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À L’OUEST RIEN DE NOUVEAU : L’occident ne fait plus rêver

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Dans sa guerre, pour détruire son concurrent, la Russie, –par l’Ukraine interposée- Washington n’arrive pas à mobiliser toute la planète comme il le souhaite, malgré les menaces, les pressions multiformes et l’embargo total contre Moscou qui est intervenu pour défendre ses frontières contre une Ukraine que l’OTAN voulait intégrer dans ses rangs. À part les pays européens, pourquoi les autres ne se sont pas joints à cette guerre ?

L’Occident ne fait plus rêver dans les autres continents, où les peuples ont fait l’expérience des guerres permanentes qui leur ont été livrées par ce même Occident capitaliste, qui s’attaque aujourd’hui à la Russie, au nom des beaux principes de liberté, démocratie et droits de l’Homme, comme en Irak, en Lybie, en Syrie. Ces principes, que le même Occident continue de bafouer en Palestine et au Sahara occidental, territoires toujours occupés par ce même Occident et ses bras armés. Contrairement aux hypocrites discours tenus à ce propos par les idéologues et les médias du système capitaliste financier dominant, les peuples réalisent qu’il y a bien « un poids et deux mesures », toujours appliqué dans ces guerres de rapine. Pour camoufler les véritables raisons de ces guerres, qui visent à s’accaparer les richesses (gaz, or, pétrole, terres rares etc.) des pays ciblés, l’Occident utilisait comme prétexte d’instaurer la démocratie pour, soit disant, chasser les dictateurs, lesquels étaient fréquentables tant qu’ils protégeaient les intérêts occidentaux !

L’ex-sous-secrétaire d’État américain au Trésor , Paul Craig Roberts : « Le monde occidental a été transformé en un enfer de tyrannie »

« À l’Ouest, rien de nouveau », comme écrivait le romancier Erich Maria, à propos de la Première Guerre mondiale. Des guerres sans fin, voilà ce à quoi nous a habitué Washington et ses alliés européens. Mais aujourd’hui, « tombée de rideau ». L’Occident, sous la direction des États-Unis, ne fait plus rêver, car il ne respecte plus ces principes… même chez lui. « L’Occident n’a plus rien à offrir. Les pays ont déjà cédé leurs industries les plus importantes aux Chinois et renoncé aux libertés civiles de leurs citoyens. Comme le prouvent les mandats Covid, l’Occident ne croit plus aux valeurs qu’il prône. Les personnes qui exercent, ou tentent d’exercer, leurs droits constitutionnels à la liberté d’expression et d’association, sont qualifiées de « terroristes nationaux ».

