La nuit de, mardi à mercredi, a été très longue pour les habitants de Hammam Melouane à Blida ! Au lendemain du séisme de magnitude de 4,7 sur l’échelle ouverte de Richter qui a frappé la région et ses environs, les habitants ont eu du mal renoué avec la vie normale. Se réveillant sur les traces du séisme, les habitants de Hammam Melouane tentaient, hier, de sauver ce qui en reste de leurs habitations. Avec des moyens de fortunes, ils n’avaient d’autres choix que de s’entraider entre voisins pour essayer de limiter les dégâts. Le traumatisme de la veille, ajouté au fait que le spectre des derniers séismes ayant frappé l’Algérie, étaient toujours vivaces, ce qui nous a donné une population angoissée qui n’a pas fermé l’œil de la nuit !
Après la dernière réplique, des habitants ont déserté leurs maisons et ont choisi de s’installer dans des tentes. Mais ce n’était qu’une question de temps. En effet, le froid a fini par gagner et les a dissuadé de regagner leurs maisons. Mais bien évidement, c’est avec une peur bleue que ces citoyens ont été contraints de rentrer chez eux. Lors d’une virée qui nous a emmené sur les lieux, les habitants de Hammam Melouane protestent et demandent plus d’attention de la part des autorités. Ils réclament également que des tentes soient installées de manière permanente, afin qu’ils puissent s’y réfugies lors des répliques. D’autres réclament des titres de propriété pour les habitations qu’ils occupent, afin de pouvoir entreprendre des travaux de restauration. Mais le sentiment partagé par ces derniers, est sans doute celui de l’abandon de la part des autorités publiques. Une quinquagénaire nous dira, à cet effet, «ils savent que cette région est devenue sismique. Mais personne n’est venu vers nous-nous expliquer ce qui se passe». «Quand est-ce que ces élus vont s’occuper de notre situation ? Quand on sera morts ?», regrette-t-elle, tout en nous invitant chez elle, afin de constater l’ampleur des dégâts dans sa maison. De surcroît, la dame, dont la peur et l’angoisse se lisaient sur son visage nous a affirmé «regardez ces murs, ils ont tenus debout aujourd’hui, mais ça sera encore le cas demain ?». Une autre dame, qui nous a, elle aussi, généreusement invités chez elle, nous a affirmé qu’elle a vécu la terreur durant la nuit dernière. « Ce mur est déjà tombé lors du dernier tremblement de terre. Nous avons pu avec des moyens de fortunes le restaurer, mais rien ne nous rassure que la maison ne s’effondra pas », a-t-elle témoigné tout en nous montrant d’autres fissures dans la maison causées par le tremblement de terre d’hier. Par ailleurs, un habitant de la région a accusé tout simplement un l’homme d’affaires d’être à l’origine des séismes. Il nous a affirmé que cet homme d’affaire aurait construit un complexe thermal sur une zone où il y avait des «bouches naturelles » dans la montagne qui permettait à la pression montant des profondeurs de se dégager. Cette « soupape » aurait été fermée à la suite de la construction du complexe thermale, nous a expliqué le citoyen. Mais pour l’heure, le Centre de Recherche en Astronomie Astrophysique et Géophysique (CRAAG) ne s’est toujours pas exprimé quant à ces rumeurs qui circulent depuis le début de l’activité sismique dans la région. Par ailleurs, un homme rencontré dans un café nous avouera que c’est la peur du séisme qui l’a conduit au café. «Oui, j’ai peur et je suis ici pour passer le temps et ne pas rentrer chez moi par crainte d’une nouvelle secousse», admet-il. Si certains avouent leur peur, d’autres préfèrent la cacher par «redjla» (fierté). C’est le cas du vendeur de produits laitiers qui nous a affirmé que quoi qu’il en soit la mort nous tourne autour. Une chose est sûre, depuis le 16 décembre 2014, Hammam Melouane a été la localité la plus citée dans les communiqués de la célèbre station thermale est en effet citée à plusieurs reprises comme étant l’épicentre des derniers séismes et répliques enregistrés dans la région de Blida et clairement ressentis dans la capitale, mais nous ne savons toujours pas les raisons de l’accroissement de l’activité sismique dans la région.
Il est à noter que les services de la Protection civile de la wilaya ont affirmé, pour leur part, que les sorties effectuées sur le terrain à la suite de la secousse tellurique « n’ont pas été ponctuées par la constatation de dégâts humains et matériels ». Les citoyens sont appelés à faire preuve de sérénité en ce genre d’incident et à éviter la précipitation et les tentatives de quitter leurs domiciles de façon expéditive, ont conseillé les mêmes services.
Lamia Boufassa