Tout a commencé jeudi dernier, lorsque des centaines de citoyens de la wilaya d’Ouargla ont organisé une marche. Une action de protestation à double tranchant puisque les manifestants s’opposent à l’organisation de soirées artistiques d’un côté, et revendiquent de l’autre l’amélioration de leur cadre de vie.
Des photos de la manifestation largement diffusées sur les réseaux sociaux et suivies de commentaires parlent d’elles mêmes. Elles montrent sur scène des citoyens arborant une banderole sur laquelle on pouvait lire : «Les citoyens de Ouargla demandent la baisse des factures d’électricité, l’approvisionnement en eau potable et la construction d’hôpitaux». Par ce message, les manifestants veulent attirer l’attention des pouvoirs publics à l’effet d’apporter du réconfort à leur cadre de vie au lieu, écrivent-ils de «dépenser l’argent dans des soirées musicales». Depuis lors, le terme boycott des manifestations musicales revient comme mot d’ordre et s’emparent des réseaux sociaux. Et ça ne s’est pas arrêté à la seule wilaya de Ouargla, un foyer de tensions depuis la «révolution» des chômeurs. L’appel au boycott des concerts et autres rendez-vous artistiques s’est propagé telle une trainée de poudre pour atteindre Boumerdès. Donc, ce qui a été sous-estimé au départ, a pris plus d’ampleur que prévu! En fait, pour comprendre cette situation, il est évident de souligner que les réseaux sociaux ont prouvé depuis le début de cette décennie, – Tel on l’a observé en Égypte et en Tunisie-, qu’ils sont le puissant lieu de mobilisation collective aboutissant aux contestations populaires.
Le pire dans tout cela c’est que ces lieux 2.0, (les réseaux sociaux), qui d’apparence étaient sensés être des espaces virtuels, perçus comme un moyen de distraction pour combler les attentes d’une jeunesse frustrée, sont devenus, de nos jours des espaces de «contrôle étroit» pour passer des idéologies aussi politique que religieuse.
Dans ce sens, il convient de rappeler, que les contestataires de la wilaya d’Ouargla, avaient au départ exprimé des slogans relatifs à leur cadre de vie (facture d’électricité, distribution d’eau potable…), cela , avant de faire en groupe la prière d’Al Icha.
Une image bouleversante, qui rappelle les événements et les épisodes du début des glissements, observés juste avant la décennie noire! Face à cela, plusieurs équipe d’agents d’ordre public furent aussitôt dépêchées sur les lieux pour parer à un quelconque dépassement.
Enfin, il convient de souligner que le gala annulé à la wilaya d’Ouargla, a été organisé par l’Office national des droits d’auteurs (ONDA), et allait voir la participation de chanteurs connus tel que «Kader Japonais». Ce dernier, ne s’est pas resté indifférent. Il a tenu à exprimer sa solidarité avec les protestataires d’Ouargla, qui ont boycotté son concert.
Mohamed Amrouni