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Débats sur la LFC 2018 : Le FLN crie aux « bandits », le RND «épinglé » et l’opposition « déçue »

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Dès que le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia a fini la présentation de son projet initial portant sur la loi de finances complément aire 2018, une inédite dualité a caractérisé les interventions des députés FLN et RND. Il y a certes, ces augmentations de taxes contestées sur la TVA sur les véhicules locaux, sur les importations et les rechargements de crédit en téléphone mobile. Mais, le véritable débat pour les deux formations majoritaires à l’APN était ailleurs : les investisseurs nationaux en automobile sont-ils à incriminer dans la situation actuelle marquée par une cherté excessive des prix des voitures produites localement malgré les avantages fiscaux que leur a octroyés le gouvernement? En outre, si pour les députés FLN la question d’imposer une TVA à 19 % est contre le consommateur et la production nationale, au RND on plaide en faveur de la nouvelle taxe qui vise, selon eux, à mieux conforter la Trésorerie publique. Beaucoup de députés, ont estimé en effet que l’exécutif, en décidant de ces taxes, a préféré de s’en prendre à une proie facile : les poches des citoyens. Des députés ont accusé le gouvernement Ouyahia de chercher uniquement des compromis à travers les taxes imposées au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes. En tout cas pour la séance d’hier, les députés de la majorité présidentielle ont volé même la vedette à leurs collègues dans l’opposition. Des députés ont dénoncé l’absence d’une stratégie claire par le gouvernement, incitant ainsi le président de la République à intervenir à plusieurs reprises pour redresser la situation. Des attaques qui n’ont pas plu assez à certains députés RND. « Pour ceux qui se permettent aujourd’hui de critiquer le gouvernement, nous leur rappelons que le programme du gouvernement est l’émanation du président de la République et il applique ainsi le programme du président. Mais quelques malades veulent aujourd’hui voir le contraire. Ces accusations infondées fragilisent la situation actuelle du pays et menacent le programme du Président de la république», a dénoncé Mohammed Guiji, député RND. Une mise au point qui lui a valu des cris des députés dans l’Assemblée et l’intervention du président Saïd Bouhadja pour calmer les esprits. Cependant, une TVA est considérée comme «une taxe catastrophique» par la majorité des députés. «Il y a différents moyens pour générer des revenus fiscaux, mais vous, il semble que vous ne connaissez que les poches des citoyens ! Comment aller aujourd’hui aux poches des citoyens alors que le SMIG n’est pas révisé depuis des années ? N’était-il pas plus judicieux d’améliorer son pouvoir d’achat au lieu d’aller vers plus de pressions d’impôts ? », a dénoncé Hakim Berri, député RND de Batna. Ce dernier estime que la TVA imposée aux voitures locales sera supportée par le simple citoyen qui verra les prix de véhicus le neuvfs encore plus chers à l’avenir. Son collège dans la même formation, Mustapha Nacer, estime lui aussi que l’imposition d’une TVA à 19 % aura «des répercussions, non pas uniquement économiques, mais aussi socioprofessionnelles». «Je me pose des questions aujourd’hui : sur quelle base se sont appuyés les rédacteurs de ce texte. Si vraiment la production (en automobile) couvre réellement le marché national comme est avancé par le gouvernement, comment expliquer alors cette pénurie des deux dernières années ?
Pourquoi le citoyen est contraint d’attendre longtemps sur les listes de commandes et aller même chercher des connaissances ? Pourquoi les prix des véhicules locaux sont toujours chers ? Et comment expliquer ce fait unique à l’Algérie où le véhicule utilisé se vend au marché plus cher que le véhicule neuf ? », s’est offensé hier le député. «Sans doute, le citoyen est le seul à supporter cette mesure (taxe de TVA) et qui verra par la suite son rêve reporté pour des années si ce n’est son évaporation pure et simple», résume le même député. Au contraire, Abdelmadjid Denouni (FLN), considère que le gouvernement en imposant une TVA à 19 % aux investisseurs en montage automobile, « ne fait qu’imposer une justice et un équilibre fiscal entre tous les opérateurs économiques », car ces assembleurs automobile bénéficient d’énormes avantages fiscaux. Slimane Sadaoui, député FLN de Tissemsilt, a qualifié pour sa part une TVA à 19 % comme « enfer » menaçant de ruiner les poches des citoyens. Il a mis en cause ainsi la stratégie en industrie automobile qui est selon lui un « fiasco » car au lieu de mettre « de vrais investissements », on a mis « des investissements de bandits ». « Il faut vite opérer une comparaison sur le coût de la voiture locale. Si cette dernière est très chère par rapport à celle importée, alors autant revenir à l’importation ! », a indiqué ce député, ajoutant : «le gouvernement a failli dans son rôle de contrôle et de recouvrement des impôts. Les bandits continuent à piller en toute impunité».
Les députés PT ont applaudi les dernières mesures du président de la République d’annuler les augmentations des timbres fiscaux sur les documents biométriques, et également la consécration de 500 milliards DA supplémentaires dans le PLFC 2018 pour financer les efforts de développement. Mais, à l’instar de leur chef de groupe parlementaire, Djeloul Djoudi, « aucun opérateur en automobile aujourd’hui n’a réussi à instaurer une vraie industrie. C’est de la pure arnaque aux dépens de la Trésorerie publique et également à l’encontre du citoyen ». Pour rappel, 140 députés ont intervenu hier alors que le vote et prévu pour la semaine prochaine.
Hamid Mecheri

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