Dans sa première décision prise depuis son installation, mardi dernier, comme Chef de l’État, Abdelkader Bensalah a convoqué le corps électoral pour l’élection présidentielle, qui aura lieu ainsi le jeudi 4 juillet. La veille, il avait annoncé des consultations avec l’ensemble de la classe politique et la société civile en vue de former une Instance souveraine et indépendante pour l’organisation des élections. Ce qui ne répond pas aux attentes des citoyens mobilisés depuis des semaines et réclamant le départ de tout le système. Bensalah saura-t-il convaincre la classe politique ? Et comment l’Instance d’organisation des élections, annoncée, sera-t-elle mise en place ?
Aux multiples propositions de sortie de crise mises sur table par les différents acteurs, les principaux dans la phase politique actuelle, portant, sur une période de transition, devant être conduite par une Instance présidentielle, Assemblée constituante, ou celle se basant exclusivement sur la voie constitutionnelle, demeurent au stade de proposition qui, en l’absence de l’amorce d’un débat réel, voire dialogue, entre ces principaux acteurs, la convergence ou une entente sur une feuille de route, pour la sortie de crise, répondant aux attentes du mouvement populaire pacifique pour le changement du système politique en place, n’est pas encore atteint. Le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, contesté par le peuple, et également par une grande partie de l’opposition, car étant une des figures du système politique, pour lequel plus de 22 millions d’Algériennes et d’algériens se mobilisent, depuis sept vendredi, (hier, c’était le huitième), pour son changement, refusent que ses symboles conduisent la phase de transition. L’ex-président du Sénat incarne, pour le peuple, un système politique que la majorité des citoyens à travers le pays veulent changer. «Le pouvoir doit faire confiance au peuple algérien et à ses représentants pour dégager des hommes et des femmes pour la gestion de la transition. Ce que nous attendions de Bensalah maintenant c’est qu’il ait le courage de démissionner» nous dira, Hakim Belahcel, premier secrétaire national du FFS, en réponse à notre question, si son parti compte prendre part aux consultations auxquelles a appelé Bensalah, mardi dernier. Hier, la mobilisation populaire citoyenne et pacifique a été au rendez-vous, de son huitième vendredi, à travers l’ensemble des wilayas du pays, dont la Capitale, pour réaffirmer la détermination du peuple à aller sur la voie du changement du système politique, en place, pour l’édification d’un État de Droit et une Algérie libre et démocratique, en réitérant hier, la revendication du «départ des 4 B (Bensalah, Bedoui, Belaïz et Bouchareb ».
H. M. et Karima B.