Un cessez-le-feu de 72 heures à Ghaza, en vigueur depuis hier matin, intervenu, notons-le, suite à des évènements majeurs survenus et des rencontres importantes, les trois derniers jours précédant l’annonce, lundi soir, de la trêve. La rencontre au Caire de la délégation palestinienne unifiée et l’adoption d’un document éminemment politique pour s’acheminer vers un cessez-le-feu durable. L’engagement du Caire, via ses efforts et sa médiation à traduire d’une manière effective ce document, notamment l’arrêt de l’offensive israélienne et la levée du blocus sur Ghaza. Acceptée par les factions de la résistance palestinienne, la trêve de 72 heures du cessez-le-feu à Ghaza, à propos de laquelle, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Chookri, dira qu’elle peut être «extensible» a été acceptée par l’entité sioniste, dès lundi soir, en entamant le retrait de ses troupes militaires terrestres de Ghaza. Un des douze points contenus, pour rappel, dans le document de la délégation palestinienne unifiée adoptée au Caire, pour tout accord sur un cessez-le-feu à Ghaza. La trêve en vigueur, si elle ne venait pas à être violée par Israël, comme ce fut le cas de sa précédente, vendredi dernier, permettra aux Palestiniens de Ghaza, terrorisés et martyrisés par la machine de guerre barbare d’Israël, de ne plus entendre, un tant soit peu, les bruits des bombardements, annonciateurs de l’énième génocide israélien à Ghaza. Des informations ont fait état, hier, de l’acceptation par Israël de mettre fin à son offensive contre Ghaza, la levée du blocus et la libération des prisonniers, conformément à l’Accord signé en 2012. Sur un autre plan, si pour les 215 000 Palestiniens déplacés à Ghaza -chiffre de l’Onu- la trêve leur permet de revoir, de visu, ce qu’ils ont quitté dans la précipitation, sous les bombardements israéliens ne laissant que désolation, ruine et destruction, tant d’autres s’activeront à retirer les corps des martyrs palestiniens encore ensevelis sous les décombres. Écoles, centres hospitaliers, mosquées, immeubles d’habitation, hôpitaux, espace de jeux pour enfants, entreprises, ambulances, magasins et commerces, les agences onusiennes de l’UNRWA étaient les cibles des radars, par air, terre et mer, de l’armée de l’entité sioniste. Plus de 1 860 martyrs palestiniens au terme de quatre semaines de l’offensive israélienne contre Ghaza, dont 80% de civils et plus de 300 enfants. La communauté internationale, précisément les membres permanents du Conseil de sécurité, Washington, Londres et Paris, ne pourront faire fi, indéfiniment, de l’ampleur des crimes commis par l’armée israélienne. À ce propos, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryadh el-Malki en déplacement, hier à La Haye, a déclaré qu’«il faut que nous consentions tous les efforts pour traduire Israël devant la Cour internationale pour les crimes qu’elle a commis contre les Palestiniens». S’agissant de la scène israélienne et le premier jour (hier, ndlr) de la trêve de cessez-le-feu de 72 heures, la veille, 80% des familles israéliennes des colonies à proximité de Ghaza ont refusé de revenir, même après les promesses et les assurances de Netanyahou, son ministre de la Sécurité et l’Armée à leur adresse. Outre cette position adoptée par les colons, les critiques de responsables politiques et ex- responsables militaires israéliens à l’encontre de Netanyahou et ses plus proches ministres, notamment celui de la Défense s’accentuent et tendent à s’inscrire dans la durée, mettant, sans nul doute, son avenir politique en péril. Outre celles émises dès les premiers jours de l’agression militaire, acculant Netanyahou sur son échec en perspective d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés initialement, même après les avoir remplacés dès le début de ses opérations terrestres contre Ghaza, ne l’a pas aidé à s’en sortir du bourbier ghazaoui. La destruction des tunnels de Ghaza, objectif annoncé en remplacement aux objectifs initialement inscrits et non atteints, Netanyahou et son staff gouvernemental ont échoué même à ce stade suite aussi à la riposte terrestre de la résistance palestinienne aux troupes militaires de l’entité sioniste. Dans son édition d’hier, premier jour de cette trêve, le quotidien israélien Haaretz a conclu sur l’offensive militaire contre Ghaza qu’«Israël a pu construire une grande armée, mais qui n’est pas intelligente». Acculant davantage les responsables politiques et militaires israéliens en rappelant, dans son article en question qu’«il y a eu par le passé, un chef des corps de l’armée israélienne, au nom de Dan Chemron, lequel avait dit un jour qu’Israël a besoin d’une petite armée et intelligente» et d’affirmer «mais en réalité nous (Israëliens, ndlr) avons construit une grande armée qui n’est pas intelligente» conclut Haaretz. Quelques heures plus tard d’après des médias israëliens, selon des sources de l’armée de l’entité sioniste, il y a eu 64 officiers, un gradé, un soldat tués par la riposte de la résistance palestinienne. Rappelons que de nombreuses familles israéliennes se sont terrées près de quatre semaines dans les bunkers, période qui a vu l’arrêt de l’activité socio-économique en Israël, notamment, une première, l’isolement de l’aéroport international Ben Gourion, à Tel-Aviv, suite à l’annulation du trafic aérien par les plus grandes compagnies aériennes et des États, dont des alliés à Israël, à l’exemple des États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne et France…
Aussi, les sondages israéliens affichent un taux bas de popularité qui va continuer de chuter au moment où le taux de ceux qui considèrent que les buts n’ont pas été atteints croît, pour atteindre plus de 65 %. Autant de donnes qui n’ont pas échappé du viseur de Washington, notamment après les premiers jours de l’offensive terrestre, dont ses efforts toujours en cours, pour pouvoir réussir à faire aboutir un accord de cessez-le-feu durable.
Karima Bennour
