L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a appelé, hier, à la libération « immédiate » des prisonniers sahraouis détenus dans les geôles de l’occupant marocain, et d’avertir sur les risques majeurs des manœuvres marocaines à Guerguerrat en raison « des violations » par Rabat de l’accord du cessez-le-feu, en 1991, entre le Front Polisario et le Maroc sous les auspices de l’ONU, incombant la responsabilité des conséquences de la situation de tension à Guerguerat au Royaume chérifien. L e diplomate sahraoui a lancé, hier, à l’adresse de ceux qui soutiennent la colonisation marocaine au Sahara occidental, que « les pays soutenant le combat et la justesse de la cause sahraouie sont nombreux » et que face à l’entêtement du Maroc et de son refus de voir la réalité, celle de la détermination du peuple sahraoui à en finir avec la colonisation marocaine au Sahara occidental, et que «la résistance s’organise partout» a déclaré, l’ambassadeur, Abdelkader Taleb Omar. Le diplomate sahraoui a tenu ces déclarations à l’occasion de la commémoration, hier, à Alger, du 10e anniversaire du démantèlement, à l’aube, par les autorités coloniales marocaines, dans le sang et la répression féroce, du camp Gdeim Izik, qui a regroupé près de 20 000 sahraouis à 12km de Laâyoune, ville occupée, du Sahara occidental, pour exprimer pacifiquement, leur volonté de vouloir vivre libre, au Sahara occidental indépendant. Initiée par le Comité nationale de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l’ambassade de la RASD, à Alger, le choix du lieu de cette rencontre, n’a pas été fortuit et ils étaient nombreux à assister, dans des conditions de respect du protocole sanitaire et des gestes barrières contre la Covid-19. C’est dans une salle mythique, d’Alger-centre, « L’Afrique », que des chercheurs, universitaires, des responsables de la scène politique nationale, des membres d’associations de la société civile ainsi que des diplomates, dont ceux de la représentation diplomatique de l’Afrique du Sud et bien sûr la délégation sahraouie, à sa tête l’ambassadeur Taleb Omar ainsi que la présence fortement applaudie de la militante sahraouie des territoires occupés, la Ghandi du combat sahraoui, Aminatou Haïder, par vidéo-conférence, ainsi que le responsable du réseau européen de soutien à la cause sahraouie, Pierre Galand. C’est à partir de la Salle Afrique, située au cœur d’Alger, que les participants présents, via les nouveaux moyens technologiques ont réaffirmé leur soutien indéfectible et solidarité agissante avec le combat libérateur du peuple sahraoui, pour l’indépendance de la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite à l’ONU, le Sahara occidental. Un peuple qui, après une lutte armée, sous la conduite de son seul et unique représentant légitime, le Front Polisario, contre l’occupant marocain, dès son invasion en 1975 des territoires du Sahara occidental, et bien avant contre l’occupant espagnol, attend de voir l’expression de son droit à l’autodétermination se traduire, depuis, 1991, date du cessez-le-feu, entre le Maroc et le Front Polisario, sous les auspices de l’ONU en vue de tenir ce référendum, par la création, en cette date, de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO). Appel à la libération des prisonniers sahraouis détenus dans les geôles de l’occupant marocain Hier, l’ambassadeur sahraoui, Abdelkader Taleb Omar dira au Maroc et à ceux qui le soutiennent dans son occupation du Sahara occidental. Appelant le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités, notamment par la nomination d’un envoyé personnel du SG de l’ONU, pour le Sahara occidental et la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, en application du droit International, le diplomate sahraoui, Taleb Omar, a appelé à la libération « immédiate » des prisonniers sahraouis des geôles marocaines, des détenus sahraouis des territoires occupés, parmi eux ceux du Camp Gdeïm Izik, et que l’ensemble ont été jugés, par une justice aux ordres du système colonial marocain, au Sahara occidental. « À l’occasion du 10ème de anniversaire des évènements Gdeïm Izik, je saisis cette opportunité pour dire que l’ONU ne joue pas son rôle malgré la situation difficile sévissant dans les territoires occupés avec la politique colonialiste du Maroc » et à cet effet, poursuit-il « je lance un appel à l’ONU pour désigner un représentant permanent dans l’immédiat pour en finir avec cette invasion, soutenue par la France et l’Espagne et permettre au peuple sahraoui de jouir de son autodétermination et exprimer sa volonté d’indépendance » a indiqué, hier, le diplomate Taleb Omar. Il a averti, à cette occasion, sur les risques majeurs pesant sur la région de Guerguerat, en raison de la violation, par le Maroc, de l’accord du cessez le feu, dont l’article N°1, tenant le royaume chérifien « pour responsable de ce qui pourrait en découler » de cette situation « dangereuse et grave ». Situation dont la responsabilité de l’ONU est aussi engagée, au regard de ses engagements et le rôle premier de son Conseil de sécurité, pour faire valoir le droit international au Sahara occidental. Il est à rappeler que le Front Polisario estime, dans ce contexte, que « la présence durant les deux derniers jours de troupes armées des forces marocaines face aux manifestants civils sahraouis, en présence des éléments de la MINURSO, était un développement dangereux » sans manquer d’appeler la population sahraouie à « la vigilance et la mobilisation » pour « faire face à toutes les éventualités». Le Front Polisario a condamné « la persistance du Maroc dans son occupation de parties du territoire de la RASD , membre de l’Union africaine » et également, lit-on « la persistance du Maroc dans sa tentative de se soustraire aux accords signés avec la partie sahraouie sous la supervision des Nations unies et de l’Organisation de l’Unité africaine (Union africaine)». Pour le président du CNASPS Saïd Laâyachi, après avoir réitéré le soutien indéfectible de l’Algérie « dans son soutien inaliénable au peuple sahraoui, face au colonisateur marocain avec le soutien hypocrite de la France et de l’Espagne », il dira qu’ « il est temps pour l’ONU de faire de l’autodé- termination du peuple sahraoui une question d’urgence » et que «quarante-cinq ans de lutte a permis au peuple sahraoui d’asseoir sa détermination à aller jusqu’au bout de son combat pour l’indépendance du Sahara occidental ».
Karima Bennour
