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À la demande des États-Unis : Report du vote d’un projet de résolution favorable à Rabat

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Alors que la presse de propagande marocaine pavoise depuis deux jours, les États-Unis ont demandé le report du vote sur le projet de résolution prorogeant le mandat de la Minurso au Sahara occidental.

En l’état actuel le projet de résolution est fortement déséquilibré et fait une large place aux thèses de Rabat imposé par le représentant français d’où des divergences de taille sur son contenu. Mardi, la mission américaine auprès de l’ONU a motivé sa demande de report par le besoin d’accorder aux États-Unis, en tant que porte-plume de la résolution, plus de temps afin d’examiner toutes les propositions qui ont émergé de la réunion du Conseil de sécurité lundi. La délégation américaine à l’ONU devrait rencontrer séparément quelques membres du Conseil de sécurité afin de s’assurer que les différentes positions exprimées sur ce projet ont été pleinement comprises. Les discussions ont achoppé mardi sur une deuxième mouture du projet à laquelle les États-Unis ont demandé de surseoir faute de consensus. Points de discorde : El Guergarat et bien d’autres éléments contenus dans ce texte et qui sont en relation avec le processus onusien au Sahara occidental, selon cette deuxième mouture. Les États-Unis ont présenté mercredi une troisième version du projet de résolution tenant compte des observations faites par la Russie, l’Éthiopie et la Suède.
Les points soulignés par la mission américaine dans la deuxième mouture du projet, qui doivent encore faire l’objet de discussions concernent certains éléments de langage de la résolution. Le projet préparé par les États-Unis mais fortement marqué par l’empreinte de la France qui s’oppose ouvertement à l’autodétermination du peuple sahraoui et met en avant un pseudo plan «d’autonomie», faisant fi de toutes les résolutions de la légalité internationale traitant du cas du Sahara occidental comme « territoire non autonome, donc éligible au processus d’autodétermination ». Pour mémoire ce « plan d’autonomie » a été élaboré par la France par Dominique de Villepin alors qu’il était MAE et depuis il constitue le seul instrument diplomatique du duo Rabat-Paris face à une question de décolonisation et au droit imprescriptible et inaliénable à l’autodétermination .Ainsi, la référence française à un changement dans les éléments de la résolution du Conseil de sécurité se trouve en contradiction avec ses différentes résolutions précédentes qui soulignent la nécessité de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant d’aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Ce nouveau libellé pourrait avoir des conséquences sur le mandat accordé à l’Envoyé personnel, Horst Köhler, ainsi que sur le cadre qui sous-tend le processus onusien au Sahara occidental, observe-t-on source diplomatique. L’autre élément qui fera l’objet de discussions, concerne les deux localités de Bir Lahlou et Tifariti que la France et le Maroc veulent intégrer à la zone tampon d’El Guergarat, malgré qu’elles soient situées dans les territoires sahraouis libérés. L’ONU a eu, d’ailleurs, à réaffirmer jeudi dernier que ces deux localités sahraouies ne font pas partie de la zone sous surveillance des Nations Unies, mais la France et le Maroc veulent empêcher le Front Polisario, via ce projet de résolution, de disposer de ses propres territoires. Des territoires qu’il contrôle depuis les années 1980 les grandes défaites militaires de l’armée marocaine. La partie marocaine, fortement soutenue par la France, au point ou des diplomates n’hésitent pas à dire que la mission française à l’ONU est devenue une annexe de celle du Maroc, tente également de se dérober à ses responsabilités dans la crise actuelle à El Guergarat, en cherchant à empêcher le Conseil de sécurité de reconduire le paragraphe 3 de la résolution de l’année dernière qui invite le secrétaire général de l’ONU à examiner les moyens de résoudre cette crise. Le Maroc s’est opposé à l’envoi d’une mission d’experts, proposée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la jugeant « inopportune et inappropriée ». Le projet de résolution, présenté par les États-Unis, réaffirme, par ailleurs son plein soutien aux efforts de l’émissaire onusien Horst Köhler et appelle les deux parties au conflit de reprendre les « négociations directes sans pré conditions et de bonne foi afin de parvenir à une « solution politique mutuellement acceptable qui pourvoira à l’autodétermination, du peuple sahraoui.
M. Bendib

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