On a l’impression qu’Algérie Poste s’est réveillée tardivement par rapport aux autres secteurs, qui accompagnent les programmes quinquennaux de développement par des projets en fonction des préoccupations majeures, que demandent l’évolution et l’extension des villes et localités secondaires. Ce n’est que ces trois dernières années, qu’Algérie Poste s’est mise timidement au travail, en inscrivant des opérations d’aménagements des structures existantes et datant le plus souvent de l’époque coloniale. C’est grâce aux différentes manifestations et doléances répétitives, que les autorités auraient dû prendre conscience du problème d’une manière effective. Depuis peu, on vient d’apprendre qu’Algérie Poste ait décidé de mettre les moyens, pour aménager la poste de Béni Saf. Un délai de trois mois a été accordé à l’entreprise qui, présentement, entreprend des aménagements de la poste principale de la ville de Béni saf. Datant des premières années de l’indépendance, cette structure a connu des dégradations à tel point que les agents d’Algérie Poste éprouvaient beaucoup de difficultés pour accomplir convenablement le service public. Outre ce fait saillant, l’établissement avait besoin d’un tel aménagement pour une nouvelle et magistrale conception devant aboutir à une meilleure utilisation de l’espace et une bonne distribution de l’ensemble des pièces à prévoir pour toutes les opérations postales. Située à côté du marché couvert du centre-ville, l’actuelle poste constitue pour les habitants de Béni Saf plus qu’un symbole. C’est une partie de l’histoire contemporaine de la ville, selon les propos des témoins qui ont fort apprécié l’idée de maintenir le siège là où il se trouve, d’autant plus qu’il assure la couverture d’une bonne partie de la ville de Béni Saf. L’administration de la poste et télécommunication n’a pas lésiné sur les moyens à mettre en œuvre pour obtenir un joli chef-d’œuvre qui répond aux normes tant architecturales qu’organisationnelles et professionnelles. Une enveloppe de 800 millions de centimes lui a été allouée. Il s’agit, selon toute vraisemblance, d’une opération planifiée inscrite au titre du programme complémentaire octroyé à la wilaya, lors de la dernière visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qu’il a effectuée dans la wilaya d’Ain Témouchent en décembre 2013. Cependant, durant trois mois, des désagréments, certes non des moindres, seraient ressentis par les usagers d’Algérie Poste qui avaient l’habitude d’effectuer des opérations postales à partir de cet établissement. En sus seront lésées, tout particulièrement, les personnes âgées, les retraités, les handicapés et les malades. Certains ont préféré l’ouverture provisoire d’une structure aux environs du marché couvert du centre-ville, le temps que soient achevés les travaux comme à Hammam Bou Hadjar lors des événements de janvier 2011 au cours desquels la poste a été incendiée. A titre de rappel, une somme de 1,8 milliard de centimes à été volée lors de ces manifestations populaires en plus de l’incendie qui a ravagé toute la poste de Hammam Bou Hadjar. Aussi, il est bon de souligner que ce dossier aurait été classé et personne n’a été jugée coupable. Le maire de la ville de Béni Saf peut, éventuellement, s’entendre avec l’autorité de daïra et la direction d’Algérie Telecom pour étudier cette possibilité, car certains doutent que la poste soit réceptionnée dans un délai de trois mois. Cependant, il est opportun de souligner que l’administration d’Algérie Telecom avait renforcé les moyens au niveau de la seconde poste, assez éloignée du centre-ville et se trouvant sur les hauteurs. Les horaires d’ouverture et de fermeture de cette dernière ont été aménagés de telle sorte que les agents puissent effectuer des opérations au-delà de 17 heures sans interruption. Algérie Poste a mis du retard pour prendre conscience de la pression à laquelle est confrontée aujourd’hui, non pas uniquement à Beni Saf mais à travers plusieurs villes et chefs-lieux de daïras tels que Hammam Bou Hadjar, Ain El Arbaa, Sidi Ben Adda, Aghlal, El Malah, El Amria, Hassi El Ghella, Chaabet El Lehem, Ain Tolba, Tamzourah, Oued Sebbah, El M’Said… Durant les trois plans quinquennaux, le secteur de la poste et télécommunication ne s’est pas rendu compte que le monde évolue sans lui et qu’il lui faut prendre le train de la relance économique au même titre que les autres secteurs qui ont su défendre leurs propositions au fil des ans. Sur le plan des ressources humaines et les moyens à mettre à la disposition des agences, Algérie Poste est à la traîne. Le citoyen n’a pas besoin de démonstration pour comprendre. Il ne se passe pas un jour sans que des disputes éclatent à l’intérieur d’une poste. Des invectives, des injures et des altercations sont devenues monnaie courante que d’aucuns sous estiment leurs retombées et leurs conséquences sur le plan socioprofessionnel. Les chaines qui se dressent tôt le matin avant l’ouverture des postes est un signe du tiers-monde et du sous-développement. Aujourd’hui l’on n’est pas sûr qu’un courrier puisse atterrir à son destinataire par poste. On évoque le manque d’agents faisant office de facteur. Des empilements de lettres se trouvent tassés au niveau des postes. Et certaines lettres sont d’une importance capitale pour les usagers. Des rendez-vous ratés à cause du courrier qui n’est pas distribué et quand il l’est c’est en retard. Aujourd’hui, le secteur des PTIC doit songer à la réhabilitation de la poste. Mettre les moyens, construire de nouvelles postes et former les agents qu’il faut et en nombre suffisant c’est ce qu’attend en urgence le secteur des PTIC.
Boualem Belhadri
