Alors que la grogne est en train de gagner les rangs des différentes catégories de travailleurs du secteur en raison du manque de sécurité dans les établissements scolaires en ces temps de pandémie, le ministère de l’Éducation maintient un silence religieux. Même après l’appel de l’UNPEF à organiser aujourd’hui une journée de contestation à travers le territoire national, le MEN ne réagit pas. Selon un responsable du bureau national de l’UNPEF, cette journée de contestation qui se traduira par un arrêt de travail au sein des établissements, n’est qu’un avertissement pour que la tutelle réagisse et prenne au sérieux les préoccupations de ses travailleurs. Dans le cas contraire, a prévenu Belaidi Mebarek, le syndicat prévoit d’aller vers le durcissement de ces actions dans les prochaines semaines. Il est à noter que l’objectif de cette journée de grève est de dénoncer la non-application du protocole sanitaire contre la Covid-19 dans les écoles surtout celles du cycle primaire, mais aussi la pression et la charge que subissent les enseignants depuis la rentrée. Selon Belaïdi, les enseignants sont dans l’incapacité de continuer à travailler à ce rythme qui leur est imposé, d’où la nécessité de revoir la programmation des horaires. La même source a également soulevé le problème d’absence de moyens de transports les samedis, ce qui rend les déplacements des enseignants vers leur lieu de travail quasi impossible surtout dans les régions enclavées du pays. « Le MEN doit absolument prendre en considération cette question car Tamanrasset ou Adrar ce n’est pas Alger », a-t-il souligné. Il est important de signaler que l’UNPEF insiste sur l’activation rigoureuse du protocole sanitaire pour assurer la protection des travailleurs du secteur et des élèves en fournissant surtout les moyens nécessaires à son application notamment dans les écoles du primaire. Aussi, la même formation syndicale appelle à la révision et l’allégement des horaires de cours dans les trois paliers, et le maintien de la journée de samedi comme journée libre. Elle appelle également à libérer la gestion des écoles du primaire des collectivités locales, et à renforcer le budget des écoles du moyen et du secondaire pour faire face à la crise sanitaire. En outre, l’UNPEF attire l’attention du MEN sur le problème auquel font face les enseignants qui travaillent loin de leur lieu d’habitation. Elle considère, à ce propos, urgent de les loger surtout en cette période de pandémie. Autre point auquel insiste la même source, est l’activation du dossier de la médecine du travail afin de surtout réaliser une enquête épidémiologique dans le secteur, et de connaître le nombre de cas atteints parmi tout le personnel éducatif, au moment ou aucune communication officielle n’est faite dans ce sens.
Ania Nait Chalal