de violences et rumeurs de combines au moment où nos compétitions livraient leurs verdicts définitifs, la conclusion étant (inévitable, incontournable) que l’on ne peut plus rien attendre de la gestion actuelle au niveau de nos clubs et pas seulement. Sur fond ( ???) de messages (à décoder) au moment également où tombait (sans trop de surprise ?) la décision de la Faf de «délester» le staff technique de l’E.N, mené par Madjer, de ses charges (un boulet en moins…) à la tête de la fameuse E.N «A’» (ou «B», celle des locaux, on ne sait plus et chacun l’appellera comme il veut même si le coach espagnol de l’Arabie saoudite qui, elle, jouera le Mondial, s’est chargé de l’expliquer justement à Madjer en ne retenant, ce qui fait mal, que la victoire qui a fait tellement de bien à ses poulains), la crainte du public algérien (que l’équipe actuelle à la tête de la gestion de notre football commence à faire sienne quand on revoit l’image qui est renvoyée par la vitrine qu’est justement la sélection nationale dirigée par un Madjer ne sachant plus où donner de la tête et s’emmêlant les pinceaux) montant en cadence au fur et à masure des sorties ratées et autres prestations sans saveur accouchées par les Mahrez et consorts dans leur version «madjérienne.» Nos «U-20», nous dit-on, ne se sont pas montrés (loin s’en faut) ridicules face à un onze ghanéen déjà arrivé à maturité. Techniquement et tactiquement, en plus d’un physique (ça se travaille ?) digne des grands. Déjà en grands. Déjà un pied en équipe «fanion». Sur les calepins des recruteurs du monde entier et donc un autre pied hors frontières. Pour dire que les camarades de l’excellent Adem Zorgane (le fils à son père, Malik, dont il hérite l’immense talent et peut entrevoir l’avenir avec sérénité, les observateurs lui prédisant une belle carrière) sont tombés les «armes à la main» devant des «Blacks satellites» tout de maîtrise et de confiance, l’expérience (déjà, et à cet âge, formation oblige) ayant fait la différence. Des «U-20» qui n’ont, selon l’appréciation même de leur staff, rien à se «reprocher» en se battant avec leurs propres «armes» (entre autres une préparation venue sur le tard et donc insuffisante pour espérer escalader une telle «montagne») devant des super-favoris ghanéens partant avec plusieurs longueurs d’avance comme on le verra à l’arrivée de ce match- aller géré (au final un 0-0 loin de constituer le piège par excellence qu’on souhaitait pour nos représentants) avec une grande intelligence, et ce trop-plein de maîtrise au «retour» avec deux réalisations signées dans les moments décisifs d’une partie parfaitement négociée. Sous les yeux d’un D.E.N Boualem Charef (quels enseignements a-t-il tiré et quel avenir pour cette bande de jeunes qui a effectué le déplacement d’Accra ?) qu’on sait attentif, les «petits Verts» ont joué et perdu. Perdu gros (une qualification jugée presque impossible quand on hérite d’un tel calibre) mais peut-être gagné quelque chose: en plus d’un tandem de techniciens qui en veulent et qu’on croit animés de la volonté de construire, ce quelque chose s’appelle (on se trompe) une équipe et, peut-être, le droit d’interpeller les responsables en charge de notre football de revoir leur copie.

Chut on travaille ?
En réhabilitant (enfin ?) la notion du travail à long terme. Sur des (ce qui n’est pas le cas chez nos clubs où seuls les «seniors» ont droit à la sollicitude) bases solides ? Rien n’est moins sûr lorsqu’on s’arrête sur les déclarations des uns et des autres à l’arrivée (toujours aussi houleuse et chargée de suspicions, en plus d’un niveau d’ensemble en chute libre rendant compte d’une compétition sans réelles émotions) d’un autre exercice à oublier, les pré-bilans arrêtés augurant d’échecs à venir dans la logique d’un système consacrant le bricolage. Nos «U-20» n’iront pas (la faute à une grande équipe ghanéenne seulement ?) au Niger et s’en vont en vacances la tête pleine de doutes. La sélection nationale des moins de 21 ans, qui prépare pour sa part les Jeux Méditerranéens de Tarragone en Espagne cet été, est quant à elle en pleine phase de préparation. Elle sera en regroupement au Centre technique national de Sidi-Moussa (CTN) du 22 au 31 Mai 2018 en prévision de la double confrontation en «amical» les 3 et 6 juin prochain contre la sélection olympique d’Egypte. Un retour à la «lumière» après la sortie tout aussi «amicale» contre son homologue tunisienne (défaite 0-1, soit sur le même score ayant sanctionné ses retrouvailles avec la sélection «A» de Palestine) et l’impression (ce que l’on souhaite, connaissant le personnage) que la direction dirigée par le très méthodique Boualem Charef s’est bel et bien retroussée les manches et veut (les clubs suivront-ils la tendance ?) faire redémarrer la machine. En tout cas montrer la voie à suivre en investissant le long terme. En maintenant toujours en vie les sélections dont il a la charge. Sans s’arrêter sur les résultats immédiats. Le Ghana, un dur morceau qui s’est avéré, comme on le craignait, un obstacle infranchissable, est passé par là. En donnant la leçon. Celle, d’abord et avant tout, une invitation de tendre l’oreille sur ce qui se fait de mieux ailleurs et se donner les moyens et le temps de (re)prendre le train de la mondialisation. Un train qui avance tellement vite et abandonne sur le quai les mauvais élèves. Et depuis quelques deux ou trois décennies déjà, le football algérien, miné par ses travers et avançant dans le noir absolu, figure parmi les cancres du continent. En dernier de la classe (ça étonne ?), il hérite évidemment du bonnet d’âne. Au Ghana, comme dans de nombreux autres pays africains, on a compris depuis longtemps la nécessité absolue de donner le temps au temps. En allant à l’essentiel. Celui d’investir dans les petites catégories. Avec son présumé riche potentiel en talents, le football algérien peut et se doit de rebondir. Sait ce qui reste à faire. En se donnant les moyens et le temps de dévier de cette trajectoire le menant droit dans le mur. Qui ne travaille pas et n’avance pas…
A. A.

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