Tandis que le nombre de candidats libres inscrits à l’examen du Baccalauréat représente 40% de l’ensemble des inscrits, le taux d’absentéisme parmi cette catégorie se situe entre 30 et 35% », c’est du moins ce qu’a fait savoir la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit qui précise que dans le cadre de la réforme de cet examen crucial, une proposition sera formulée dans le but de limiter à l’avenir le nombre d’inscriptions. « Pour l’instant, les candidats libres passent le bac autant de fois qu’ils veulent, mais dans le cadre de la réorganisation (des examens), une proposition sera faite de manière à donner la possibilité à ces candidats de ne passer le bac que deux fois et de jouer sur le taux d’inscription à partir de la 3e tentative pour les candidats libres, qui représentent 40% des 709.448 candidats à la session 2018 », a indiqué Mme Benghabrit qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale, dans l’émission l’Invité de la rédaction. Cette réflexion est engagée, selon la ministre, en raison du taux important d’absentéisme pour cette catégorie qui se situe entre 30 et 35%. « Les candidats libres sont une population extrêmement hétérogène », a affirmé la première responsable du département de l’Education. À cet effet, Nouria Benghabrit a expliqué qu’ « il y a parmi ces candidats « ceux qui passent leur Bac pour la 10ème ou 15ème fois, alors que d’autres repassent le Bac pour obtenir la moyenne qu’ils souhaitent de manière à ce qu’ils optent pour la spécialité qu’ils veulent, tandis qu’il y a parmi ces candidats des fonctionnaires qui s’inscrivent à l’examen pour bénéficier de 5 jours de congé ». Par ailleurs, la ministre a fait savoir que le nombre des candidats aux besoins spécifiques avoisine les 400, précisant qu’il s’agit de 216 non-voyants et 169 handicapés moteurs. Commentant, par ailleurs, la réforme du Baccalauréat, notamment pour ce qui concerne la réduction de sa durée, la ministre de l’Education indique que l’objectif fondamental du texte, en cours de discussion, vise à réorganiser cet examen au plan matériel. « Nous ne visons pas une révision au niveau du contenu mais au niveau de l’organisation matérielle de l’examen », a-t-elle déclaré. Le fait de limiter le déroulement des épreuves de cinq à trois jours devient « une urgence » souligne-t-elle, en raison du stress des candidats mais également pour permettre une clarification des filières, notamment en redonnant leur place aux matières de spécialité. « Le Bac, tel qu’il est organisé aujourd’hui, nous ne voyons pas l’identité de la filière. Nous visons à redonner toute la place qu’il faut aux matières de spécialité », a-t-elle expliqué, tout en précisant que « le processus a été finalisé et est en train d’être remis sur la table, y compris avec les partenaires sociaux ». Interrogé sur une éventuelle révision en profondeur, la première responsable du département de l’Education considère que « celle-ci devra d’emblée passer par une réforme au niveau du cycle secondaire, ce qui a été négligé à ce jour ». En se sens, elle rappellera que, « c’est le cycle obligatoire (primaire et moyen) qui a finalement centré toutes les préoccupations». Pour ce qui est de l’échéancier de cette révision, la ministre affirme que celle-ci doit prendre compte du contrôle continu, et est, de ce fait, reportée jusqu’à 2020. Rappelons que le projet de la révision, qui vise à redonner à cet examen ses lettres de noblesses a été présenté deux fois au gouvernement, mais le dossier peine à avoir l’aval de celui-ci.
Lamia Boufassa