Le ministre conseiller à la RASD chargé des Affaires politiques, Bachir Mustapha Sayed, a qualifié la visite effectuée par une délégation de l’administration du président sortant, Donald Trump, à Laâyoune occupée des territoires sahraouis, de « simple tournée touristique de propagande » et d’une « visite d’adieu et de complaisance ». Pour le ministre conseiller à la Présidence sahraouie, la visite du future ex-secrétaire d’État américain adjoint pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, David Schenker, du désormais ex-président, des États Unis, dès le 20 janvier prochain, reflète « la confusion dans laquelle se trouve l’administration de Trump ». L’ex-homme d’affaires Donald Trump traitant, en effet, une question de décolonisation, le Sahara occidental, en l’occurrence, inscrite aux Nations unies et à l’Unions africaine, comme un dossier d’une transaction dans le monde des affaires, s’est attiré les foudres de ses proches et ex-membres de son équipe, ainsi que des réactions, du SG de l’Onu, Antonio Gutteres, des membres du Conseil de sécurité, de l’Union africaine et de l’opinion internationale. L’annonce de Trump, 10 décembre dernier, de reconnaître une pseudo marocanité du Sahara occidental, en contre-partie, l’officialisation des relations, entre l’entité sioniste et la monarchie marocaine, après des décennies de coopération officieuses a été classé sur le registre de « marchandage » entre trois acteurs, Trump, Netanyahou et Mohamed VI, en violation du droit international et des droits légitimes des peuples palestinien et sahraoui. Le déplacement du futur ex-responsable américain David Schenker, dans les territoires occupés du Sahara occidental, escorté par de hauts responsables des autorités coloniales marocaines se voulait, selon des observateurs, réconforter un Palais royal ciblé par la colère des marocains, qui s’inscrit dans la durée, contre la décision du roi Mohamed VI d’officialiser les relations Maroc-Israël. Au moment où David Schenker affichait son soutien à la colonisation marocaine du Sahara occidental, en se rendant dans la ville sahraouie occupée, Laayoune, le roi du Maroc, président du Comité d’El-Qods, faisait la sourde oreille, à l’appel du ministère palestinien des affaires étrangères, lancé au Conseil de sécurité, pour que celui-ci « assume ses responsabilités à l’égard « des crimes de l’occupant israélien par ses fouilles dans la mosquée Al-Aqsa ». Qualifiant de « simple tournée touristique de propagande », cette visite a permis d’alimenter les colonnes des médias marocains et de pays occidentaux, soutenant l’occupation marocaine au Sahara occidental, à l’exemple de la France, au moment où elle observe un black-out médiatique sur les défections dans les rangs et les pertes de l’armée marocaine, en nombre de militaires tués ou en moyens détruits par les frappes de l’armée de libération du peuple sahraoui (ALPS), depuis le 13 novembre dernier, contre les positions des soldats de l’occupant marocain stationnés tout au long du mur séparant le Sahara occidental.
Jouer le dernier quart d’heure de sa mission
Au moment où David Schenker a violé le droit international, les principes et les textes de la Charte de l’ONU et de l’UA, en se rendant dans les territoires occupés sahraouis, soumis à un système politique des plus terrorisants, le colonialisme, comme l’enseigne l’Histoire des colonisations, au moins 25 procédures ont été ouvertes pour des faits de «terrorisme domestique» après l’attaque commise mercredi contre le Capitole, a déclaré dimanche Jason Crow, parlementaire démocrate, disant tenir l’information de Ryan McCarthy, le secrétaire américain à l’Armée. David Schenker a réitéré la violation par les pro- Trump, du symbole de la démocratie américaine, dans l’espoir de faire échouer la certification de l’élection de Joe Biden, et donc faire abstraction de l’expression des voix des dizaines de millions d’américains, en faisant abstraction dimanche, dernier, de l’existence d’un peuple en lutte pour exercer son droit à l’expression de son autodétermination. La visite à Laayoune sous occupation marocaine de celui qui, dès son retour à Washington remettra les clés de son bureau, n’aura été qu’un déplacement durant le dernier quart d’heure de la présidence de Trump, sans réel impact sur la force et la réalité des évènements et de surcroît la nature du conflit opposant le Front Polisario à Rabat, sur le Sahara occidental. Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) poursuivent leur lutte pour accélérer la chute du système colonial au Sahara occidental, leurs attaques ces trois derniers jours, selon le dernier bulletin du ministère de la Défense de la RASD, se sont intensifiées, ciblant des bases et positions de l’armée d’occupation marocaine le long du mur de la honte, pour le 59e jour consécutif, indique en début de soirée dimanche dernier, un communiqué du ministère de la Défense sahraouie. Des unités avancées de l’APLS, lit-on « ont mené dimanche de violents bombardements qui ont visé des positions marocaines dans la zone de Guelb Adlim (secteur de Tchela), la zone de Taref Lekhchibi (secteur de Houza, deux fois), la zone de Rous Echadhimiya (secteur de Mehbes, deux fois), la région de Rous Aoudiyet Achdeydeh (secteur de Forsiya) et la région de Lekhchibi (secteur de Smara) » précise la même source. La veille, les combattants sahraouis ont mené « un bombardement ciblant les positions de l’armée d’occupation dans la zone Guelb Enos (secteur Aousserd), la zone de Astilt Boukerine (secteur de Tchela) ».
Karima Bennour