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Abolition de la peine de mort : La LADDH exige une feuille de route claire

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Le débat sur l’abolition de la peine de mort ou son maintien dans la législation algérienne est, encore une fois, au cœur des débats. En effet, à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, qui coïncide avec le 10 octobre, les abolitionnistes sont montés au créneau.
C’est le cas du bureau national de la Ligue algérienne de droits de l’Homme (LADDH), qui a rendu public un communiqué de presse dans lequel il appelle à l’abolition de la peine, déplorant, dans ce sillage, l’opportunisme de certains courants qui ont appelé à l’application de la peine capitale après la tragédie de la mort de la petite Nihal.
Dénonçant que le gouvernement reste « passif » par rapport aux pressions exercées par des « lobbies » favorables au retour aux exécutions de la peine de mort, la Ligue a lancé un appel afin que l’État algérien applique la résolution 65/206 de l’Assemblée générale des Nations unies, relative à l’adoption d’un moratoire sur l’application de la peine de mort. Dans cet ordre d’idées, l’ONG a rappelé que même « le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia a joint sa voix à ceux qui appellent au rétablissement de la peine de mort versant ainsi dans le discours populiste ». « L’Algérie devrait franchir le dernier pas vers l’abolition pure et simple de ce châtiment cruel et inhumain », écrit l’ONG dans son communiqué. Plus loin, la LADDH a exigé du gouvernement algérien d’établir une «feuille de route claire et transparente qui conduira l’Algérie à l’abolition de la peine de mort ».
De plus, relève encore l’appel, l’Algérie a ratifié la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et le pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et la charte arabe des droits de l’Homme. Rappelant que l’opinion publique n’a, à aucun moment, réclamé l’application de la peine de mort durant la décennie noire, alors que de graves violations des droits humains ont été commises, l’ONG estime que « l’argument avancé par les pouvoirs publics qui est le fait que l’opinion publique n’est pas prête à l’abolition de la peine ne tient pas la route ». En effet, cette opinion publique est la même qui a souffert du colonialisme, période durant laquelle de nombreuses exécutions ont eu lieu, avance le communiqué.
Tout en mettant en garde contre les partisans de la peine de mort qui tentent de tromper l’opinion publique en associant l’abolition de la peine capitale à leurs agendas électoraux, l’ONG affirme que les partisans de l’application de peine capitale sont des « opportunistes » qui servent leurs propres intérêts au nom de la religion. D’ailleurs, les rédacteurs du communiqué conseillent la classe politique de se pencher sur les problèmes des citoyens et de la société avant de se pencher sur la question de la peine capitale. « Si aujourd’hui on milite pour que l’Algérie ne soit plus inscrite sur la liste des pays pour la peine de mort, c’est pour mettre un terme à cet acte de violence qui transgresse un des droits de l’Homme le plus fondamental à savoir le droit à la vie », écrit encore la Ligue dans le dit-communiqué.
Ainsi, elle estime que la lutte pour l’abolition de la peine de mort à l’échelle nationale doit être le souci majeur des défenseurs des droits de l’Homme, des politiciens et les intellectuels. «L’Algérie devrait, en sa qualité de membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies depuis novembre 2013, adopter une attitude exemplaire en devenant le premier pays de la région à abolir la peine de mort», peut-on lire sur le même document.
Lamia Boufassa

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