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Anarchie dans le secteur pharmaceutique : Le CNOP plaide un plan de développement

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Intervenant, hier, sur les ondes de la radio chaîne III, dans l’émission l’Invité de la rédaction, Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP), a plaidé pour la mise en place d’un véritable plan de développement pharmaceutique et la régulation du marché. Reconnaissant que le secteur connaît une « désorganisation », l’intervenant a affirmé qu’une régulation qui sera possible avec la mise en place de l’Agence nationale de médicament et l’application de la nouvelle loi sanitaire.
« En termes d’organisation, effectivement nous avons beaucoup travaillé sur la loi sanitaire qui doit apporter un certain nombre de réponses aux problèmes que connaît le secteur », a-t-il déclaré en assurant que la mise en place de l’agence de médicament devrait permettre une organisation « plus pertinente » du secteur. Cependant, il ne manquera pas de souligner l’impératif de la coordination entre les différents départements ministériels ce qui permettrait de potentialiser tous les moyens existants en Algérie. Abordant la question des herboristes, qui poussent comme des champignons en Algérie, l’hôte de la radio a certifié que l’ordre des pharmaciens œuvre à encadrer l’exercice pharmaceutique.

Rahmat Rebi, la partie visible de l’iceberg
Affirmant que l’Algérie est depuis quelques années, la cible d’un réseau international d’arnaqueurs, qui par le biais des chaînes de télévision
« complices » lancent des campagnes de désinformation pour vendre des produits contrefaits, l’intervenant a regretté qu’à ce jour « la phytothérapie ne relève toujours pas de la pharma». D’ailleurs, il ne manquera pas de revenir au sujet de la polémique de la molécule RHB (Rahmet Rabbi, ndlr), en précisant qu’il y en a une centaine de ce genre vendus au su et au vu de tous. « Maintenant, Rahmat Rebi n’est qu’une partie de l’iceberg. De nombreuses personnes ont exploité la faille réglementaire qui permet à n’importe quel commerçant d’exercer le métier d’herboriste », a-t-il déploré.
Précisant que les compliments alimentaires n’ont aucune traçabilité, le Dr Benbahmed a appelé à tirer les enseignements de cette affaire.
Sur le plan organisation du secteur, l’invité indique que son Ordre a travaillé, de concert avec les concernés sur la loi de la santé où il est proposé des solutions, notamment sur les volets « importation frauduleuse des médicaments » et « la contrefaçon ».

Grève des étudiants en pharmacie: pour un enseignement de qualité
Au sujet de mouvement de contestation lancé, il y a quelques jours par les étudiants de pharmacie, le Dr Benbahmed a affirmé que ce mouvement est dicté par la prise de conscience des étudiants, qui revendiquent un enseignement de qualité. Il signalera que les étudiants ne jouissent pas des moyens pédagogiques et pratiques que requiert la spécialité comparativement aux deux homologues en Tunisie et au Maroc où les étudiants en pharmacie disposent d’une formation pratique et qualifiante.

L’ « Agence du médicament », un sérieux bouclier
D’autre part, l’intervenant s’est félicité de la mise en place prochaine de l’ « Agence du médicament ».
Pour lui, cet organe sera un sérieux bouclier qui veille à l’avant garde de la lutte contre les produits contrefaits et les charlatans qui les commercialisent en mettant plus de moyens et davantage de régulation.
« Il y aura des commissions pour la formation, pour la publicité, pour le réglementaire chapeauté par cette Agence qui devra asseoir une stabilité des dirigeants et plus de régulation », a-t-il précisé.
De son avis, l’Agence est une revendication partagée avec les concernés et elle constitue un rempare sérieux et efficace dans l’assainissement du secteur en enrichissant la règlementation.

Pas de pénuries de médicaments
Concernant les pénuries de médicaments, l’intervenant a assuré qu’il s’agissait plutôt de« ruptures de stocks ». Ceci étant, la problématique est due à la conjoncture économique actuelle que traverse l’Algérie, qui lui imposerait de réduire ses importations de médicaments et de réguler les dépenses.
Lamia Boufassa

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