De nos jours de nombreux jeunes éprouvent une plus ou moins grande réticence à la mobilité, en raison de différents facteurs. Si en premier lieu ; celui des moyens financiers dont doit disposer tout jeune pour se déplacer à travers le pays est capital, il va de soi que les structures d’accueils (hébergement et restauration) doivent être non seulement disponibles mais surtout abordables en matière de prix. C’est pour répondre à ces besoins que le ministère de la Jeunesse et des Sports, et à travers ses agences nationales de loisirs des jeunes (ANALJ) que quatre centres au niveau de la wilaya de Chlef ont ouvert leurs portes cette année. Il s’agit notamment du centre Ibn-Rochd et de Oued-Gseb dans la commune de Ténès, puis celui de Béni-Haoua et enfin à El-Guelta. D’une capacité d’accueil limitée, ces centres offrent aux jeunes, voire aux familles, la possibilité d’être hébergés en contrepartie d’une modique somme d’argent (entre 150 à 200 Da la nuitée). Cependant, quand on sait qu’en période estivale une chambre d’hôtel dans une ville côtière revient au bas mot à plus de 2000 Da la nuitée ; l’offre est plus qu’alléchante dans ces auberges. Même la restauration à un prix abordable peut être assurée si la demande en est faite. Le directeur de l’un ces centre nous confiera que dans certains cas on tient compte même de la condition socioprofessionnelle du jeune pour les prix des prestations.
Toutefois, il est essentiel que cette initiative soit soutenue par les pouvoirs publics par le renforcement des infrastructures d’hébergement et de restauration à travers l’ensemble du pays. Cette action doit être suivie également par des campagnes d’information et de sensibilisation afin de stimuler la demande de mobilité ainsi que l’offre qui émane des organismes d’accueil et d’envoi des jeunes. Par ailleurs, cette opération ne doit en aucun faire perdre de vue que le désir de mobilité est l’exception et la sédentarité la règle y compris pour les jeunes, même s’ils sont plus ouverts que leurs aînés sur ce registre. Donc il est important de démontrer que la mobilité permet de découvrir son pays à moindre fais, mais surtout animer ce désir d’ouverture à l’autre qui fait cruellement défaut de nos jours. Quant à découvrir d’autres pays par l’accès à la mobilité internationale, à l’image de ce qui se pratique en Europe, ou l’horizon des jeunes aujourd’hui est mondial qui pour les uns désirent poursuivre leurs études à l’étranger, acquérir une expérience professionnelle dans un autre pays ; faire un volontariat hors de leurs frontières où pour d’autres faire de nouvelles découvertes ou connaissances tout simplement. Le jeune algérien peut toujours en rêver car cela ni les pouvoirs publics ne sont prêts à lui faciliter la tâche ni ses propres moyens financiers ne lui permettent de réaliser ses vœux. Par ailleurs, bon nombre de jeunes souhaiteraient que leurs dirigeants s’inspirent du programme «Erasmus» mis en place par l’Union européenne à l’intention des jeunes et qui vise à promouvoir les projets de mobilité, de partager des pratiques entre professionnels, de participer à la construction de l’Europe et des politiques de jeunesse.
Bencherki Otsmane
