La cérémonie d’ouverture de la deuxième réunion sous régionale sur la réforme pénitentiaire dans les pays du Sahel organisée par l’Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) grâce au concours financier du Danemark a été donnée, hier, à Alger, et s’étalera jusqu’à demain.
Trois jours durant, les experts se pencheront sur la problématique de la réforme pénitentiaire dans les différents pays du Sahel. Il s’agit de dresser l’état des lieux de la situation des États du Sahel, déterminer les actions prioritaires à prendre à court terme pour améliorer les conditions des détenus et renforcer l’administration pénitentiaire pour faire face aux défis sécuritaires dans ladite région.
Le choix d’organiser ladite réunion à Alger n’est pas fortuit. Il s’agit de tirer profit de l’expérience algérienne, essentiellement après les réformes entamées en 2003. Ainsi, pour le directeur général de l’Administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune, « cette rencontre s’inscrit dans le cadre de présenter l’expérience algérienne enmatière d’administration pénitentiaire, essentiellement après les réformes entamées en 2003 ». Plus explicite, il dira que « lors de la première rencontre qui a eu lieu à Niamey au Niger, où l’Algérie était présente en qualité d’observateur, l’ONUDC s’est penché sur l’administration pénitentiaire algérienne, qui a connu, juge-t-il des avancées remarquables ». D’où la volonté de suivre de près cette expérience.
« L’Algérie a entamé depuis 2003 une réforme globale de sa justice, et de son administration pénitentiaire sur tous les plans. Que ce soit du côté juridique, humanitaire, ou construction de nouvelles prisons », a-t-il expliqué en affirmant que « notre pays a franchi des caps en termes d’application des règles de Nelson Mandela sur le traitement des détenus ». De surcroît, il sera question de mettre en exergue l’expérience algérienne et la prise en charge des détenus violents. Felioune a saisi cette occasion pour mettre en avant les efforts fournis par l’administration pénitentiaire algérienne en matière de réinsertion.
Des efforts qui se sont traduits, a-t-il soutenu, par la réussite au baccalauréat de 1900 candidats détenus et 4500 autres reçus aux épreuves du brevet de l’enseignement moyen (BEM). Au sujet des conditions de rétentions des prisonniers violents, le responsable a tenu à démentir l’existence d’un projet portant sur l’isolement des détenus impliqués dans des actes terroristes dans des cellules individuelles pour éviter la propagation d’idées extrémistes, indiquant qu’ «il y aura, lors de la réunion, un échange d’expériences sur les meilleures méthodes de prise en charge des détenus violents ».
La politique nationale relative au système pénitentiaire en Algérie repose, selon le DG sur « la consécration de la transparence concernant la gestion des établissements pénitentiaires » et sur « la réadaptation des sanctions et la création d’organismes chargés du suivi et de la mise en œuvre de la stratégie initiée par l’État dans ce domaine ».
À la fin de la réunion, il sera question de visiter des installations pénitentiaires, telle que l’École nationale de l’administration pénitentiaire réalisée à Koléa.
D’autre part, Felioune a précisé que l’Algérie qui compte 60.000 prisonniers, œuvre à améliorer les conditions de détentions de ces derniers, et ce, en lançant un programme pour l’ouverture de 15 nouvelles prisons, pour remplacer les anciens établissements appelés à être fermés.
Pour sa part, Bah Keita, représentant de l’Organisation mondiale de la santé en Algérie a axé son intervention sur la « contamination de la violence » dans les institutions pénitentiaires. Il a rappelé que les pays du Sahel font face de manière simultanée aux défis liés à l’extrémisme, d’où la nécessité d’améliorer les conditions de rétention de cette catégorie afin d’éviter la « contamination » de la violence.
Lamia Boufassa
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