La compagnie pétrolière nationale est à nouveau au centre d’un mouvement de protestation, le propre des travailleurs titulaires d’un diplôme d’études supérieures (LMD-DEUA-TS), relevant du Syndicat national Sonatrach de l’UGTA.
Ils sont quelque 11 000 à réclamer, depuis 2014 déjà, la reclassification de leurs grades professionnels. Du coup, la DG du groupe, dirigée par Abdelmoumène Ould Keddour, risque d’être ébranlée, mardi prochain, par un rassemblement des protestataires, prévu devant le siège de Sonatrach, élu à Hydra (Alger). Finalement, l’accalmie sociale n’aurait duré qu’environ cinq mois. Début février dernier, le syndicat des travailleurs a déposé une plate-forme de revendications, où figure, entre autres, un point relatif à l’«application du décret présidentiel concernant les DEUA, LMD et TS». Un texte qui prévoit la revalorisation académique des diplômés de cette catégorie d’employés de Sonatrach. En d’autres termes, repositionner leur statut professionnel dans la catégorie «cadres», qui correspondent à l’échelle «21» et plus de la classification de l’entreprise. En effet, les mécontents de leur situation professionnelle, issus de toutes les filiales de Sonatrach, comptent mettre la pression sur la Direction générale de l’entreprise, appelée à une «stricte application des dispositions du décret présidentiel», écrivent les protestataires dans un texte descriptif remis à notre rédaction. Autrement, les employés demandent à la direction de Sonatrach de rendre effectif le texte de loi décrété en 2014, et lequel «a essentiellement redonné la vrai valeur au diplôme de DEUA et TS BAC+3», pouvait-on lire sur le document. Autres références de loi, les syndiqués s’en tiennent «aux différentes publications» du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui confirme, selon eux, la valeur universitaire de cette qualification.
Cependant, et jusque-là, les employés disent n’avoir rien vu venir de la direction de l’entreprise pour satisfaire cette revendication, qui a comme effet corolaire une revalorisation salariale. Et qu’en-est-il de la réponse de la DG de Sonatrach justement? Selon les syndiqués, la direction de l’entreprise a affirmé ne pas pouvoir appliquer les textes en vigueur. En revanche, elle a promis aux travailleurs de revoir les termes de la convention collective associant les deux parties. Pis, les employés accusent la DG de Sonatrach de «discrimination» du fait que, selon eux, de nouvelles recrues titulaires d’un DEUA ont été repositionnées sur le même pied d’égalité que des techniciens issus de centres de formation professionnelle.
En tout cas, ce mouvement de protestation social ne serait pas passé sans impact sur la stabilité, le fonctionnement et le rendement du groupe. Un géant du reste sur lequel repose l’essentiel de la rente financière du pays.
Farid Guellil