À peine quelques jours de l’agression barbare contre 9 enseignantes survenue le 17 mai dernier à Bordj Badj Mokhtar, le même scénario s’est produit samedi à Biskra, où deux autres enseignantes ont été victimes de vol sous menace avec arme blanche après l’intrusion d’un individu dans leur logement de fonction.
Selon l’ex-député et ancien membre de la commission éducation de l’APN, Messaoud Amraoui, le logement de fonction des deux victimes situé à la Cité El Alia au centre de la ville de Biskra avait été pris d’assaut à trois heures du matin, alors que l’intrus profitait de l’absence de la majorité des enseignantes car rentrées chez-elles pour le week-end. Muni d’une arme blanche pour menacer les deux victimes, le voleur est entré par effraction et a dérobé la totalité des objets de valeur dont des ordinateurs et des téléphones portables. Fort heureusement, les deux femmes n’auraient pas subi d’agressions physiques, précise la même source dans un post publié sur facebook.
Cette agression, faut-il le souligner, intervient quelques jours seulement après celle qui a eu lieu à Bordj Badji Mokhtar ou 9 enseignantes ont vécu dans la nuit du 17 au 18 mai dernier le pire des supplices après l’intrusion dans leur logement de fonction d’un groupe d’individus. Toutes ont été agressées, humiliées et certaines d’entre elles ont subi des violences aggravées, allant jusqu’au viol. Les auteurs munis d’armes blanches sont restés sur les lieux jusqu’à plus d’une heure avant de voler de l’argent et des objets personnels appartenant aux victimes dont des téléphones portables. En état de choc, les victimes ont été toutes hospitalisées, alors que certaines d’entre elles ont été placées en observation après avoir reçu des coups de couteau.
Cette affaire avait suscité choc, indignation et colère de l’opinion publique, mais surtout des travailleurs du secteur de l’Éducation qui se sont mobilisés à travers toutes les wilayas du pays pour apporter leur soutien à leurs collègues et dénoncer notamment l’insécurité dans les établissements scolaires. À noter que ces agressions répétitives viennent aggraver la situation du secteur de l’Éducation déjà critique. Cela a attisé encore plus la colère des travailleurs du secteur qui réclament depuis plusieurs semaines l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.
Le CNAPESTE organise une journée de mobilisation aujourd’hui
Pour exprimer sa colère face à l’insécurité qui règne dans le secteur, le CNPAESTE a appelé les enseignants pour une journée de protestation aujourd’hui devant les directions de l’Éducation. Le syndicat appelle à un élan de solidarité avec les enseignantes de Bordj Badji Mokhtar et exige des autorités une réaction ferme pour ne plus voir ces violences se reproduire et porter atteinte à la dignité de l’enseignant et à la sécurité et la stabilité des établissements scolaires.
La Conseil national autonome des directeurs des lycées (CNADL) a, de son côté, exigé des autorités l’ouverture d’une enquête urgente et indépendante pour faire toute la lumière sur ces agressions.
Pour ce syndicat, au delà des victimes physiques de l’agression c’est toute la famille éducative qui est touchée dans sa dignité, son honneur et sa sécurité dans l’exercice de sa profession. Et de conclure son appel aux syndicats et aux organisations des parents d’élèves pour faire front commun contre la violence qui cible les acteurs de l’Éducation.
Ania Nait Chalal
