Un jeudi noir, avant-hier, sur les rails à Boumerdès et Béjaïa. Le premier drame s’est produit aux environs de 9 heures sur le chemin de fer à la rentrée de la gare de Réghaïa, sur la ligne du train Alger – Tizi-Ouzou qui circulait vers Réghaïa et Boumerdès. La victime, un jeune homme de 22 ans, étudiant, était en train de marcher sur la voie ferrée dans le sens de la circulation, ont indiqué des témoins sur place.
Le conducteur de train qui l’a percuté, l’avait aperçu, de dos, a klaxonné mais n’a pu éviter l’impact. Le choc a été violent et le jeune est mort sur le coup. Selon les informations recueillies, la victime marchait en utilisant des écouteurs de son téléphone, ce qui l’avait distrait et empêché d’entendre les klaxons du train. Ce même endroit de l’accident, un passage à niveau non sécurisé et utilisé par les habitants comme un raccourci entre deux cités, a vu récemment un accident similaire. Une femme de 40 ans, résidente de la région, a été mortellement percutée par un train. Un homme à la gare d’El-Harrach avait eu le même sort, en début de ce mois, en essayant de passer d’un quai à un autre, marchant sur la voie. Le deuxième drame de jeudi dernier s’est produit à Béjaïa quand une jeune fille de 28 ans, a été percutée mortellement dans la région d’Ighil Ouaâzoug, à la rentrée de la ville de Béjaïa. La victime marchait sur la voie de circulation du train, se dirigeait vers son lieu de travail, non loin du lieu de l’accident, a fait savoir un communiqué de la Protection civile de Béjaïa. Le cadavre de la victime a été évacué à la morgue du CHU Khelil Imrane. Une enquête à été déclenchée pour élucider les circonstances de ce drame. Il faut souligner que dans les deux cas de jeudi dernier, la piste du suicide a été écartée. Selon des témoins qui ont vu les victimes, la négligence et le non-respect des passages à niveau seraient les causes. La Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) avait lancé une campagne de sensibilisation sur les risques liés à la traversée des passages à niveau, du 30 octobre au 7 novembre dernier. Les multiples passages à niveau se trouvant sur les voies ferrées constituent une réelle contrainte de leur exploitation à même de compromettre la sécurité de circulation, compte tenu du comportement imprévisible des usagers de la route. Selon un bilan établi par la SNTF, les trains ont tué en Algérie 250 personnes et blessé 175 autres depuis 2013. Le non-respect du code de la route qui donne la priorité au train dans les passages à niveau et l’ignorance des consignes de sécurité de la SNTF par les piétons sont à l’origine de ces accidents mortels.
Hamid Mecheri