L’anticipation et la prévention dans la lutte contre la propagation du Coronavirus (Covid-19) étant la base sur laquelle repose toute réflexion et approche à dégager en vue de freiner la frénésie de la transmission du virus. La décision de décréter l’état d’urgence sanitaire ne devrait pas être prise, en vue d’optimiser les mesures en vigueur et consolider la lutte contre le Covid-19 par d’autres moyens qu’impose l’annonce de l’état d’urgence. Dans des pays nous dépassant en moyens humains et matériels en plus des conditions de travail du personnel de la Santé, meilleurs, que les nôtres , il était impératif pour ces pays connaissant un grand nombre ou non de cas contaminés et de personnes décédées par ce virus, de décréter l’état d’urgence pour contenir la catastrophe qui a frappé le monde entier. Alors que d’autres pays viennent d’annoncer le prolongement du nombre de jours de l’état d’urgence sanitaire, qui donne des pouvoirs additionnels au ministère de la Santé et responsables de santé publique à tous les niveaux, dont l’obligation de faire respecter l’interdiction de regroupement, familiaux ou autres, et mettre en quarantaine des personnes qui présenteraient un risque pour la santé publique et ceux et celles qui persistent à violer les mesures de confinement, nous assistons chez nous, à la non prise en compte d’un élément essentiel dans la lutte contre la propagation du covid-19. Il s’agit du facteur temps, qui joue contre la prévention et l’anticipation, si les décisions à prendre par les autorités publiques, au plus haut niveau, ne sont pas prises aujourd’hui avant demain, au regard des leçons tirées de l’évolution de la situation du Covid-19, dans d’autres pays, dont ceux proches de nous : Italie, France, Espagne, Tunisie et autres. Aller sur l’état d’urgence sanitaire avec les mesures qui lui sont propres, c’est déjà réduire d’une manière importante les risques de propagation du virus et optimiser les capacités existantes et réduire l’impact des conséquences d’un secteur, déjà fortement malade, bien avant l’émergence du premier cas du covid-19, chez nous, celui de l’italien arrivé, à Alger, le 17 février dernier. L’objectif essentiel des mesures adoptées par l’ exécutif, à ce jour, étant de faire face au covid-19, en freinant sa propagation et à la prise en charge des personnes affectées, il est urgent d’intégrer la bataille de la course contre la montre, pour mieux contenir la propagation du nouveau coronavirus qui, lui, n’attend pas, profitant de toute négligence dans l’application des mesures préventives et du manque d’anticipation dans la prise de nouvelles mesures plus pertinentes, contre un ennemi invisible qui n’attend pas. Depuis le début de l’application des recommandations des autorités sanitaires aux dernières décisions et mesures, le nombre de cas de contaminés, suspectés et décédés, connaît une courbe ascendante, ce qui implique l’impératif d’aller sur la situation de l’état d’urgence sanitaire, pour freiner le rythme de cette courbe, en vu, en premier lieu, de pouvoir faire prendre en charge les personnes déjà infectées, aidant ainsi le personnel médical à ne pas se retrouver submerger par de nouveaux cas, d’autant plus qu’il travaille dans des conditions difficiles, que nul n’ignore, non sans conséquences en ces temps du Covid-19, dans nos établissements de santé. Alors que le personnel de la santé, d’ici et d’ailleurs, appellent avec insistance à l’application, par les citoyens, des recommandations et du suivi strict des mesures liées à la lutte contre la propagation du Coronavirus, invitant les responsables, au plus haut niveau, de prendre les décisions et les mesures devant optimiser au maximum le frein de la transmission du virus, notamment par le confinement de l’ensemble de la population; voire même l’interdiction de sortie des personnes vulnérables, les cas malades et les plus âgés, quand le confinement général n’est pas en vigueur, chez nous, on est encore au stade de la limitation des déplacements, laissant d’autres déplacements non nécessaires, autorisés. hier, nombreux étaient les citoyens qui ont occupé les routes des villes, pour vadrouiller, en étant souvent, à deux ou à trois personnes, dans l’espace d’une voiture. Il est à rappeler que la propagation du virus Covid-19, à travers le monde, a causé 300 097 cas infectés, parmi lesquels 12 895 décès, en Chine
81 054 personnes touchées, dont 3 261 morts, l’Italie, 53 578 infectés et 4 825 morts et la France 14 459 cas d’infection et 562 morts, pays qui, depuis mardi dernier, a confiné ses habitants chez eux, en application de l’une des mesures liées à la situation de l’urgence sanitaire. Et c’est en ces moments difficiles d’une situation du Covid-19 sérieuse à laquelle est confronté le pays, qu’il est temps de faire ressortir le meilleur de nous-mêmes, comme ce fut le cas, par le passé, face aux périodes et catastrophes naturelles vécues par les Algériens. Ces derniers sont appelés à faire preuve de bon sens, d’esprit de responsabilité et surtout de vigilance ainsi que de se conformer aux recommandations des autorités, pour éviter que le bilan des personnes décédées ne soit encore plus lourd et freiner le nombre de personnes atteintes, pour que le personnel médical ne soit pas confronté à une situation de débordement.
Karima Bennour