Le récent appel de l’Algérie à une reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc s’inscrit dans le cadre de l’application des résolutions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui avait lancé un appel pour des négociations directes aboutissant à un règlement politique de la question sahraouie, a indiqué Abi Bouchraya Bachir , représentant du Front Polisario, chargé de l’Europe et de l’Union Européenne. Le diplomate sahraoui a affirmé, dans une déclaration à la chaîne « El Yaoum TV », que « cet appel intervient dans le cadre de la récente décision du CPS de l’UA ». La dernière décision du CPS a appelé, au terme de son sommet du 9 mars dernier, à « l’impérative reprise des négociations pour parvenir à un règlement prenant en ligne de compte le quatrième point de l’Acte constitutif de l’UA qui appelle au respect des frontières héritées au lendemain de l’indépendance », a-t-il rappelé. La République arabe sahraouie démocratique avait expressément fait part de sa pleine disposition à s’inscrire dans cette démarche et revenir aux négociations « conformément à la nouvelle donne » dans la région suite à l’effondrement de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre dernier, après l’agression perpétrée par le Maroc contre des civils sahraouis dans la région d’El-Guerguerat, a affirmé M. Abi Bouchraya. Le responsable sahraoui a dit regretter le fait que le « Maroc tourne encore une fois le dos à tout processus de règlement, après avoir rejeté l’invitation et la décision de l’organisation continentale ». Affirmant que le penchant du commandement sahraoui pour la reprise des négociations ne signifiait nullement un arrêt des combat, M. Abi Bouchraya a souligné la nécessité, pour les nouvelles négociations, de comprendre un nouvel accord de cessez-le-feu et de démarrer sur de bonnes bases prenant en considération l’expérience du règlement onusien et les souffrances des sahraouis pendant 30 années d’attente. Interrogé sur la prochaine session du Conseil de sécurité de l’ONU, prévue le 21 avril, M. Abi Bouchraya a rappelé qu’il s’agit de la première réunion depuis la rupture de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre dernier, affirmant que cette réunion était une occasion pour le Conseil d’examiner en profondeur les raisons à l’origine de l’échec de l’ONU dans l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Le diplomate sahraoui a estimé nécessaire pour le Conseil de fixer, dans le cadre de ses démarches pour la désignation d’un émissaire du SG de l’ONU au Sahara occidental, un plan d’action pour parvenir à un règlement pacifique du conflit. Autrement, la désignation d’un nouvel émissaire serait vaine, a-t-il dit. M. Abi Bouchraya a formé le vœu enfin de voir les États-Unis rectifier l’erreur commise par l’ancienne administration de Trump, d’autant que sa décision est contraire au droit international et aux principes de la politique extérieure américaine. « La classe politique américaine invite le Président Joe Biden à revoir la décision de Trump, étant la seule voie permettant aux États-Unis de jouer un rôle dans le processus de règlement », a ajouté le responsable sahraoui. Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum avait appelé samedi à des négociations « directes et sérieuses » entre la RASD et le Maroc en vue de parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental, où la reprise des hostilités, en novembre dernier, a brisé un cessez-le-feu vieux de 30 ans.
Mokhtar B.