Leurs voix sont étouffées, ils sont renvoyés de leur emploi, leurs licences médicales sont retirées, ils sont arrêtés et emprisonnés. Le monde occidental a été transformé en un enfer de tyrannie », c’est un Américain qui l’écrit, Paul Craig Roberts, économiste, journaliste, républicain, ancien Sous- Secrétaire d’État américain au Trésor. Paul Craig ajoute : « Le monde occidental ne sera plus un problème pour la Russie très longtemps. L’Occident s’effondre dans sa propre dégénérescence, mourant de la haine de soi. L’Occident déshonore ses fondateurs, ses héros. L’Occident détruit ses propres monuments historiques, met sur liste noire sa propre littérature classique, enseigne la haine de soi dans ses propres universités et écoles publiques, et s’est maintenant créé deux ennemis puissants. L’Occident rejette ses valeurs. Il n’a aucune morale, aucun respect pour la vérité. Le gouvernement des États-Unis a piétiné la Constitution dans la boue. Comme les États-Unis sont la Constitution, les États-Unis se sont eux-mêmes piétinés dans la boue. Les écoles de droit sont silencieuses ou encouragent la destruction. Comme le reste de l’Occident est l’empire américain, tout s’écroule avec les États-Unis ». L’Occident n’arrive plus à mobiliser massivement même dans son propre camp où les peuples se rendent bien compte que les oligarques placés à la tête de leurs pays par les détenteurs des grandes banques et Fonds d’investissement, n’ont que fiche des Ukrainiens, comme ils n’ont que fiche des peuples européens, comme ils n’avaient que fiche des peuples du Sud. Ce qui les intéresse, avant tout, c’est de mettre fin à la suprématie du gaz russe pour le remplacer par le gaz de schiste et les GNL américains.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, était contente d’annoncer une prochaine livraison, par les États-Unis, de 15 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié (GNL) aux pays de l’Union européenne, comptant parmi les membres de l’Otan, dans le but de s’affranchir des importations russes qui s’élèvent à près de 150 milliards de m3 de gaz par an.
Mais cet affranchissement du gaz russe pour l’Europe risque d’être bousculé par la décision du Président Poutine, qui a annoncé que Moscou n’acceptera plus dorénavant, ni dollars ni euros pour le paiement de son gaz à l’Union européenne. «J’ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises», a déclaré le président russe Vladimir Poutine, le 23 mars, expliquant qu’il s’agissait d’une réaction au gel des actifs de la Russie en Occident. Malgré la guerre en Ukraine, la Russie, a continué d’assurer ses livraisons de gaz à plusieurs pays européens, respectant ses engagements contractuels, pendants que ces pays ont décidé manu militari de geler les avoirs russes dans les banques occidentales. « Désormais, chacun dans le monde sait [que] les engagements en dollars et en euros peuvent ne pas être remplis. […] Livrer nos produits à l’UE et aux États-Unis et recevoir des paiements en dollars, en euros et dans certaines autres devises n’a plus de sens pour nous», a ajouté le chef d’État russe. La place importante occupée par la question du gaz dans ce conflit ukrainien nous amène à nous demander si la guerre en Ukraine, pays de transit du gaz russe vers l’Europe, n’est pas en fin de compte une guerre du gaz ? L’Europe cherche désespérément à sortir de la dépendance du gaz russe et les États-Unis se proposent de la remplacer par le gaz de schiste. Pourtant tout le monde s’accorde à dire que le gaz russe est irremplaçable.
Ursula von der Leyen a estimé que le seul moyen de sortir de la dépendance du gaz russe est d’investir «dans les énergies renouvelables», et dans la diversification des sources d’approvisionnement, estimant ainsi que « l’engagement américain de fournir à l’UE 15 milliards de m3 d’énergie cette année est un grand pas dans cette direction». Outre, les États-Unis, la Commission a engagé des négociations avec les principaux pays producteurs  du GNL, dont l’Algérie. Mourad Preure, expert pétrolier international : « L’idée selon laquelle l’Algérie se proposerait de compenser une partie de l’offre russe est non seulement erronée mais contredit la position officielle algérienne »
Or, d’après plusieurs analystes, experts et même des patrons de firmes pétrolières et gazières, les pays européens ne peuvent pas se passer du gaz russe, pour des raisons de coût surtout, vu la proximité du marché européen de la Russie. Les citoyens européens de faible revenus qui vont devoir payer plus cher l’énergie, se demandent pourquoi ces choix hasardeux de la part des dirigeants de l’UE qui s’avèrent contre les intérêts des peuples européens dont le pouvoir d’achat a déjà été laminé par la pandémie du Coronavirus. En s’alignant totalement sur les positions des États- Unis et de l’OTAN dans la gestion de la crise ukrainienne, à l’exception de rares pays, comme la Hongrie, qui ont rejeté le boycott des produits russes dans l’intérêt de leurs économies nationales, « les européens se tirent une balle dans le pied », ont souligné plusieurs analystes.
