Depuis vendredi dernier, à minuit, tous les vols de la compagnie aérienne française Aigle Azur ont été annulés. Cette décision a été prise après la grave crise financière à laquelle est confrontée cette entreprise au moment où sa direction dirigeante est à la recherche d’un ou de nouveaux repreneurs.
Après la cessation de ses activités, plusieurs interrogations demeurent, pour l’heure sans la moindre réponse. Puisqu’il s’agit de l’une des compagnies aériennes qui assurent des vols vers et depuis plusieurs villes d’Algérie, des centaines de travailleurs algériens sont forcés à un arrêt de travail technique jusqu’à nouvel ordre. D’autre part, les passagers qui ont acheté des billets auprès de la compagnie aérienne sont face à plusieurs soucis. Comment vont-ils faire pour regagner leurs destinations respectives, sachant que le remboursement des billets n’est pas à l’ordre du jour.
Pour répondre à ces questions, nous nous sommes rapprochés, hier, de la direction centrale d’Aigle Azur à Alger. Une fois sur place, nous étions surpris de constater la fermeture du siège de la compagnie. Pire encore, aucun représentant de l’entreprise sur les lieux. Pareil à l’agence commerciale de Didouche Mourad, à Alger, également fermée. Les rideaux baissés, aucune affiche montrant les horaires de travail, de samedi à jeudi de 08h00 jusqu’à 19h00… Sur place.
Un groupe de citoyens et autres émigrés, rencontrés sur place, ont été tous munis des billets acquittés auprès de la même agence. «Je n’arrive pas à comprendre l’attitude de cette compagnie aérienne, ils (responsables de l’entreprise, ndlr) auraient dû au moins nous informer à l’avance pour qu’on puisse prendre nos précautions», témoigne Imad Eddine, passager du vol ZI 224 qui devrait faire la liaison Alger – Paris. Pour notre interlocuteur, «la direction d’Aigle Azur a publié un communiqué après les ‘’temps morts’’ pour affirmer que la situation financière de la société ne permet pas de garantir un dédommagement. Un billet que j’ai payé en plein tarif dans cette même agence m’a coûté 70 000 DA. Comment vais-je faire maintenant pour que je puisse effectuer mon voyage ?», s’est-il interrogé. De son côté, Aymène, père de famille, nous explique son cas : « J’ai acheté quatre billets. Notre vol est prévu lundi prochain (demain, ndlr), je ne sais pas comment faire pour rentrer chez nous. Pire encore, les portes sont fermées, aucun responsable n’est là pour nous rencontrer, franchement c’est grave », a-t-il déploré.
Un peu loin, à l’aéroport d’Alger, principale destination de la compagnie, les passagers voulant se rendre en France, hier, étaient en plein désarroi. « Il n’y a personne pour nous répondre, c’est ça le pire en fait ! Que le billet soit annulé, on peut comprendre, mais au moins il faut nous donner une réponse, qu’il y ait quelqu’un pour nous écouter», estime un voyageur. Sur son site internet, Aigle Azur, affirme que « les usagers n’auront, comme unique solution, que d’acheter un nouveau billet auprès de l’une des compagnies concurrentes (Air France ou Air Algérie) pour effectuer leur voyage prévu.» La même source souligne « les passagers ayant leur vol annulé peuvent déclarer leur créance auprès des mandataires judiciaires dans le cadre de la procédure collective. Les passagers des vols annulés, peuvent également se rapprocher de leur assurance existante dans le cadre des paiements par carte bancaire, pour obtenir le remboursement ou le dédommagement de leur billet. » Ajoutant « pour les billets acquis auprès d’agence de voyage, il appartient aux passagers de se rapprocher de leur agence de voyage pour étudier les conditions de remboursement ou de remplacement ou de dédommagement, du billet annulé », lit-on dans le communiqué.
Med Wali
