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Alors que le spectre de la soif plane sur des millions de marocains : Rabat autorise une entreprise sioniste de cultiver l’avocat

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Alors que les responsables marocains admettent que le royaume traverse une «véritable crise hydrique» comme l’affirme le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, des experts marocains alertent sur les conséquences gravissimes des politiques promues par le gouvernement, notamment la permission à une entreprise sioniste de cultiver l’avocat à l’exportation, aors que ce fruit « absorbe annuellement un volume d’eau équivalent aux besoins de trois millions de Marocains ».
Si dans un passé récent la sècheresse au Maroc touchait les zones éloignées des grandes villes et les campagnes au cours des périodes précédentes, le chercheur marocain dans le secteur agricole, Mohamed Al-Hakish, a averti, dans des déclarations à la presse locale, que « si les effets de la sécheresse ont affecté l’approvisionnement en eau dans les campagnes au cours des périodes précédentes, elle affecte désormais les villes et les centres urbains ». Une situation critique pour des millions de Marocains qui peinent déjà à faire face à la cherté de la vie vont être confrontés non seulement à chercher à s’approvisionner en eau, à des prix insoutenables notamment dans les zones éloignées et les quartiers pauvres, d’autant plus que le ministre marocain a souligné que « l’eau des barrages ne dépassait pas les 4 milliards de mètres cubes », affirmant qu’il s’agit là d’« une moyenne faible qui nous oblige à tirer la sonnette d’alarme » a-t-il déclaré. Selon les statistiques officielles, le taux de remplissage des barrages au 7 juillet courant ne dépasse pas 30,2%, contre 46,5% à la même période de l’année dernière. Une situation de sécheresse hydrique qui s’est déjà installé au Maroc, ayant poussé le gouvernement « à réduire la quantité d’eau d’irrigation dans certaines régions agricoles proches des villes », selon le chercheur marocain, «  pour garantir l’eau potable, ce qui peut impacter négativement le rendement de certaines cultures ».
Mais le hic dans toute cette situation critique pour le citoyen marocain, c’est la démarche des responsables marocains, qui dans leur précipitation dans leur normalisation avec l’entité sioniste,  malgré l’opposition du peuple marocain, des entreprises sionistes bénéficient de largesse pour exploiter l’eau, pour la culture de certains fruits, à l’exportation, dont l’avocat, au moment où des milliers de citoyens marocains courent dans tous les sens pour remplir ne serait-ce un bidon d’eau, notamment dans les campagnes. Une politique de Rabat qui pour l’économiste marocain Younès Mouammar «  est déraisonnable pour le pays». Plus explicatif il ajoute qu’« aller vers l’exportation de l’avocat » en ces temps durs de sécheresse que traverse le Maroc, « alors que ce fruit (avocat-Ndlr) absorbe annuellement un volume d’eau équivalent aux besoins de trois millions de Marocains » a-t-il fait observer.
Dans son intervention lors d’un récent forum organisé à Casablanca, Younès Mouammar a indiqué que « l’industrie agricole tournée vers l’exportation nous coûte cher quand on prend conscience de la vraie valeur de l’eau et de sa rareté » a-t-il averti. Nombreaux étaient les experts et les participants alertés de la situation hydrique « critique » au Maroc, voire selon des intervenants « crise hydrique », en mettant l’accent sur les souffrances des citoyens en général et les agriculteurs, notamment les plus démunis en raison d’absence d’eau potable ou pour arroser leurs cultures, en plus des fréquentes et incessantes coupures d’eau dans des régions éloignées des grandes villes, et dans certaines grandes agglomérations, en raison non seulement des problèmes posés par la sécheresse mais des mauvaises solutions et des politiques « déraisonnables », promues par les responsables marocains.
Alors que la majorité des Marocains continuent de manifester leur opposition aux rétablissements des relations entre le Maroc et l’entité sioniste, alertant sur les risques qu’encoure cette voie sur la sécurité du peuple et de son pays, face à une sécheresse qui frappe de plein fouet les Marocains et qui s’inscrit dans la durée, en raison notamment des changements climatiques, l’une des grandes entreprises agricoles sionistes a annoncé l’année dernière « un investissement de 80 millions de dirhams marocains (environ 9 millions de dollars), « dans la culture de l’avocat au Maroc, sur une superficie de 455 hectares ».
L’entreprise sioniste « vise une production de 10 000 tonnes d’avocats chaque année » destinée à l’exportation et même si c’était pour le marché local, outre le boycott de ce produit par des millions de Marocains en soutien à la cause palestinienne, ce fruit ira garnir les tables des palais du roi Mohamed V et des privilégiés du système du Makhzen. Alors que des experts et des économistes marocains alertés sur la pénurie d’eau au Maroc affirmant que la situation va en s’aggravant « faisant planer le spectre de  la soif » les autorités marocaines ouvrent la voie à l’investissement dans la culture des fruits à l’exportation, à l’instar de la culture de l’avocat par des opérateurs sionistes au détriment de la sécurité hydrique du peuple marocain.
Karima Bennour

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