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Abdelkader Semmari, ancien ministre de la PME-PMI et PDT du CEA, au « Forum du Courrier d’Algérie » : «L’Algérie doit se doter d’une diplomatie économique efficace !»

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L’ancien ministre de la PME-PMI et actuel président du Club économique algérien, Abdelkader Semmari, était hier, invité au Forum du Courrier d’Algérie. Ce docteur d’État est rompu aussi bien au monde de la politique qu’à celui de l’économie, puisque il a été pendant longtemps un membre influent du MSP et un proche de Nahnah, député, puis ministre dans le gouvernement Benflis, où il siégeait aux côtés des Ould Abbès, Tebboune, Sellal, Temmar, Khellil, Boukrouh, etc…

Certains pressentent dans sa récente demande de démission de la tête du CEA comme un retour aux commandes du MSP, miné par le duel à distance entre Abderrazak Makri et Boujerra Soltani ; il représenterait alors « la 3e voie », dont le « Majliss echoura » parle actuellement. Mais rien n’est joué d’avance, et lui-même prétend que « les sentiers de Dieu sont impénétrables » et que « toutes les possibilités sont également imaginables ».
Semmari entend placer un mur entre son statut d’économiste au CEA et celui d’être un membre influent au MSP. D’ailleurs, c’est pratiquement, en parfaite symbiose avec le membre de gouvernement qu’il a été, qu’il s’exprimait, mettant toujours en avant les intérêts du pays.
Mais c’est pour parler économie que Semmari a été invité, et pour le prendre au mot qu’il a avancé récemment, qu’il y aurait « 900 000 milliards de centimes dans le circuit informel » en Algérie, il a été d’emblée « accroché » sur le sujet et sur la possibilité de faire retourner cet argent dans le circuit bancaire.
« En l’absence de données techniques et statistiques fiables, dit Semmari, c’est le chiffre le plus « à portée », car construit sur des chiffres déjà avancés par le gouvernement, qui disait récemment que le tiers de l’argent bancaire était hors du circuit officiel, ainsi que sur des données consultables, car souvent avancés et jamais démentis».
Maintenant, ce qu’il faut faire pour le bancariser, « il y a une valeur morale dont il faut tenir compte en Algérie, et qui est simple et compliquée à la fois : c’est la confiance. Dès lors que la confiance ne règne plus entre l’épargnant et son gouvernement, il n’y a plus d’acte patriotique, ni même civique. Vous devez connaitre le proverbe qui dit que le « capital est peureux », c’est-à-dire que celui qui possède un capital a toujours peur de le placer n’importe comment et use de mille et une précautions pour le confier. C’est un comportement vieux comme le monde, et il n’y a rien de changé sur le sujet ».
Comment rétablir cette confiance ? Par l’apaisement, d’abord, car il faut que la suspicion cesse. Il faut que l’épargnant soit être rassuré, et assuré que son argent ne sera pas touché par une éventuelle dévaluation. Qu’il peut le retirer, ou en retirer une partie au moment qu’il voudra ; Imaginez que j’ai reçu une plainte récemment d’un citoyen qui a mis une grosse somme d’argent à la banque, puis quand il a demandé une fiche de domiciliation, elle lui a été refusée, au motif qu’il fallait pour cela consulter de plus hautes structures de la banque ».
Pour Semmari, le rôle des PME-PMI est important où actuellement, dans les pays avancés, « ce sont les PME, les PMI, et mêmes les TPE (très petites entreprises) qui font l’économie d’un pays ». Semmari, qui rentre d’un séminaire en Italie, évoque la région de la Lombardie, capitale italienne de la PME-PMI, « qui fournit à tout le pays les produits nécessaires à beaucoup de segments économiques ».
Concernant l’Algérie, Semmari parle de l’efficacité d’une « économie en grappe », où « les grandes sociétés sont pourvues en produits de sous-traitance par des centaines de petites et moyennes entreprises, qui trouvent dans cette part de marché, déjà assuré, une raison d’être, un financement stable ».
La valse des changements de gouvernement est «très préjudiciable» au fonctionnement économique efficace, qui a besoin de stabilité et d’actions réfléchies : «Il y a un monde entre la rédaction économique et l’action économique». En ce sens qu’il ne sert à rien de «rédiger des schémas économiques emphatiques, mais qui ne s’accordent pas aux réalités économiques algériennes».
L’Algérie mène une guerre mondiale de l’économie, assure Semmari, « et dans cette guerre tous les moyens doivent être mis de notre côté pour assurer la victoire. À commencer par celui d’exiger de nos ambassades et consuls d’être efficaces économiquement et d’être notés sur l’apport financier opéré pendant leur mandat dans un pays. Pour ce faire, «l’Algérie doit se doter d’une diplomatie économique efficace !». Et de raconter l’histoire de ce diplomate étranger très dépité et contrarié qui lui faisait la confidence amère de voir le chiffre d’affaires de son pays baisser après que l’Algérie ait diminué certains de ses achats chez ce pays.
Concernant l’OMC, Semmari dit ne pas en faire trop état, du moment où le temps propice de l’entrée dans cette organisation a tardé et a abouti à une série de questions, lesquelles exigent des réponses, et dont les réponses algériennes trouveront indéfiniment encore des questions à soulever, et ainsi de suite, «à l’infini». L’Algérie doit, assure-t-il, se « concentrer sur son développement local ». Toute autre chose viendra d’elle-même, dans les temps impartis.
F. O.

BIO EXPRESS
Né le 04 juin 1959 à Aïn Oulmene,  à Sétif, Abdelkader Semmari a poursuivi ses études dans les universités de Sétif et de Grenoble (France).
Aujourd’hui, il est titulaire d’un  Doctorat d’État en Électrochimie.
Au cours de son cursus universitaire à Sétif, il avait cumulé les titres de directeur des études supérieures et de chef du département Electrochimie.
-Fonctions officielles : ex-ministre de la PME/PMI sous le gouvernement Benflis II (mai 2001 – juin 2002).
– Mandats politiques : Elu député à l’Assemblée populaire nationale sous les couleurs du MSP pour trois mandats (1997 -2007- 2012), Semmari avait occupé aussi le poste de vice-président dans le bureau de l’APN.  Au cours de la législature (2007 – 2012), il avait présidé la commission des Affaires politiques et extérieures du Parlement arabe.
-Activité économique: Semmari, qui avait présidé aux destinées du Club économique algérien (CEA), est actuellement consultant auprès de plusieurs universités étrangères dans le domaine.
-Activité politique: Semmari faisait partie des membres fondateurs du MSP, en décembre 1990, aux côtés du défunt Mahfoud Nahnah.
-Autres : président de la Fondation renaissance et développement basée à Sétif.

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