Quand deux pays frères, que tout unit, se rencontrent. Cela donne forcément une opposition chargée de symboles. D’émotions fortes. Bien au-delà du sport et d’un jeu qui prend tout son sens. Sa signification. Une sortie plus qu’amicale qui vient nous rappeler, sans se référer au «Larousse», combien le terme, lorsqu’il s’agit des deux peuples, est facile à traduire.
Bien avant de descendre dans cet antre du football national qui, plus que jamais, ce soir, méritera de porter son nom. Celle d’une indépendance chèrement acquise à l’arrivée d’une Révolution authentique entrée par la grande porte de l’Histoire (avec un grand « H ») des luttes de libération de par le monde. Un bel exemple de courage et de sacrifice qui aura, des générations durant, entraîné des peuples entier à en tirer le meilleur. Palestine en tête. Cette terre promise ignorée par les chantres de la démocratie mais portée à tour de bras, contre vents et marées, par une Algérie toujours debout. Une Algérie en eternel grand frère sur lequel on peut toujours compter lorsqu’il s’agit de causes justes comme celle que mène, depuis près de 70 ans, dans l’indifférence quasi générale de la communauté internationale, y compris dans le camp «frère» (on suivra facilement notre regard), un peuple courageux malgré toutes les trahisons et les reniements dans un contexte mondial où la loi du plus fort reste la «meilleure.»
Le «5-Juillet». Une date clef, incontournable, dans l’histoire d’une nation arabe à la recherche d’une unité perdue. Qui, de l’Irak à la Syrie en passant par la toute proche et non moins voisine Libye, fait face aux vieux démons de la division et des luttes fratricides pour le pouvoir. La Palestine, terre des prophètes, spoliée et meurtrie dans un silence assourdissant, mène la lutte. à sa manière. Avec ses moyens, forcément limités face à l’impressionnante armada de l’armée d’occupation sioniste, «Tsahal», sur un terrain où elle n’a de comptes à rendre à personne et y mène, dans une totale impunité, sa politique d’Apartheid et de négation de l’entité arabe. La Palestine qui résiste. Qui fait son long chemin pour la paix en luttant presque seule sur un terrain où les trahisons ne se comptent plus. Qui peut compter néanmoins sur cette Algérie généreuse avec les peuples en lutte. Ne se cache pas pour le montrer quand il s’agit de porter haut la cause palestinienne dans les grands rassemblements politiques universels. Algérie-Palestine.
Deux peuples, une histoire. Unique. L’Algérie les bras grand ouverts qui accueille ses enfants de Palestine à l’occasion de la semaine du Chahid. Une date et forcément de nouvelles leçons. Que suggère parfaitement cette rencontre toute amicale, fraternelle, de ce soir qui, et pour peu que Dame nature (les conditions climatiques ndlr) le permette après trois journées plus que généreuses côté pluviométrie (un autre signe du Ciel). Une pause espérée par tous (comme ces pluies annonciatrices d’une saison agricole désormais sauvée selon des prévisions optimistes puisque la fin de semaine s’annonce également bien arrosée sur l’ensemble du territoire national qui signifie que le spectre de la sècheresse est en passe d’être écarté) et une fête grandiose que se préparent à nous offrir ces deux sélections nationales «olympiques» et un public algérien qui nous promet une ambiance inoubliable, pour une fois et portés sûrement par 60 000 voix, qu’une équipe «adverse» jouera comme chez elle, les Verts risquant (pour dire l’attachement de l’Algérien à la Palestine, ce qu’il démontre à longueur de week-ends footballesques où l’étendard palestinien, bien mis en évidence et faisant désormais partie des décors dans nos enceintes sportives, vole presque la vedette aux couleurs locales) même de se retrouver, à l’occasion d’une partie ne ressemblant à aucune autre, dans la position d’invités d’un soir, le résultat technique important peu faut-il le souligner. La sélection olympique palestinienne de football, chaleureusement accueillie à son arrivée à Alger et mise dans les meilleures conditions depuis, a, rappelle-t-on, eu droit à un accueil populaire au niveau de l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger, autant d’ailleurs que lors des nombreux bains de foule qui ont suivi. Un accueil royal qui fait dire toute à la délégation sa gratitude. «Nous sommes très heureux de voir nos frères algériens venir ici pour nous saluer.
Tout Palestinien aurait aimé être à notre place. Les marques de sympathie des Algériens traduisent leur amour pour la Palestine et leur soutien à une cause qui est aussi la leur », déclarait notamment, à l’APS, le capitaine de la sélection palestinienne, Abdelatif El Bahdari. Le reste ? L’essentiel plutôt. 90 mn de football et une belle occasion de rappeler la communauté internationale à ses devoirs et responsabilités. Un signal fort que l’unité arabe est, peut-être, toujours possible. Que la Palestine n’est pas très loin de se libérer du joug sioniste. Que la fête soit !
Par Azouaou Aghiles