Les peuples européens se rendent bien compte que dans cette guerre de l’OTAN en Ukraine -que les Américains leur demandent de faire à leur place,-n’est pas dans leur intérêt. Dans cette guerre du gaz, l’Algérie, qui est parmi les 10 premiers producteurs de gaz naturel et exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) a été sollicitée avec insistance par les États-Unis et l’Union européenne pour augmenter sa production afin de pallier à l’offre russe, alors que tout le monde s’accorde à dire que personne ne peut remplacer le gaz russe. Ainsi, Mourad Preure, expert pétrolier international et président du cabinet Emergy, a expliqué, dans une interview au quotidien gouvernemental « El Moudjahid », que « L’idée selon laquelle l’Algérie se proposerait de compenser une partie de l’offre russe est non seulement erronée -contredisant la position officielle algérienne- mais surtout dangereuse car elle porte atteinte à l’unité des pays exportateurs de gaz en voie de consolidation avec le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). » Ces derniers, rappelle-t-on, ont exprimé à Doha, « une grande réserve à toute perspective de se mêler au bras de fer actuel entre puissances occidentales et la Russie, et où le gaz se trouve utilisé ». « Quand bien même nous aurions des capacités disponibles pour augmenter nos exportations gazières vers l’Europe, je suis convaincu que l’Algérie n’entrera pas dans ce jeu. Le voudrait-elle qu’elle ne pourra, ni elle, ni le Qatar même, remplacer les exmportations russes qui sont incontournables pour l’Europe. Cette condition est rassurante car elle démontre que ce conflit ne peut avoir qu’une issue : la table de négociations entre les différentes parties impliquées. Et le plus tôt sera le mieux », a ajouté l’ancien cadre de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach.
Dans ce cas, puisque l’Algérie n’a ni les capacités, ni la volonté de supplanter le gaz russe en Europe, alors pourquoi cette pression exercée par les occidentaux ? Est-ce une carte politique utilisée pour tenter de briser sa relation avec l’allié stratégique et historique russe? Semer la zizanie avec le principal fournisseur de l’armée algérienne ?
Il convient de souligner que le moment choisi pour exercer des pressions sur l’Algérie coïncide avec la brouille avec l’Espagne, importateur de gaz algérien et qui a changé brusquement de position au sujet du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, par l’annonce de sa nouvelle position, en violation du Droit international, sur le Sahara occidental, question de décolonisation inscrite sur l’agenda des Nations unies (ONU)et de l’Union africaine (UA). Veut-on aussi pousser ce pays à changer de fournisseur en optant pour le gaz de schiste américain ? Les Américains et les Européens veulent dicter à l’Algérie la réouverture des vannes du Gazoduc Maghreb Europe (GME) pour fournir plus de gaz à l’Europe durant cette crise ukrainienne, sachant fort bien que ce gazoduc, qui traverse le territoire du Maroc, a été fermé après la normalisation des relations de ce pays voisin de l’Ouest, avec Israël et les menaces que cela représente pour notre sécurité nationale. Cette guerre du gaz a déjà été menée contre notre pays, lors de l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine en 2013.
La guerre de l’Ukraine, engagée par les occidentaux, précipite la fin de l’hégémonie américaine sur la scène mondial et confirme la mise en place d’un nouvel ordre mondial multipolaire.
Si à l’Ouest il n’y a vraiment rien de nouveau, par contre aujourd’hui le fameux « rêve américain » ne fait plus rêver les jeunes en Afrique où les promesses de « prospérité partagée » par le système mondialiste, n’ont pas été tenues. Les peuples en Afrique et ailleurs, se tournent aujourd’hui vers l’Asie où un projet comme « la route de la soie » initié par la puissance montante qu’est la Chine, suscite de l’espoir de voir le continent africain, si riche et si convoité, pouvoir développer de grands projets économiques capables de créer des emplois et des richesses.
Le déclin de la puissance américaine au profit de la montée des pays émergents comme la Chine, la Russie, l’Inde, l’Iran, se confirme notamment par l’annonce de plusieurs pays de ne plus vouloir libeller leurs factures de pétrole et de gaz en dollars US après les sanctions occidentales imposées suite à la guerre en Ukraine. Quel avenir pour le pétro-dollar et le billet vert dans les échanges internationaux ? Pour illustrer cette tendance vers la fin de l’hégémonie américaine, il y a des indicateurs qui ne trompent pas, comme les positions annoncées de ses alliés , les monarchies du Golfe qui « suggèrent fortement que les jours de l’hégémonie américaine sont finis », comme l’écrit le journaliste palestinien Abdel Bari Atwan. Il cite comme meilleur exemple, le cas de l’Arabie saoudite qui a adressé une invitation au président chinois Xi Jinping pour une visite officielle et qui a fait montre de sa « réceptivité à l’éventualité de fixer le prix de ses ventes de pétrole à Beijing en yuan ».
Abdel Bari Atwane ajoute que c’est là « un signe que le royaume et possiblement d’autres États du Golfe pourraient être désireux de rejoindre le nouveau système financier que la Chine et la Russie sont en train de développer comme alternative au système occidental ». Un repositionnement qu’impose le nouvel ordre mondial, par l’arrivée de nouveaux acteurs puissants, notamment la Chine et la Russie. La guerre de l’Ukraine engagée par les occidentaux, est entrain de précipiter la fin de l’hégémonie américaine et d’accélérer la mise en place d’un nouvel ordre mondial multipolaire.
Houria Aït Kaci
Journaliste indépendante

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