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Adrar : la mendicité bat son plein

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Une particularité qui frappe le visiteur, guère habitué à ce genre de spectacle : ce sont ces enfants d’immigrants maliens et syriens qui arpentent sans cesse les avenues et les ruelles de la ville d’Adrar, allant jusqu’à vous tirer par les pans de votre djellaba ou de votre veste afin de vous soutirer quelques pièces, voire un billet Faire la manche, demander l’aumône a créé une certaine audace poussant la perfidie de ces jeunes enfants et jeunes filles en particulier à engager des conversations, des plaisanterie, pour eux, peut-être anodines, mais qui pourraient avoir des conséquences, des répercussions dramatiques, sachant pertinemment que les prédateurs guettent le moindre faux pas. Jeunes, moins jeunes, adultes, tous ces réfugiés n’ont qu’une seule chose en tête, sans doute poussés et encouragés par leurs parents, glaner et rapporter des sous, coûte que coûte. Les différents coins et recoins des marchés, des gares routières leur servent d’abris provisoires et potentiels qui les protègent du froid glacial, car la température chute ces jours-ci surtout, le soir jusqu’à un degré.
Pour se couvrir, des couvertures de fortune remises par des bienfaiteurs, des cartons d’emballage ramassés dans la rue et pour se réchauffer, des palmes, des morceaux de bois, des copeaux sont récoltés à droite et à gauche, pour la préparation des repas et accéder à un semblant de chaleur.
La nuit va être longue et le froid aussi et il faudrait penser au lendemain. Devant les magasins, c’est de nouveau une course folle parmi les passants qui daignent bien leur donner des sous ou leur acheter une baguette de pain ou un kilo de riz. Chaque fois qu’une voiture s’immobilise, c’est à qui l’appréhendera le premier. Vite, il faut courir et se droper pour essayer de parler au conducteur avant qu’il ne démarre. Souvent, ces enfants reviennent bredouilles, essuyant parfois des paroles acerbes et véhémentes qui les acceptent sans broncher car pour eux, les sous ont plus de valeur au-delà de la dignité, du moins à leurs yeux, car, pour eux, c’est un véritable dilemme : accepter ces offenses, ces frustrations dans le seul but de ramener de quoi manger. Malgré le froid, la chaleur, ils seront toujours là, arpentant, courant, risquant leur vie à chaque instant. Ces réfugiés, pour la plupart démunis de toute ressource, attendent la délivrance qui tarde à venir.
S. A. T.

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