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Le moustique-tigre met le ministère de la Santé sous tension : Les précisions de l’Institut Pasteur

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Face aux craintes des citoyens, quant aux informations relatives à l’apparition du moustique tigre en Algérie, les spécialistes des services de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), tentent d’éclairer l’opinion publique, en précisant que celui-ci est présent dans le pays depuis plusieurs années. En effet, l’Institut précise que depuis l’apparition de l’insecte en Algérie en 2010, 4 wilayas ont signalé la présence de celui-ci, à savoir Tizi-Ouzou, Oran, Alger et Jijel. Se montrant « prudent » et ne voulant pas créer la panique, en tirant l’alerte sanitaire, l’institut, précise néanmoins que l’insecte peut être un porteur potentiel de 22 virus dont les redoutables zika, la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune. Par ordre chronologique, l’Institut précise qu’en Algérie, la présence fortuite du moustique tigre a été signalée pour la première fois à Larbaa-Nath-Iraten, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Un seul spécimen avait été capturé. Depuis, aucune activité de ce moustique n’a été signalée dans la région. En décembre 2015, suite à des plaintes des habitants d’une forte nuisance occasionnée par les moustiques, durant l’été, les entomologistes de l’IPA avaient confirmé l’introduction de cette espèce à Ain Turk (Oran).
Une forte nuisance du moustique tigre avait été, ensuite, signalée en juillet 2016 à Alger par des habitants du quartier Zonka, entre Birkhadem et Ain Naadja. La prospection entomologique avait confirmé la présence d’Aedes albopictus à tous les stades de son développement (œufs, larves et adultes).
Les opérations de démoustication avaient été lancées par Hurbal (l’établissement en charge de l’hygiène urbaine et de la protection de l’environnement dans la wilaya d’Alger), et se sont poursuivies jusqu’à la disparition du moustique, rappelle l’IPA. En août 2017 et suite aux différentes plaintes des habitants du quartier Vieux Kouba de piqûres particulières de moustiques, une enquête entomologique avait été réalisée afin d’identifier l’espèce. Les captures avaient montré la présence d’Aedes albopictus avec une densité élevée à tous les stades de son développement. Les traitements insecticides par le produit Deltamethrine en fumigation avaient concerné toutes les habitations où les œufs et larves de moustique tigre avaient été constatés et avaient duré plusieurs mois. Malgré tous les efforts déployés par les services de démoustication d’Hurbal, le moustique tigre s’étaient propagé vers d’autres localités de la capitale, à savoir Saoula, Khracia et Hussein Dey. À l’Est du pays, une prolifération de ce moustique avait été confirmée en août 2017 à Jijel.

Une menace pour les wilayas côtières
Concernant les mesures prises ou à entreprendre, les services spécialisés de l’IPA estiment que la propagation de l’insecte est une « menace réelle pour les wilayas du littoral algérien et les zones humides ». « Ses larves se développent essentiellement dans des gîtes larvaires produits par les habitants eux même (récipients, ustensiles, pneus usagés, etc. abandonnés et contenant de l’eau) », expliquent-ils, assurant, cependant, que « le contrôle de la densité de ce moustique est faisable » et qu’il suffit, pour cela, d’une « large sensibilisation de la population ».
À cet effet, une campagne d’information et de sensibilisation des citoyens, à travers les différents médias, a été déjà lancée par l’équipe de l’IPA et se poursuivra les semaines qui viennent. D’autre part, la surveillance entomologique à l’aide de pièges pondoirs (pour détecter les œufs du moustique) sera poursuivie afin de « suivre les densités de ce moustique au niveau des zones colonisées et, également, pour évaluer l’impact de la démoustication ». Les services de l’IPA préviennent, toutefois, que les traitements insecticides, dits « de confort », préconisés pour réduire la nuisance, « ne doivent pas être réalisés à long terme car ils peuvent causer une résistance aux insecticides utilisés ». Lamia Boufassa

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